40 Syndrome de rupture du ligament scapholunatum
SYNDROME CLINIQUE
Le syndrome de rupture du ligament scapholunatum (ou scapholu- naire) est dû à un traumatisme ou, plus rarement, à des altérations dégénératives du poignet. Le ligament scapholunatum sert à stabiliser la force de rotation palmaire du scaphoïde contre la force de rotation dorsale opposée du lunatum. Il maintient également l’espace entre le scaphoïde et le lunatum, le pôle proximal du scaphoïde demeurant dans la position appropriée par rapport au lunatum (figure 40.1).
La dégénérescence du ligament scapholunatum est un processus de vieillissement naturel qui débute vers l’âge de 30 ans. Du fait de ce processus, le ligament est sujet à des lésions traumatiques. Les lésions qui entraînent le plus fréquemment une rupture de ce ligament comprennent les chutes sur le poignet en hyperextension (figure 40.2). En cas de rupture partielle, le patient présente une douleur à la face dorsoradiale du poignet. En cas de rupture totale, la douleur s’accompagne d’une instabilité du poignet. Certains patients présentent un claquement audible à la déviation ulnoradiale du poignet.
EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
Des radiographies standard sont réalisées chez tous les patients présentant un syndrome de rupture du ligament scapholunatum pour éliminer une pathologie osseuse occulte ainsi que pour mettre en évidence un élargissement de l’espace scapholunaire, une flexion palmaire du scaphoïde, et une dorsiflexion du lunatum, appelée instabilité dissociative scapholunaire avec instabilité dorsale du segment intercalaire (dorsal intercalary segment instability [DISI]). En se fondant sur le tableau clinique du patient, des analyses supplémentaires, comprenant une numération-formule sanguine complète, un dosage de l’acide urique et une vitesse de sédimentation, peuvent être indiquées. Une imagerie par résonance magnétique (IRM) du poignet est indiquée lorsqu’une rupture du ligament scapholunatum, tout autre cause d’instabilité articulaire, une infection ou une tumeur sont suspectées (figure 40.3).Un électromyogramme est nécessaire si un syndrome du canal carpien ou du tunnel cubital concomitant est suspecté. Une injection de petits volumes d’anesthésique local et de corticoïde au niveau de l’articulation radio-ulnaire réalisée très doucement soulage immédiatement la douleur, mais finalement une intervention chirurgicale est souvent nécessaire.
Figure 40.3 Ligaments intercarpiens : IRM en 3D avec transformée de Fourier en séquence gradient-recalled. Ligament scapholunatum interosseux normal et anormal. A. Ligament scapholunatum interosseux normal. L’IRM coronale 3D avec transformée de Fourier (TR/TE, 60/11, angle de bascule 10 degrés) montre le faible signal d’intensité et la morphologie linéaire caractéristiques des ligaments scapholunatum (flèche) et lunotriquétral (tête de flèche). Le fibrocartilage triangulaire est également normal. B. Défect communicant du ligament scapholunatum interosseux. L’IRM coronale oblique 3D avec transformée de Fourier (TR/TE, 60/10, angle de bascule 30 degrés) montre une altération de la morphologie (flèche) du ligament scapholunatum interosseux.
Source : Resnick D, ed. Diagnosis of bone and joint disorders, 4th ed. Philadelphie : Saunders ; 2002. p. 3040.