5: Pathologie de la base du crâne

5 Pathologie de la base du crâne



PATHOLOGIE DE L’ÉTAGE MOYEN DE LA BASE DU CRÂNE


Les lésions de l’angle pontocérébelleux (APC) peuvent être évaluées comme le montre le tableau 5.1, en fonction de leur signal (pondération T1/T2), de leur prise de contraste et de leurs aspects les plus fréquemment observés ou caractéristiques. Secondairement, en fonction la symptomatologie clinique, les diagnostics les plus probables peuvent être évoqués. Noter que le tableau 5.1 n’est pas exhaustif et que des variations de présentation sont possibles. Certaines des pathologies de l’APC seront discutées dans ce chapitre.




PSEUDO-TUMEURS DE L’APEX PÉTREUX




Points à évaluer







SCHWANNOME DU MÉAT ACOUSTIQUE INTERNE




Points à évaluer








SCHWANNOME DE L’ANGLE PONTOCÉRÉBELLEUX




Points à évaluer








KYSTES ARACHNOÏDIENS




Points à évaluer




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Fig. 5.8 a–e Patients examinés pour acouphènes invalidants.


a-c. IRM pondérée en T2 (a), T1 (b), et T1 avec injection de gadolinium, (c), coupes axiales. Lésion ovoïde régulière (1) située dans l’APC, juste en arrière du méat acoustique interne. Le signal de la lésion est comparable à celui du liquide dans le 4e ventricule (2) et à celui de la citerne pontocérébelleuse (3) aussi bien en T1 qu’en T2. Sur les coupes en T1 après injection de gadolinium, le sinus sigmoïde se rehausse (4), mais sans prise de contraste de la lésion. Sur la base de ces images caractéristiques, le diagnostic différentiel se limite au kyste arachnoïdien. Les kystes arachnoïdiens peuvent comprimer les structures adjacentes, entraînant des déficits neurologiques, mais la relation précise avec les symptômes cliniques reste peu claire dans la plupart des cas.


d. IRM pondérée en T2, coupe axiale. Les kystes arachnoïdiens sont souvent asymptomatiques et notés comme des découvertes fortuites au scanner ou à l’IRM. Ils peuvent être de diagnostic difficile du fait de leur signal kystique similaire à celui du liquide cérébrospinal avoisinant, comme sur la figure à droite (1) ; petite asymétrie du tronc cérébral (2) et du cervelet (3) entre les deux côtés, probablement en rapport avec un petit effet de masse.


e. IRM pondérée en T1, coupe sagittale. Même patient que dans la fig. 5.8d. Le kyste arachnoïdien droit (1) comprime en avant le cervelet (2). Absence de composante solide comme on peut parfois en voir dans les schwannomes avec dégénérescence kystique (voir paragraphe).



KYSTE (ÉPI)DERMOÏDE





CHOLESTÉATOME AVEC ATTEINTE INTRACRÂNIENNE




Points à évaluer




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Fig. 5.10 a–g Patient avec une otite chronique moyenne et un écoulement purulent.


a. TDM, coupe axiale. L’oreille moyenne est totalement opaque avec destruction de la chaîne ossiculaire. Sur cette coupe, l’opacité du récessus épitympanique et de la région mastoïdienne (1) évoque la présence d’une masse avec érosion du canal semi-circulaire latéral (2) et destruction osseuse vers la fosse postérieure (3) et le sinus sigmoïde (4).


b–d. IRM pondérée en T1 (b), T2 (c), et T1 avec injection de gadolinium (d), coupes axiales. L’IRM montre mieux les détails des caractéristiques et de la relation de la lésion avec les structures avoisinantes. La masse (1) est hypointense en T1 et hyperintense en T2. La capsule (2) se rehausse, probablement formée de tissu de granulation très hypervascularisé dû à l’inflammation chronique. Ces aspects sont compatibles avec ceux d’un cholestéatome dans lequel la kératine intralésionnelle ne se rehausse pas. En arrière de la lésion (3), un peu d’air est probablement trappé, apparaissant en vide de signal sur toutes les séquences. Contact entre la lésion et le canal semi-circulaire latéral (4) correspondant à la fig. 5.10a (repère 2).


e–g. IRM pondérée en T1 (e), T2 (f), et T1 avec injection de gadolinium (g), coupes axiales. Même patient que sur les images précédentes, 5 ans après ablation chirurgicale du cholestéatome par antro-attico-mastoïdectomie, fermeture du méat acoustique externe et comblement de la cavité par de la graisse abdominale. Cette graisse abdominale remplit la cavité (1). En avant, sur les images en T1 et en T2, visibilité d’une lésion discrètement hyperintense (2), qui peut correspondre à un cholestéatome résiduel. Les structures de l’oreille interne avec leur contenu liquidien sont mieux visibles sur la coupe en T2; il existe une destruction du canal semi-circulaire latéral (3) mais la cochlée est intacte (4).



DÉGÉNÉRESCENCE KYSTIQUE D’UN SCHWANNOME DE L’APC




Points à évaluer




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Fig. 5.11 a–d Patient avec schwannome vestibulaire sous surveillance simple.


a, b. IRM pondérée en T1, coupes sagittales. La fig. 5.11a montre le schwannome (1) dans l’APC avec une discrète compression cérébelleuse. À droite, après 1 an de surveillance attentiste, la lésion a rapidement augmenté de volume du fait des remaniements kystiques dans les régions postérieure crânienne (3) et caudale (4) tandis que la partie (solide) du schwannome n’a pas augmenté de taille.


c, d. IRM pondérée en T2 (c) et T1 avec injection de gadolinium (d), coupes axiales. Une coupe caudale (fig. 5.11c) montre une lésion kystique arrondie (1) avec une fine capsule. Son signal est identique à celui du liquide cérébrospinal avoisinant. Absence de composante solide visible à ce niveau. Pour éviter une interprétation erronée de cette lésion comme kyste arachnoïdien, la continuité de cette zone kystique avec la composante solide du schwannome doit être établie sur les coupes adjacentes. Après gadolinium, la composante kystique ne se rehausse pas (1) tandis que le rehaussement de la composante solide est visible (2). Bien qu’il existe des options thérapeutiques pour ces lésions rapidement expansives, prédire leur effet en préopératoire reste difficile.



Apr 24, 2017 | Posted by in RADIOLOGIE | Comments Off on 5: Pathologie de la base du crâne

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