42: Érosions et ulcérations

Chapitre 42 Érosions et ulcérations


Ces lésions sont la conséquence d’une perte de substance superficielle (érosion), autorisant une cicatrisation ad integrum, ou profonde (ulcération) laissant persister une cicatrice après guérison.


Il peut s’agir de lésions primitives, c’est-à-dire que la perte de substance ne résulte pas de l’évolution d’une lésion préalable ; le meilleur exemple est une ulcération post-traumatique. Ces lésions peuvent aussi être secondaires et résulter d’une autre lésion qu’il faut savoir chercher et reconnaître. Il peut par exemple s’agir d’une érosion après rupture d’une bulle ou d’une tumeur qui évolue vers une ulcération.


Si 1 ’ulcère de jambe de la personne âgée est une situation fréquente et banale, une ulcération isolée ailleurs sur le tégument n’est jamais banale et impose une biopsie si le diagnostic ne peut pas être porté cliniquement.


Certaines ulcérations sont très douloureuses. C’est par exemple le cas du pyoderma gangrenosum ou de l’angio-dermite nécrotique, mais aussi de l’ulcère artériel.


Enfin, toute ulcération chez l’immunodéprimé doit être considérée comme l’expression d’un sepsis jusqu’à preuve du contraire. Les causes de ces ulcérations septiques sont nombreuses, bactériennes, fongiques et virales. Le début clinique peut être brutal comme au cours de l’ecthyma gangréneux à pyocyaniques chez le neutropénique ou insidieux comme au cours de certaines mycobactérioses atypiques. Les principales causes des ulcères de jambe et des ulcérations de la cavité buccale sont rappelées dans les encadrés 42-1 et 42-2 respectivement.



Tableau 42.1 Principales causes des érosions et des ulcérations









Type de lésion Principales causes
Érosion
Ulcérations
AEC syndrome (érosion du scalp)
Candidose (intertrigo, balanite, vulvite)
Épidermolyse staphylococcique aiguë
Impétigo
Lésion post-vésiculeuse ou post-bulleuse
Nécrolyse épidermique toxique
Pemphigus
Pemphigus à IgA et syndrome de Sneddon-Wilkinson
Syndrome du glucagonome, acrodermatite entéropathique et syndromes apparentés
Traumatismes et excoriations (par le grattage)
Aphtes cutanés (au cours de la maladie de Behçet, p. ex.)
Aplasie cutanée congénitale
Bart (syndrome de)
Cause factice
Dermatomyosite
Escarre et ulcère de décubitus
Hémoglobinopathies (notamment drépanocytose)
Hypoplasie dermique en aires
Kératoacanthome
Kyste malformatif fistulisé
Lymphome cutané ulcéré
Malacoplasie
Maladie de Crohn cutanée
Maladies infectieuses :









Médicaments (hydroxyurée, méthotrexate, etc.)
Morsure de serpent ou d’araignée
Nodules douloureux de l’oreille
Panniculite fistulisée (panniculite histiocytaire cytophagique, gomme fistulisée, etc.)
Papulose lymphomatoïde
Pyoderma gangrenosum
Shooter’s patch : ulcération chronique au site d’injection d’héroïne
Sinus dentaire (fistule)
Traumatismes
Tumeurs ulcérées (carcinomes spinocellulaires, carcinomes basocellulaires, etc.)
Ulcération neurotrophique
Ulcère artériel
Ulcère hypertensif (angiodermite nécrotique)
Ulcère veineux
Ulcères vasculitiques (maladie de Wegener, artérite temporale, PAN, maladie de Churg-Strauss, etc.) et thrombotiques (SAPL, angioendothéliomatoses, etc.)

PAN : périartérite noueuse ; SAPL : syndrome des anticorps antiphospholipides.


Apr 23, 2017 | Posted by in DERMATOLOGIE | Comments Off on 42: Érosions et ulcérations

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