Chapitre 5. Les activités cognitives
1. Objectif
Afin d’éviter une surstimulation cognitive, il convient, lors de ces activités, de ne pas solliciter les fonctions déjà dégradées, mais de s’appuyer sur celles encore préservées. C’est pourquoi il faut se référer à l’évaluation cognitive faite auparavant qui renseigne sur les capacités restantes du malade.
Ainsi, les exercices mnésiques seront choisis en fonction du type de mémoire qu’il est nécessaire de renforcer. Face à un malade présentant une apraxie déjà invalidante, les exercices manuels seront évités.
Si un malade ne peut plus s’exprimer aisément, à cause d’une aphasie, il conviendra d’exclure tous les exercices sollicitant des réponses orales de sa part. L’agnosie sera à prendre en compte dans le choix des activités car le repérage visuel sera difficile : dans ce cas, la reconnaissance tactile pourra être une possible compensation.
Les activités cognitives permettent de :
• ralentir la pente du déclin en sollicitant les capacités cognitives et psychosociales préservées et parfois peu utilisées ;
• conserver plus longtemps une indépendance et autonomie que ce soit au niveau du langage, de l’expression de ses désirs… ;
• conserver au malade une activité relationnelle et sociale ;
• redonner confiance et estime de soi.
Attention aux signes de surstimulation :
● augmentation du trouble (difficulté pour s’exprimer, diminution des capacités fonctionnelles, baisse des performances, sentiment de moins bien voir) ;
● agitation psychomotrice pouvant aller du trouble attentionnel jusqu’au trouble du comportement (lever, déambulation dans la salle, agressivité, anxiété).
2. Méthode
Les activités se basent sur des exercices qui s’inspirent des situations de la vie réelle, quotidienne comme lire le journal, s’occuper de ses affaires personnelles (classer des photographies, ranger une armoire), partager des moments de vie collective autour d’un goûter d’anniversaire, d’une fête…
3. Description de l’activité de stimulation cognitive
L’ASG, de manière dynamique et ludique (sans notion de compétition), pose des questions de culture générale.
Éviter le modèle « maître d’école », faire participer à la lecture des questions les malades qui le peuvent. L’activité doit être résolument ludique.
Il s’agit de faire travailler les capacités de réminiscence, donc de faire resurgir de la mémoire des connaissances passées et non pas d’enrichir la culture générale.
a. Critères d’inclusion
• Tout public.
• Possible avec des troubles praxiques, gnosiques.
• Possible en individuel.
b. Critères d’exclusion
Surdité, aphasie (manque du mot important, troubles de la compréhension).
c. Méthodologie
• Durée : 20 minutes à une heure maximum.
• Lieu : salle réservée, calme et confortable sans allers et venues.
• Matériel : fiches de questions sur l’histoire, la géographie, la musique, le jardinage… Tous thèmes supposés connus et appréciés par les malades.
• Préparation : préparer les fiches de questions, la salle, l’installation des malades.
• Participants : la taille du groupe peut être variable, elle influe forcément sur la qualité des échanges. Plus le groupe est important, plus un sujet devient facilement anonyme.
• Soignants : un à deux en fonction de la taille du groupe.
• Évaluation : remplir les fiches d’évaluation à la fin de l’activité.
Fig. 7.1. |
Atelier de réhabilitation. |