49 Syndrome du muscle sternal
SYNDROME CLINIQUE
Les syndromes douloureux de la paroi thoracique se rencontrent fréquemment en pratique clinique. Certains surviennent selon une fréquence relativement plus élevée, et sont plus faciles à identifier par le clinicien, comme la costochondrite et le syndrome de Tietze . D’autres en revanche sont assez rares, et font fréquemment l’objet d’erreurs de diagnostic, compromettant les résultats thérapeutiques. Le syndrome du muscle sternal (ou présternal) est l’une de ces causes rarement rencontrées de douleur de la paroi thoracique antérieure. Il regroupe un certain nombre de symptômes douloureux de la partie médiane de la paroi thoracique antérieure, pouvant irradier dans la région rétrosternale et la face médiale du bras. La douleur peut se manifester de façon similaire à celle d’un infarctus du myocarde et elle est fréquemment confondue avec cette étiologie. Le syndrome du muscle sternal est un syndrome algique myofascial caractérisé par des zones gâchettes dans le corps du sternum. Contrairement au syndrome costosternal, qui produit également une douleur de la zone moyenne du sternum, la douleur du syndrome du muscle sternal n’est pas exacerbée par le mouvement de la paroi thoracique et de l’épaule. L’intensité de la douleur est légère à modérée, et décrite comme ayant un caractère profond et sourd. La douleur est intermittente.
SIGNES ET SYMPTÔMES
À l’examen physique, le patient souffrant de syndrome du muscle sternal présente des zones gâchettes myofasciales au niveau de la ligne médiane du sternum (figure 49.1). Parfois, d’autres zones gâchettes peuvent coexister sur le muscle pectoral et le chef sternal du sternocléidomastoïdien. La douleur peut être reproduite en les palpant plutôt que par un mouvement de la paroi thoraci-que et des épaules. La stimulation de ces zones provoque un signe du sursaut du patient (jump sign positif). D’autres zones gâchettes peuvent également être présentes sur le bord latéral de l’articulation scapulohumérale et faire l’objet d’un traitement par infiltration. Comme indiqué, la mobilisation des épaules et de la paroi thoraci-que n’exacerbe pas la douleur.
EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
Des radiographies standard sont réalisées chez tous les patients présentant une douleur susceptible d’être attribuée à un syndrome du muscle sternal, afin d’éliminer toute pathologie osseuse occulte, notamment des lésions métastatiques. Selon le tableau clinique présenté par le patient, des analyses supplémentaires, comprenant une numération-formule sanguine complète, un dosage de l’antigène prostatique spécifique et une vitesse de sédimentation, peuvent être indiquées. Une imagerie par résonance magnétique (IRM) du thorax doit être envisagée en cas de suspicion d’une masse rétrosternale, par exemple un thymome. Un électromyogramme est nécessaire chez les patients souffrant de syndrome du muscle sternal afin d’éliminer une radiculopathie cervicale ou une plexopathie qui pourrait être suspectée compte tenu de la douleur sur le bras correspondant. L’injection d’un anesthésique local et d’un corticoïde dans le muscle sternal constitue à la fois une manœuvre diagnostique et thérapeutique.