Chapitre 38
Traitement kinésithérapique des tendinopathies du poignet
Introduction
Les ténosynovites et tendinopathies du poignet bien que moins fréquentes qu’au niveau du coude, sont régulièrement rencontrées en pratique kinésithérapique courante et au-delà de l’aspect douloureux, elles sont à l’origine de déficits fonctionnels gênants, souvent temporaires mais parfois évoluant vers la chronicité.
Le terme de technopathie revient souvent dans la littérature, et ces désordres mécaniques sont classés parmi les troubles musculo-squelettiques du membre supérieur (TMS).
Généralités
L’épaule l’oriente globalement, le coude la rapproche et l’éloigne, le poignet quant à lui permet de placer la main dans l’espace tridimensionnel qui l’entoure afin d’autoriser la préhension, fonction aboutie de l’espèce humaine.
Facteurs pathomécaniques
Au niveau du poignet, comme expliqué par Chanussot [1], les structures tendineuses et leurs gaines sont sur le plan anatomique très superficielles.
Ce couplage spiroïdal à commande motrice proximo-distale est à l’origine des gestes de finesse, par l’utilisation combinée de l’extension du coude et de la supination de l’avant-bras lors du mouvement du donner, et par l’utilisation combinée de la flexion du coude et de la pronation lors du mouvement de ramener [2].
• séquelles d’entorses donnant lieu à des instabilités chroniques du carpe source de dérangements micromécaniques des os du carpe entre eux (restrictions de mobilité en glissement) pouvant conduire plus tard à l’arthrose du carpe ;
• mauvais alignements des gouttières tendineuses dans les suites des fractures du poignet.
L’ensemble de ces facteurs explique vraisemblablement en grande partie l’apparition des tendinopathies du poignet.
Classification
Nous nous sommes appuyés sur la classification topographique de J. Laulan et al. [3] afin de vous présenter les différentes tendinopathies du poignet sous forme synthétique (tableau 38.1), en retenant que les deux pathologies les plus fréquemment rencontrées sont la ténosynovite de De Quervain et la ténosynovite des fléchisseurs (une des causes principales du syndrome du canal carpien).
Tableau 38.1
Classification des différentes tendinopathies du poignet (Lulan J. et al.).
Tendinopathies du versant radial du poignet | Ténosynovite de De Quervain Syndrome du croisement Styloïdite radiale |
Tendinopathies du versant ulnaire du poignet | Tendinopathie du fléchisseur ulnaire du carpe (cubital antérieur) Tendinopathie de l’extenseur ulnaire du carpe (cubital postérieur) |
Tendinopathies antérieures | Tendinopathie du fléchisseur radial du carpe (grand palmaire) Tendinopathies des fléchisseurs de doigts |
Tendinopathies dorsales | Tendinopathies des extenseurs radiaux du carpe (radiaux) Tendinopathies des extenseurs des doigts |
Cependant, il est à préciser que les tendinopathies du poignet sont à rapprocher d’un certain nombre de pathologies annexes, pouvant être à l’origine de ces tendinopathies et constituer des pièges en matière de diagnostics différentiels. Le tableau 38.2 rassemble ces différents cas cliniques, à ne pas négliger face à une souffrance du poignet.
Tableau 38.2
Pathologies différentielles microtraumatiques du poignet.
Canal carpien d’effort
Styloïdites radiales et cubitales
Subluxation antérieure de l’EUC (cubital postérieur)
Kyste synovial du poignet
Carpe pseudo-bossu
Entorses du carpe
Maladie de Kienböck
Fracture de fatigue de l’hamulus
Pathologies inflammatoires (PR), tumorales, métaboliques.
Examen clinique (bilan-diagnostic kinésithérapique)
Il est à la base d’une bonne prise en charge thérapeutique.
Peuvent être également découvertes : tuméfaction, crépitation, adhérences, nodules.
Évaluation fonctionnelle
Le questionnaire DASH permet une autoévaluation subjective de ces capacités fonctionnelles [4]. En l’absence de score fonctionnel spécifique au poignet, il semble le mieux adapté au suivi des résultats et des preuves de l’efficacité des thérapeutiques mises en route.

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