Item 304 Diplopie
La survenue d’une diplopie doit entraîner un examen clinique complet en urgence si la diplopie est binoculaire.
L’étude des mouvements oculaires obéit à la loi de Hering et Sherrington, et permet de reconnaître les paralysies oculomotrices.
Les causes de diplopie sont multiples, mais certaines sont des urgences vitales, comme la rupture d’un anévrysme carotidien. Une diplopie binoculaire doit donc toujours faire rechercher une pathologie systémique.
L’existence d’autres signes cliniques généraux, et en particulier neurologiques, permet d’orienter la cause et sa localisation.
I Quelques définitions
Une diplopie monoculaire se définit par la persistance de la vision double après occlusion de l’œil sain. Les causes de diplopie monoculaire peuvent être d’origine :
– cornéenne : erreurs de réfraction (astigmatisme), cicatrices cornéennes, complication d’une chirurgie cornéenne, kératocône ;
– cristallinienne : cataracte corticale, luxation ou subluxation cristallinienne, décentrement d’un implant cristallinien ;
II Anatomie et physiologie
A Anatomie
Les mouvements du globe oculaire sont assurés par six muscles oculomoteurs (fig. 304-1, voir cahier couleur).
Ces muscles sont innervés par :
– le nerf oculomoteur commun (III), qui innerve le droit médial, les droits supérieur et inférieur, ainsi que l’élévateur de la paupière et assure l’innervation parasympathique de la pupille ;
La correspondance rétinienne anormale se définit par la façon différente de localiser un même objet par les deux yeux (un objet est fixé sur la macula par un œil, le même objet en extramaculaire par l’autre œil). Elle apparaît en cas de non-parallélisme des deux yeux et est responsable de la diplopie.
III Diagnostic clinique
A Interrogatoire
À l’interrogatoire, on recherche le mode de survenue de la diplopie (brutale, progressive), l’existence de signes associés (vertiges, vomissements, céphalées), les antécédents (diabète, pathologie thyroïdienne, métabolique, hypertension artérielle), le traitement, une notion de traumatisme crânien, d’effort violent.