Chapitre 4 Les traumatismes faciaux
La fréquence des traumatismes faciaux, les séquelles qu’ils génèrent, les précisions apportées par les moyens d’imagerie expliquent la grande fréquence des demandes d’examens. Les radiographies standards, encore récemment préconisées, ont laissé la place à l’exploration tomodensitométrique qui est devenu l’examen essentiel, et de plus en plus souvent exclusif, dans le bilan de ces traumatismes. L’IRM apporte des éléments supplémentaires dans certaines indications.
Qu’attendre d’un examen tomodensitométrique du massif facial traumatisé ? Déterminer :
Techniques d’exploration
Technique d’exploration tomodensitométrique du massif facial traumatisé
Les reconstructions natives sur le massif facial sont réalisées :
Fig. 4-1 Filtre osseux ; reconstructions MPR dans le plan axial (cadre gris) à partir des images natives.
Fig. 4-2 Filtre osseux ; reconstructions MPR dans le plan coronal (cadre gris) à partir des images natives.
Fig. 4-5 Filtre tissulaire ; reconstructions MPR dans le plan sagittal oblique dans l’axe du nerf optique (cadre gris).
Fig. 4-7 Filtre tissulaire ; reconstructions MPR dans le plan coronal oblique perpendiculaire à l’axe du nerf optique (cadre gris).
Fig. 4-11 Filtre osseux ; reconstructions MPR dans le plan sagittal du canal optique droit (cadre gris – têtes de flèches).
Indications d’un examen IRM sur un traumatisme du massif facial
L’indication principale de l’IRM, avec ARM, est la suspicion de lésion vasculaire traumatique. Les autres indications concernent principalement l’étude du nerf optique intracanalaire ou intracrânien, et de la musculature oculaire lors des traumatismes de la paroi (cf.fig. 4-18, p. 77).
Biomécanique des fractures du massif facial
De nombreux travaux ont décrit les éléments anatomiques qui en grande partie régissent les différents types de traumatismes maxillofaciaux et leurs classifications. La connaissance de ces classifications est nécessaire pour comprendre la progression des traits et analyser les structures susceptibles d’être touchées : l’acquisition tomodensitométrique effectuée, les trois plans de reconstruction indispensables sont réalisés et analysés. Devront être alors analysés :
Le massif facial adulte est à considérer comme une unité fonctionnelle [3, 4] et classiquement décrit comme constitué de zones de renfort et de zones de faiblesse. Les zones de renfort, solides et protectrices, sont formées de poutres horizontales et de piliers verticaux [5–7]. Ces piliers et poutres servent à amortir les sollicitations des forces masticatrices, et se répartissent ainsi :
Ces poutres et piliers sont formés d’os compact de type haversien et d’os spongieux. Entre ces structures résistantes se trouvent des cavités à contenu aérique ou tissulaire (fosses nasales, sinus paranasaux, orbites) dont les parois sont fines, légères, fragiles, cassant en « coquille d’œuf » [8]. Les parois des sinus frontaux, qui sont situés audessus de la poutre horizontale supérieure, sont plus solides. La répartition des lignes de résistance du massif facial en piliers verticaux se justifie par les contraintes de la mastication, et est beaucoup moins adaptée aux contraintes horizontales, qui constituent les directions les plus fréquentes des impacts maxillofaciaux.
Insistons encore sur la détection des lésions associées (encéphaliques, rachidiennes…).