47 Syndrome de l’articulation sternoclaviculaire
SYNDROME CLINIQUE
Avec l’apparition des ceintures de sécurité en travers du thorax, le syndrome de l’articulation sternoclaviculaire a été observé plus fréquemment par les cliniciens. L’articulation est souvent traumatisée au cours de blessures d’accélération/décélération et de contusions de la poitrine. En cas de traumatisme sévère, l’articulation peut présenter une subluxation ou une luxation complète. Une hyperutilisation ou des mouvements incorrects de l’articulation sternoclaviculaire peuvent également provoquer une inflammation aiguë, ce qui peut être très invalidant pour le patient. Dans la mesure où l’articulation sternoclaviculaire est une véritable articulation, elle peut faire l’objet d’une arthrite ou d’une arthrose, et être atteinte de polyarthrite rhumatoïde, de spondylarthrite anky-losante, d’un syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter (syndrome oculo-urétrosynovial) et d’une arthrite psoriasique. L’articulation peut également être le siège d’une invasion tumorale soit par des affections malignes primitives, notamment un thymome, soit par des affections métastatiques. La douleur provenant de l’articulation sternoclaviculaire évoque souvent une douleur d’origine cardiaque.
SIGNES ET SYMPTÔMES
L’examen physique montre que le patient tente vigoureusement de soutenir l’articulation en gardant les épaules raides en position neutre (figure 47.1). La douleur peut être reproduite par protraction ou rétraction active de l’épaule, ainsi que par l’élévation complète du bras. Un haussement d’épaules peut également reproduire la douleur. L’articulation sternoclaviculaire peut être douloureuse à la palpation, et montrer une sensation de chaleur et de gonflement en cas d’inflammation aiguë. Le patient peut également ressentir un craquement lors de la mobilisation de l’articulation.
EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
Des radiographies standard sont réalisées chez tous les patients présentant une douleur susceptible d’être attribuée à l’articulation sternocla-viculaire, afin d’éliminer toute pathologie osseuse occulte, notamment une tumeur. Selon le tableau clinique présenté par le patient, des analyses supplémentaires, comprenant une numération-formule sanguine complète, un dosage de l’antigène prostatique spécifique et une vitesse de sédimentation, peuvent être indiquées. Une imagerie par résonance magnétique (IRM) de l’articulation est nécessaire en cas de suspicion d’instabilité articulaire. L’injection d’un anesthésique local et/ou d’un corticoïde dans l’articulation sternoclaviculaire constitue à la fois une manœuvre diagnostique et thérapeutique.