5: Contraste en T1, T2 et densité protonique

Chapitre 5 Contraste en T1, T2 et densité protonique



Le contraste en IRM correspond à la traduction des signaux RMN (aimantation) en niveaux de gris (noir : signal faible, blanc : signal élevé).


Ce contraste traduit les différences en temps de relaxation (qui peuvent aller jusqu’à 1000 %) et, dans une moindre mesure, les différences en densité de protons (de 0 jusqu’à environ 15 %). Les trois facteurs image, image et densité de protons interviennent toujours à des degrés divers dans les images obtenues. L’opérateur peut (voir plus loin), par le choix des paramètres de la séquence, favoriser l’un de ces facteurs dans la génération du signal, c’est-à-dire «pondérer» la séquence.


Nous venons de voir qu’une séquence d’écho de spin comprend deux impulsions de RF (cycle d’impulsions RF) qui vont se succéder au cours d’une même excitation : une impulsion sélective de radiofréquence de 90° (pour basculer – créer – l’aimantation dans le plan transverse), puis une impulsion de 180° pour s’affranchir des déphasages constants induits par image (s’affranchir de l’* du image* par «rephasage des déphasages» constants induits par image). Ce cycle élémentaire ne permet d’obtenir qu’une ligne de la matrice image; pour obtenir les lignes suivantes (un cycle complet «image» correspond à 128 ou 256 lignes), il va falloir répéter, pour chaque ligne, le cycle d’impulsions ou train d’onde RF de 90° et 180°. La chronologie des événements au cours d’une séquence d’écho de spin est la suivante :








Dans cette séquence (d’écho de spin) :





Au cours de chaque cycle élémentaire (fig. 5-1) :






L’aimantation transversale image et l’aimantation longitudinale image ne sont liées l’une à l’autre que par les impulsions de 90° (fig. 5-2) : le niveau (longueur ou module image) auquel repousse image est égal au niveau (longueur ou module image) duquel va décroître image. image = image.



De plus, lors de la première impulsion de 90°, c’est un «grand» vecteur image d’équilibre, n’ayant pas subi d’impulsion de 90° préalable, qui est basculé dans le plan transversal, d’où obtention d’un «grand» vecteur transversal maximal image ou «grand» niveau à partir duquel le signal va décroître. En revanche, lors de la deuxième impulsion de 90° (et des suivantes !), le vecteur longitudinal qui est basculé dans le plan transversal est plus petit (inférieur ou au plus égal au vecteur image d’équilibre : car la repousse en image atteint un certain niveau fonction de la longueur du TR), d’où obtention d’un vecteur transversal initial de décroissance image (ou «aimantation disponible» en transversal) plus petit que image (et égal en module à image); il en est de même pour le «niveau maximal initial» à partir duquel le signal va décroître au début de chaque cycle («signal disponible» SD) qui est donc également fonction du TR.


Nous voyons ainsi que les paramètres TE et TR accessibles à l’opérateur vont tous deux moduler le signal :




Chacun de ces deux paramètres va également contrôler le contraste (différences) en image et (différences) en image de la séquence, comme nous allons le voir.


Le TR (en conséquence de la répétition «pour chaque ligne» du cycle élémentaire 90°–180°) détermine le niveau de repousse de l’aimantation longitudinale à la fin de chaque cycle et donc du «signal disponible» ou «niveau maximal initial» à partir duquel le signal va décroître au début de chaque cycle (fig. 5-2a). Nous avons représenté (fig. 5-2b) la repousse de l’aimantation longitudinale image dans un cycle et la décroissance de l’aimantation transversale image dans le cycle suivant. image et image sont liés l’un à l’autre par les impulsions de 90° : le niveau (longueur ou module image) auquel repousse image est égal au niveau (longueur ou module image) duquel va décroître image : image = image = SD.



Influence du temps de répétition


Dans une séquence d’IRM, nous savons qu’il faut répéter le cycle élémentaire d’impulsion RF de 90° et 180° pour créer un signal dans le plan transversal et le mesurer. Le temps de répétition TR correspond à l’intervalle séparant deux impulsions de 90° (deux cycles élémentaires), c’est-à-dire au «temps de passage» d’une ligne sur l’autre. Durant chaque intervalle TR, l’aimantation longitudinale image (de chacun des tissus) repousse en fonction de leurs image (respectifs). Le temps de répétition correspond donc également au «temps de repousse» ou de récupération de l’aimantation longitudinale :



si (fig. 5-3a) le TR est long (par rapport au image des tissus concernés : 2 s), l’aimantation longitudinale repousse à son niveau d’équilibre image à la fin de chaque cycle (rappel : 98 % de repousse si TR = 4 image);

si (fig. 5-3b) le TR est court (inférieur ou proche du image des tissus concernés : 0,5 s), la courbe de repousse de l’aimantation longitudinale est interrompue et l’aimantation longitudinale ne récupère pas son niveau initial à la fin de chaque cycle (rappel : repousse ≤ 63 % si TR ≤ image);




En effet, prenons par exemple deux tissus ayant des image différents (fig. 5-4). Le tissu R a un image court («sportif» : repousse Rapidement) et le tissu L a un image long (pas sportif : repousse Lentement) :





Au total, le TR conditionne la pondération en image d’une séquence :





Influence du temps d’écho


Dans la séquence d’écho de spin, en début de cycle, l’impulsion de 90° fait apparaître l’aimantation (signal) dans le plan transversal. Le signal décroît très rapidement en image. L’impulsion de 180° (appliquée au temps t = TE/2) permet d’accéder à la décroissance en image «vrai» et le signal (aimantation transversale) est récolté lors de l’écho au temps TE. Durant chaque intervalle TE, l’aimantation transversale image (de chacun des tissus) décroît en fonction de leurs image (respectifs). Le TE (= 2 TE/2) détermine le moment précis où le signal est mesuré (sur la courbe de décroissance en image), c’est-à-dire le temps pendant lequel on laisse décroître le signal (en image) avant de le mesurer.


Reprenons l’exemple de deux tissus ayant cette fois des image différents (fig. 5-5); le tissu R à un image court («sportif» : décroît Rapidement) et le tissu L a un image long (pas sportif : décroît Lentement)1 :





Au total, le TE conditionne la pondération en image d’une séquence :





Pondération en image, image et densité protonique


Comme nous le savons maintenant, en allongeant ou en raccourcissant les paramètres TE et TR, on favorise (ou non) le contraste en image, en image ou en densité protonique d’une séquence d’écho de spin (voir Annexe 9). Nous allons pouvoir en toute logique concevoir des séquences (images) pondérées essentiellement en image ou en image (ou en densité protonique ρ). Mais la réalisation d’une image «pure» en image, image ou ρ est évidemment impossible. L’image finale est toujours le résultat d’un «compromis» où l’on favorise le «plus possible» l’influence «contraste» d’un seul de ces facteurs (en essayant de minimiser l’influence des autres facteurs).



Séquence courte pondérée en image


Pour pondérer une séquence («principalement») en image, il faut (fig. 5-6) :






Ainsi, tout est court en image : le TR (donc la durée de la séquence2) et le TE; c’est aussi le tissu avec le image le plus court qui engendre le plus de signal.


Il est d’ailleurs logique que, pour accéder aux différences liées à la repousse de l’aimantation longitudinale (image), on observe cette repousse (compétition) après un temps court (TR court : optimise les différences en image); puis, on bascule l’aimantation dans le plan transversal par l’impulsion RF de 90° (là où on peut la mesurer) et on réalise immédiatement la mesure (TE le plus court possible); ainsi, seule la repousse longitudinale interviendra et non pas la décroissance de l’aimantation transversale (le déphasage des spins en image est, nous l’avons vu, très rapide !).



Séquence longue pondérée en image


Pour pondérer une séquence en image, il faut (fig. 5-7) :






Tout est donc long enimage : le TR (donc la durée de la séquence) et le TE; c’est aussi le tissu avec le image le plus long qui engendre le plus de signal.


Il est plus facile d’obtenir une image bien pondérée en image («exclusivement»). En effet, pour bien dépondérer en image, il suffit d’allonger le TR (seule contrainte : augmente la durée de la séquence). En revanche, pour bien pondérer une image en image («exclusivement»), il faudrait théoriquement réduire le TE «à zéro». Mais il est difficile de beaucoup réduire le TE, car il doit (toujours) être égal à deux fois le temps TE/2 (contraintes instrumentales). Le contraste est donc meilleur sur une séquence en image (/image et ρ), mais le rapport signal sur bruit est plus faible car les mesures sont réalisées «tardivement» (TE long) sur la courbe d’atténuation du signal en image (signal plus faible).



Pondération en densité de protons ou ρ


Une pondération en densité de protons (symbolisée par la lettre ρ) est obtenue avec un TR long (2 000 ms), comme pour la pondération image qui minimise le contraste en image («dépondère» en image) et un TE court (15 à 20 ms) qui minimise le contraste en image («dépondère» en image)3. En effet, dans ce cas de figure, l’aimantation longitudinale de chaque tissu repousse entièrement jusqu’à sa valeur d’équilibre initiale image (fig. 5-8) : s’il n’y a pas de différences en densité protonique entre les tissus, il n’y a pas de différences en signal; en revanche, des différences en densité protonique (un tissu contient plus de protons que l’autre) entraînent des différences entre les vecteurs image à l’équilibre4 et, par conséquent, des différences en signal : le contraste obtenu exprime alors les différences en densité protonique. Le contraste en densité protonique est en général faible (de l’ordre de 10 à 15 %), car les différences en teneur en eau entre les différents tissus mous biologiques ne sont pas très élevées (fig. 5-9).




C’est sur le premier écho (à TE court et TR long !) d’une séquence longue que la pondération en ρ est obtenue. Le rapport signal sur bruit est bon : en effet, grâce au long TR, le signal repousse bien (en image) et, de plus, les mesures sont réalisées «précocement» (TE court) sur la courbe d’atténuation du signal en image.



Notion de pondération : approche schématique


Avant de passer à la suite, nous allons fixer ces notions de pondération en image, image et ρ à l’aide d’un exemple comportant deux bonshommes, une montagne et un soleil au-dessus de la montagne (fig. 5-10a) :





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Jun 17, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 5: Contraste en T1, T2 et densité protonique

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