Chapitre 5 Contraste en T1, T2 et densité protonique
Le contraste en IRM correspond à la traduction des signaux RMN (aimantation) en niveaux de gris (noir : signal faible, blanc : signal élevé).
Dans cette séquence (d’écho de spin) :
Au cours de chaque cycle élémentaire (fig. 5-1) :
L’aimantation transversale et l’aimantation longitudinale ne sont liées l’une à l’autre que par les impulsions de 90° (fig. 5-2) : le niveau (longueur ou module ) auquel repousse est égal au niveau (longueur ou module ) duquel va décroître . = .
Fig. 5-2 Relation entre l’aimantation longitudinale et transversale.
Le TR (en conséquence de la répétition «pour chaque ligne» du cycle élémentaire 90°–180°) détermine le niveau de repousse de l’aimantation longitudinale à la fin de chaque cycle et donc du «signal disponible» ou «niveau maximal initial» à partir duquel le signal va décroître au début de chaque cycle (fig. 5-2a). Nous avons représenté (fig. 5-2b) la repousse de l’aimantation longitudinale dans un cycle et la décroissance de l’aimantation transversale dans le cycle suivant. et sont liés l’un à l’autre par les impulsions de 90° : le niveau (longueur ou module ) auquel repousse est égal au niveau (longueur ou module ) duquel va décroître : = = SD.
Influence du temps de répétition
Fig. 5-3 Influence du TR : le TR conditionne le niveau de repousse en («temps de repousse»).
En effet, prenons par exemple deux tissus ayant des différents (fig. 5-4). Le tissu R a un court («sportif» : repousse Rapidement) et le tissu L a un long (pas sportif : repousse Lentement) :
Au total, le TR conditionne la pondération en d’une séquence :
Influence du temps d’écho
Reprenons l’exemple de deux tissus ayant cette fois des différents (fig. 5-5); le tissu R à un court («sportif» : décroît Rapidement) et le tissu L a un long (pas sportif : décroît Lentement)1 :
Au total, le TE conditionne la pondération en d’une séquence :
Pondération en , et densité protonique
Comme nous le savons maintenant, en allongeant ou en raccourcissant les paramètres TE et TR, on favorise (ou non) le contraste en , en ou en densité protonique d’une séquence d’écho de spin (voir Annexe 9). Nous allons pouvoir en toute logique concevoir des séquences (images) pondérées essentiellement en ou en (ou en densité protonique ρ). Mais la réalisation d’une image «pure» en , ou ρ est évidemment impossible. L’image finale est toujours le résultat d’un «compromis» où l’on favorise le «plus possible» l’influence «contraste» d’un seul de ces facteurs (en essayant de minimiser l’influence des autres facteurs).
Séquence courte pondérée en
Pour pondérer une séquence («principalement») en , il faut (fig. 5-6) :
Ainsi, tout est court en : le TR (donc la durée de la séquence2) et le TE; c’est aussi le tissu avec le le plus court qui engendre le plus de signal.
Séquence longue pondérée en
Pour pondérer une séquence en , il faut (fig. 5-7) :
Pondération en densité de protons ou ρ
Une pondération en densité de protons (symbolisée par la lettre ρ) est obtenue avec un TR long (2 000 ms), comme pour la pondération qui minimise le contraste en («dépondère» en ) et un TE court (15 à 20 ms) qui minimise le contraste en («dépondère» en )3. En effet, dans ce cas de figure, l’aimantation longitudinale de chaque tissu repousse entièrement jusqu’à sa valeur d’équilibre initiale (fig. 5-8) : s’il n’y a pas de différences en densité protonique entre les tissus, il n’y a pas de différences en signal; en revanche, des différences en densité protonique (un tissu contient plus de protons que l’autre) entraînent des différences entre les vecteurs à l’équilibre4 et, par conséquent, des différences en signal : le contraste obtenu exprime alors les différences en densité protonique. Le contraste en densité protonique est en général faible (de l’ordre de 10 à 15 %), car les différences en teneur en eau entre les différents tissus mous biologiques ne sont pas très élevées (fig. 5-9).
Fig. 5-9 Teneur en eau de différents tissus biologiques permettant d’évaluer leurs différences en densité de protons.
Pour la majorité des tissus mous biologiques, les variations sont faibles (de l’ordre de 10 à 15 %). Certains liquides ont une densité protonique très élevée : urine, LCR, etc. Les structures contenant très peu de protons ne donneront jamais de signal, quelle que soit la séquence : corticale osseuse, air, etc. Enfin, les tissus fibro-collagéneux (ligaments, tendons) ont une densité de protons moyenne mais possèdent une structure particulière (fibres) qui influence le signal à la baisse5.
Notion de pondération : approche schématique
Avant de passer à la suite, nous allons fixer ces notions de pondération en , et ρ à l’aide d’un exemple comportant deux bonshommes, une montagne et un soleil au-dessus de la montagne (fig. 5-10a) :