Item 299 (item 149) – Tumeurs cutanées, épithéliales
Marie-Thérèse Paoletti, Nicolas Ortonne, Relecture Saskia Oro
I Prérequis
Histologie de la peau normale (avec kératinocytes, mélanocytes, épiderme, derme papillaire, etc.) (cf. chapitre 29).
II Fréquence et épidémiologie
Les cancers cutanés sont les cancers les plus fréquents chez l’adulte.
90 % des cancers cutanés sont des carcinomes (tumeur épithéliale maligne).
Le carcinome basocellulaire est le plus fréquent (80 % des carcinomes cutanés).
III Types histologiques
Les deux principaux carcinomes cutanés épithéliaux sont :
Le tableau 31.1 donne les principales caractéristiques histologiques et évolutives de ces deux carcinomes.
Tableau 31.1
Caractéristiques histologiques et évolutives des carcinomes basocellulaire et épidermoïde.
Carcinome basocellulaire | Carcinome épidermoïde | |
Ressemblance | Cellules basales de l’épiderme | Cellules malpighiennes |
Histologie | Cellules monomorphes, basaloïdes Cellules disposées en palissades Fentes de rétraction entre la tumeur et le stroma (figure 31.1) | Cellules pléiomorphes, atypiques Ponts d’union entre les cellules Kératine Infiltration (figure 31.2) |
Évolution | Strictement locale (pas de métastase) Infiltration, récidive locale | Possibilité de métastases ganglionnaires et viscérales Infiltration, récidive locale ou à distance |
Le tableau 31.2 résume les principales caractéristiques cliniques et les facteurs pronostiques de ces deux cancers.
IV Carcinome basocellulaire
C’est le plus fréquent (80 % des carcinomes cutanés).
Évolution strictement locale (pas de métastases).
Risques : infiltration, récidive locale, développement d’une autre lésion.
Il survient en peau saine (pas de lésion précancéreuse).
A Aspect histologique
Il y a des fentes de rétraction entre la tumeur et le stroma.
Il existe plusieurs sous-types histologiques qui ont une valeur pronostique :
Différents types histologiques peuvent être associés dans une même tumeur, il faut toujours donner dans le compte-rendu le sous-type le plus péjoratif.
Les premiers (superficiel et nodulaire) sont de meilleur pronostic.
Les formes infiltrantes et sclérodermiformes ont des limites imprécises rendant l’exérèse complète d’emblée plus difficile.
Dans les deux derniers sous-types, il existe un contingent tumoral épidermoïde. Si les secteurs épidermoïdes sont mêlés aux secteurs de carcinome basocellulaire, on parle de forme métatypique ; si les secteurs épidermoïdes sont bien individualisés on parle de forme mixte ou composite.