Chapitre 3 Procédés complémentaires
Traitement original de la bajoue débutante 48
Vieillissement et origine de la bajoue
Analyse topographique des mécanismes
Laser et rajeunissement du visage 52
Caractéristiques des générateurs de radiofréquence
Principes de la radiofréquence cutanée
Mécanisme d’action de la toxine botulique (tb)
Consultations et bonnes pratiques
Risques, effets secondaires et mauvaises indications de l’injection de toxine botulique
Produits injectables pour comblement et rajeunissement du visage 79
Consultation préalable à l’injection
Équilibre et volume dans le rajeunissement de la face 93
Associations esthétiques médicales pour optimiser les résultats
Procédés mini-invasifs dans la chirurgie du rajeunissement de la face – association fils de suspension, lipostructure faciale, canthopexie 97
Techniques particulières pour la paralysie faciale
Traitement original de la bajoue débutante
Vieillissement et origine de la bajoue
Le vieillissement est dû à une perte des fibres élastiques et du collagène tissulaire entraînant un relâchement cutané qui favorise un glissement des tissus cutanés et sous-cutanés vers la partie inférieure du visage.
Le muscle sous-jacent réagit à l’allongement en se rétractant, favorisant le pli cutané et l’accentuation de la dépression au niveau de ce point d’ancrage musculaire.
Analyse topographique des mécanismes
L’analyse topographique des mécanismes est illustrée à la figure 3.1.

Fig. 3.1 Analyse topographique des mécanismes.
1. Ligament parotidien. 2. Ligament cutanéozygomatique. 3. Ligament massétérien. 4. Ligament mandibulaire. A. Parotide. B. Glissement vers le bas de l’espace graisseux non tenu par les ligaments. C. Muscles abaisseurs de l’angle de la bouche.
Le ligament mandibulaire de Furnas naît du périoste à 1 cm au-dessus du rebord mandibulaire, dans son tiers antérieur, sur la ligne d’insertion du platysma et de l’abaisseur de l’angle de la bouche (fig. 3.2). Il court horizontalement à 5 mm en éventail vers la peau. Il retient la région cutanée parasymphysaire et s’oppose à la gravité.
Le muscle abaisseur de l’angle de la bouche prend ses insertions périostées sur le rebord basilaire et est étroitement lié aux insertions musculaires du ventre antérieur du platysma (fig. 3.3).

Fig. 3.3 Dissection anatomique de l’abaisseur de l’angle de la bouche et son attache sur le rebord basilaire mandibulaire.
(Remerciements au Dr Y. Saban.)
Le rameau labiomentonnier ou marginal antérieur surcroise l’artère sur le rebord basilaire puis se dirige vers la commissure labiale, et court sous le platysma.
L’artère faciale croise le rebord mandibulaire en avant du bord antérieur du masséter, repérable en faisant serrer les dents.
La veine faciale est en arrière de l’artère.
Le ligament mandibulaire de Furnas se situe chez la femme en moyenne à 3,5 cm en arrière de la symphyse et à 3,5 cm en avant du masséter, et crée ainsi un blocage à la descente graisseuse de la joue. Il favorise la formation de la bajoue (fig. 3.4).

Fig. 3.4 Repérage de l’insertion du ligament de Furnas. Les deux flèches mesurent les 3,5 cm par rapport au milieu du menton et en arrière par rapport du rebord du masséter.
Les conclusions anatomochirurgicales s’imposent : il apparaît logique de proposer une section des attaches ligamentaires mandibulaires au rebord osseux basilaire qui permettra un soulagement des tensions musculaires et un comblement de l’espace ainsi libéré par les tissus sous-cutanés voisins (fig. 3.5).
Geste chirurgical
Il est nécessaire de libérer les attaches du muscle abaisseur de l’angle de la bouche sur le rebord mandibulaire en sectionnant le ligament mandibulaire pour créer une unité de glissement de la couverture cutanéo-musculo-graisseuse sur l’ovale du visage. On retrouve ainsi un contour harmonieux, plus arrondi, et on permet un drapage de la mandibule sans zone d’arrêt paramentonnière.
Cette libération peut être réalisée en repérant consciencieusement les attaches musculaires (fig. 3.6A), en cherchant la zone du pli cutanéograisseux qui résiste à la manœuvre de décollement entre pouce et index (3,5 cm) et en palpant le bord antérieur massétérien.

Fig. 3.6 A. Repérage et dessin de la zone à ruginer. B. Utilisation du biseau d’une aiguille ou d’un trocard.
Ce geste peut être réalisé sous anesthésie locale, ou sous anesthésie générale lors d’un autre geste, par section des attaches musculaires osseuses au rebord basilaire, à l’aide du biseau d’une aiguille de 16 Gauge ou d’un trocart intramusculaire (fig. 3.6B).
• Il faut marquer ce point au feutre et procéder à une anesthésie locale profonde.
• Pénétrer ensuite en direction de ce pli, jusqu’au contact osseux, dans un mouvement de dehors en dedans. Cela permet de se retrouver à 35° par rapport au plan osseux. Arrivé au contact osseux, balayer en éventail à l’aide du biseau de l’aiguille et ruginer le rebord basilaire au contact du périoste pour sectionner les attaches musculaires et ligamentaires de façon très localisée (vidéo 3.1).
• Dans les semaines qui suivent, il est possible de réaliser un complément en injectant un produit de comblement (acide hyaluronique ou Radiesse®) ou une lipostructure (fig. 3.7A,B). Celui-ci trouvera sa place dans la logette ainsi créée avec un résultat plus fiable en durée et aspect, sans alourdir de façon supplémentaire le tiers inférieur de la face.

Fig. 3.7 A. Avant section de la bajoue. B. Après section de la bajoue et comblement du pli d’amertume.
Le but du traitement est de libérer les attaches des muscles abaisseurs de l’angle de la bouche sur le rebord mandibulaire, en sectionnant le ligament mandibulaire, pour créer ainsi une unité de glissement de la couverture cutanéograisseuse sur l’ovale du visage (fig. 3.8A,B).
Conclusion
Le traitement de la bajoue par section sous anesthésie locale du ligament mandibulaire, à l’aide d’une aiguille 16 Gauge, permet de retrouver un ovale du visage harmonieux, de soulager les tensions musculaires des commissures labiales et du menton, avec un aspect naturel.
Le muscle abaisseur de l’angle de la bouche n’a plus d’attache inférieure, et n’attire plus la commissure labiale vers le bas (fig. 3.9 et 3.10). Les tissus cutanéograisseux peuvent glisser sans zone d’arrêt, et l’ovale du visage retrouve un contour harmonieux. La balance musculaire se retrouve équilibrée, sans les risques de paralysie redoutés avec la toxine botulique ou les risques de la chirurgie.
Laser et rajeunissement du visage
Généralités
Analyse du vieillissement
L’analyse du vieillissement se fait par l’observation des différents symptômes.
Une peau jeune est : claire, lumineuse (ou foncée selon le phototype), mais de couleur uniforme ; elle est aussi souple, ferme et élastique, lisse et glabre. Ses reliefs sont pleins, il n’y a pas de ptose.
Plus couramment, les dyschromies rencontrées participant au vieillissement sont :
• le mélasma, qui n’est pas une indication des lasers en première intention. On commence par une prescription de topiques cosmétologiques dépigmentants en application biquotidienne. Exceptionnellement, nous utilisons les lasers Q-switched (Medlite®) selon la technique du pointillisme, décrite dès 1999. En cas de couperose associée, les lasers vasculaires peuvent donner des résultats intéressants ;
• les lentigos, ou lentigines – à traiter par l’azote liquide, les lasers Q-switched, ou les flash lampes selon les cas ;
• les kératoses actiniques – à traiter par l’azote liquide, les lasers ablatifs, ou en radiofréquence (mode CUT-COAG pointe boule) ;
• les hyperpigmentations par photosensibilisation (dues à des antibiotiques, des parfums, etc.) – on associe des séances de lasers Q-switched à une cosmétologie dépigmentante.
Il convient de faire attention aux phototypes IV et plus, car les risques d’hyperpigmentation postinflammatoire ou d’achromie sont importants.
Couleurs rouges
Les couleurs rouges sont dues aux modifications vasculaires.
• couperose fine – traitement au laser Nd:Yag KTP, au colorant pulsé, ou à la radiofréquence avec aiguilles de télangiectasie en mode hémostatique ;
• couperose de gros diamètre, profonde – traitement au laser Nd:Yag long pulsed ;
• érythrose – traitement au laser Nd:Yag KTP, colorant pulsé, flash lampes ;
• télangiectasies des ailes du nez – traitement au laser Nd:Yag long pulsed ;
• nez rouge ou violet – traitement au Pulsed Dye et laser Nd:Yag long pulsed ;
• rubis, angiomes stellaires, angiome globuleux de la lèvre inférieure – traitement au Nd:Yag long pulsed.
Il convient de faire attention aux phototypes IV et plus pour les longueurs d’ondes courtes comme celles du Nd:Yag KTP et des flash lampes. Le risque d’hyperpigmentation postinflammatoire ou d’achromie définitive est constant.
Anomalies de surface
Peau granuleuse
On peut retrouver : pores dilatés, peau citréine, sèche, rétentionnelle, maladie de Fabre et Racouchot, acné microkystique, cicatrices d’acné, etc.
Le traitement est cosmétique (vitamine A, acide glycolique en applications quotidiennes et en peelings), associé selon les cas à des lasers de relissage ablatifs ou non, fractionnés ou non. La radiofréquence cutanée (4 MHz) peut être utile en cas de simple peau épaisse à pores dilatés.
Traitements laser
Le laser, acronyme de light amplification by stimulated emission off radiation, est un procédé qui consiste à sélectionner un faisceau de photons, tous identiques, en phase et en cohérence spatiale et temporelle. Ce faisceau est envoyé lors du tir laser sur la cible que l’on cherche à modifier.
Lors d’un tir laser, trois phénomènes se succèdent :
• conversion de la lumière en chaleur ;
• transfert de la chaleur dans les tissus ;
• réaction tissulaire à type de dénaturation ou de destruction.
La connaissance et la compréhension des paramètres de longueur d’onde, d’énergie délivrée (fluence) et de durée d’impulsion (pulse duration) permettent d’utiliser efficacement les lasers.
• La longueur d’onde est déterminée par le milieu traversé (solide, liquide, gazeux). Elle est absorbée sélectivement par certaines cibles ou « chromophores » : mélanine, hémoglobine, eau, encres de tatouages, etc. Plus elle est élevée, plus le tir laser est pénétrant.
• La fluence est la densité d’énergie envoyée sur la cible : F = P.T/S en joules par centimètre carré. Elle doit être suffisante pour que le tir laser soit efficace.
• Selon la durée d’émission, les effets tissulaires obtenus sont différents :
Ces effets entraînent des dommages réversibles ou irréversibles (dans le cas de nécrose par exemple).
Traitements des anomalies de couleur
Couleur brune
Pour les pigmentations brunes, nous préférons traiter les lentigos, lentigines et lentiginoses à l’aide des lasers Q-switched. Il s’agit de lasers solides Nd:Yag Q-switched 1064 ou 532 nm, Alexandrite Q-switched 755 nm ou Ruby Q-switched 694 nm. La particularité de ces lasers réside dans la présence d’une cellule de Pockels dans la cavité optique qui permet de délivrer des puissances extrêmement fortes, de l’ordre des mégawatts, dans des temps ultra brefs (nanosecondes). L’effet tissulaire est photomécanique. La cible est littéralement explosée. Il se crée une onde acoustique avec formation d’un plasma qui protège les structures tissulaires avoisinantes. De ce fait, ces lasers agissent sur les cibles pigmentaires ; ils explosent la mélanine contenue dans les mélanomes. Celle-ci est secondairement digérée par les macrophages ; il y a décoloration de la pigmentation ciblée tandis que l’épiderme et le derme restent intacts [1].
Ces lasers effacent également les pigmentations artificielles comme celles de certains tatouages.
Nous avons choisi de travailler depuis près de 20 ans avec des Nd:Yag Q-switched car la longueur d’onde 1064 nm nous permet de traiter les phototypes très élevés sans risque d’achromie, et que la longueur d’onde 532 mn, également accessible avec ces lasers grâce à un cristal KTP placé sur le trajet du faisceau, nous permet d’effacer les pigmentations très superficielles, donc claires, ainsi que les tatouages artificiels rouges.
Lorsque nous avons fait le diagnostic de la pigmentation, en nous aidant d’un dermoscope afin d’éliminer une lésion nævique ou un carcinome pigmenté, nous avertissons le ou la patient(e) des suites obligatoires : 1 semaine de cicatrisation au cours de laquelle la tache d’origine se recouvre d’une pellicule foncée qui disparaît spontanément pour laisser place à un épiderme rosé ou de couleur normale.
La séance, très rapide, est sensible mais pas suffisamment douloureuse pour nécessiter une anesthésie préalable. L’application d’un topique gras aide à l’élimination de la croûtelle fine. La séance n’est possible que sur une peau qui n’a pas reçu d’exposition solaire depuis 2 mois. L’éviction solaire est obligatoire les 2 mois suivants. Une séance suffit pour procéder à la décoloration des taches disgracieuses. Celles-ci réapparaîtront, selon le mode de vie, entre 1 et 8 ans plus tard. Cette réapparition est due au fait que les mélanocytes sont restés intacts ; seule la mélanine a été détruite.
La prescription de cosmétiques à base de vitamine C et d’acides glycoliques limite la réapparition des lentigos.
Les effets secondaires les plus fréquents sont des dyschromies, une hypochromie sur peau bronzée ou phototype élevé, ou une hyperchromie sur peau métissée avec fort pouvoir d’hyperpigmentation postinflammatoire. En cas de doute, nous n’hésitons pas à procéder à un test laser dont nous n’apprécierons le résultat que 2 mois plus tard.
Couleur rouge
Pour les couleurs rouges, nous avons choisi de travailler avec un Nd:Yag KTP 532 nm depuis 15 ans et un Nd:Yag long pulsed 1064 nm depuis 7 ans. Leur cible est l’oxyhémoglobine. Ils procèdent en une coagulation du sang dans les capillaires ciblés ; on parle de photocoagulation sélective [2].
Les nouvelles générations de lasers à colorant pulsé permettent, en augmentant le train d’ondes, de réduire ou éviter le purpura tout en restant efficaces.
Le choix des durées d’impulsion est large, de 0,5 à 20 ms.
Le laser à colorant pulsé est le laser de référence des angiomes plans. Pour les traitements de toutes les autres dyschromies rouges, nous préférons utiliser l’association Nd:Yag KTP et Nd:Yag long pulsed [3].
Lorsque la pathologie est une couperose, nous choisissons le Nd:Yag KTP pour la couperose fine, avec les mêmes suites précédemment citées, ou le Nd:Yag long pulsed pour les télangiectasies plus épaisses. Les fluences envoyées sont élevées : 380 J/cm2 ; les temps d’impulsion, moyens : 10 ms avec un spot de 1,5 mm. Avec ce laser, on peut observer des petits tronçons de sang coagulé, donc noirs, qui seront phagocytés en une semaine par les macrophages.
Un maquillage adapté les camoufle facilement. Ce laser est d’une remarquable efficacité sur les vaisseaux de gros diamètre superficiels ou profonds. Il efface les varicosités du nez en 1 ou 2 séances.
Un système de refroidissement intégré permet de subir la séance sans anesthésie préalable, même pour des localisations très sensibles comme les ailes du nez. L’exposition solaire est autorisée 2 semaines après la séance que l’on peut pratiquer sur phototype élevé ou peau bronzée sans risque d’achromie puisque le laser de longueur d’onde 1064 nm n’a pas d’action sur la cible mélanique superficielle.
Traitements de l’hyperpilosité
L’hypertrichose faciale, ou présence anormale de poils visibles sur des zones habituellement glabres, comme l’hirsutisme, ou la présence d’une hyperpilosité sur les zones androgénodépendantes s’observent à la suite de situations pathologiques ou lors de la périménopause. Cela constitue une cause fréquente de consultation. Après avoir éliminé une cause pathologique, nous procédons aux séances lasers si celles-ci s’avèrent être la bonne indication. En effet, les lasers épilatoires, dont l’effet est photothermique, sont capables de détruire la mélanine de la tige et du bulbe si la densité de mélanine est suffisante et s’il s’agit d’une eumélanine et non d’une phéomélanine. En clair, la pilosité idéale est constituée de poils noirs et de diamètres suffisants. Selon le phototype de la patiente, nous choisirons une longueur d’onde autour des 755 nm de l’Alexandrite, particulièrement efficace et sans risque de dyschromie sur les peaux claires, ou un Nd:Yag long pulsed sur les peaux bronzées et les phototypes IV à VI [4].
Les séances sont rapides ; un passage est généralement suffisant pour détruire les poils visibles qui se recroquevillent, carbonisés, ou sont éjectés lors du tir laser. Lors des premières séances, quelques jours sont parfois nécessaires pour que la surface lasérisée soit débarrassée des poils inesthétiques. On avertira la patiente qui aura le droit de tirer sur ces résidus pilaires avec une pince. Ensuite, on attendra qu’une deuxième vague de pousse apparaisse pour procéder à la séance suivante. En moyenne, sur les mentons et lèvres nous annonçons une dizaine de séances espacées du temps de repousse des poils, c’est-à-dire de 4 à 6 semaines. Au fil du temps, les séances sont de plus en plus espacées. À la fin du traitement, lorsque la pilosité résiduelle n’est plus faite que de quelques rares poils terminaux ou de poils encore nombreux mais miniaturisés, nous passons à des séances d’épilation par électrolyse. Nous conseillons une éviction solaire de 4 à 5 jours après chaque séance et nous attendons 3 semaines après une exposition solaire avant une épilation par laser Nd:Yag long pulsed. Avec l’Alexandrite (pour les phototypes I à IV), nous nous assurons que la surface à traiter n’est plus hâlée.
En dehors du risque sérieux de stimulation pilaire paradoxale, plus fréquemment retrouvé chez les jeunes femmes méditerranéennes au statut hormonal instable, les risques majeurs des épilations laser sont des brûlures dues à l’utilisation de mauvais paramétrages ou d’un laser de longueur courte sur un phototype élevé [5, 6].
Traitements des anomalies de tonicité
En prévention ou en traitement du vieillissement, lorsque la peau perd son élasticité, que le tiers inférieur du visage commence à se ptoser, que l’ovale se déforme, que quelques rides fines marquent le cou, nous proposons des séances de tightening ou plus précisément de dermal tightening avec le laser Nd:Yag long pulsed. Depuis 2006, nous avons pratiqué des séances de dermal tightening sur plus de 100 patientes dont l’indication de lifting n’était pas encore justifiée mais dont les signes de perte de tonicité étaient évidents.
Nous obtenons cet effet par action thermique sur le derme en épargnant l’épiderme grâce à son refroidissement efficace simultané.
L’augmentation consécutive de la température dermique à 45 °C entraîne la libération de heat shock proteins (HSP) 70 et l’activation du TGF-β [7]. Lors des phénomènes inflammatoires, on a pu mesurer que la fibronectine et le collagène I diminuent ainsi que le rapport collagène I/collagène III, ce qui déclenche un processus de régénération. La stimulation des fibroblastes est à l’origine d’un néocollagène observé en microscopie électronique [8–10].
Une première phase est pratiquée avec une pièce à main de 10 mm, pendant 50 ms, à 50 J/cm2 et un refroidissement simultané par tétrafluoroéthane en spray intégré dans la pièce à main. Nous réalisons trois passages successifs sur chaque zone anatomique. La deuxième phase, ou painting, se fait avec une pièce à main de 6 mm de diamètre pendant 0,25 ms à 15 J/cm2. Cela consiste, avec une fréquence rapide, en un mouvement de balayage de façon à chauffer chaque zone anatomique jusqu’à ce que la sensation de cuisson rende le soin désagréable.
La séance dure au total une vingtaine de minutes pour le traitement des pommettes jusqu’aux clavicules. Les suites sont simples ; la peu est rosie avec parfois des macules rouges, apparues lors de la première phase, de la taille des spots – elles disparaissent spontanément en quelques heures.
Après un effet bonne mine immédiat spectaculaire, mais transitoire, le résultat durable n’est observé par la patiente que plusieurs semaines après les séances.
Dans notre étude, 70 % des patients ont remarqué un gain de tonicité, de fermeté, avec une amélioration notable de la texture de leur peau. Nous annonçons avant le traitement que le maximum d’efficacité est observé 6 mois après la dernière séance et que des séances d’entretien, selon les cas une tous les 4 à 6 mois, sont nécessaires.
Traitements des anomalies de surface
Depuis l’apparition du laser CO2 pulsé en 1991, les technologies ne cessent d’évoluer à la recherche de la machine idéale qui permettra de retrouver une peau lisse en un minimum de séances et avec le moins de suite possible (fig. 3.11) [11].

Fig. 3.11 Les lasers : positionnement des lasers en fonction de leur longueur d’onde et de leur coefficient d’absorption dans les tissus.
Si les lasers CO2 pulsés restent des lasers de référence du relissage cutané tant dans leur efficacité que dans la durabilité des résultats, ils sont aujourd’hui peu pratiqués. En effet, les suites extrêmement lourdes (le derme est mis à nu), la cicatrisation longue, l’érythème postinflammatoire de plusieurs mois, l’achromie définitive retardée, etc. font réfuter par la majorité des patients ces traitements lorsqu’on leur propose [12].
Les lasers CO2 pulsés sont des lasers ablatifs, impulsionnels, de 10 600 nm, longueur d’onde dont la cible est l’eau. Chaque passage de laser entraîne par photocoagulation une ablation de 40 microns de couche de peau [13]. Ces traitements se pratiquent sous anesthésie locale, tronculaire, régionale ou générale selon le patient, la surface à traiter et l’indication.
Laser Erbium Yag
Pour le traitement de relissage, depuis 1995, nous avons choisi un laser Erbium Yag (voir fig. 3.11). Avec sa longueur d’onde de 2940 nm qui correspond au pic d’absorption maximal de l’eau, l’effet du tir laser provoque une volatilisation cellulaire. Chaque passage enlève une vingtaine de microns de couche de peau avec peu d’effet thermique. Le nombre de passage dépend de l’indication à traiter.
Nous considérons que c’est un avantage car nous situons exactement notre profondeur d’action en fonction de la séméiologie de la peau lasérisée. Une anesthésie de contact, associée à une hypnose verbale, est suffisante même lors de séances très ablatives. La cicatrisation rapide en 6 jours est suivie d’un érythème durant 1 à 3 mois.
Si nous apprécions les résultats de lissage de surface avec ce laser, nous regrettons l’absence de remise en tension (effet shrinkage) du laser CO2 pulsé [14].
Laser Nd:Yag Q-switched
Nous pratiquons également depuis 1998 des séances de laser Nd:Yag Q-switched pour améliorer la texture de la peau. Cette pratique a fait suite au constat d’un effet de lissage de la peau ajouté à l’effet d’effacement de certains tatouages et des nævus d’Ota.
Sans anesthésie préalable, nous balayons la surface à traiter à 1064 nm avec une pièce à main de 4 mm de diamètre et une fluence de 3 J/cm2. Un passage suffit. Les suites sont marquées par un petit purpura pétéchial à type de griffures qui fait place à des croûtelles très fines, maquillables, disparaissant en 4 à 5 jours.
Nous répétons les séances tous les 2 ou 3 mois et observons une nette amélioration de la surface de la peau dès la troisième séance. Même si ce laser est Q-switched, il a, avec ces paramétrages, un effet thermique en pointillisme que l’on pourrait considérer comme l’ancêtre du fractionnement.
Ses indications sont les peaux citréines, les pores dilatés, les ridules très fines, les discrètes cicatrices d’acné et le traitement de certaines cicatrices accidentelles [15].
Lasers fractionnés
En 2004, Rox Anderson a inventé le concept de photothermolyse fractionnée. Celle-ci consiste en un fractionnement du relissage laser qui ne se pratique plus en une séance unique mais en plusieurs successives. En effet, en réduisant la taille des spots, en augmentant l’énergie délivrée par pulse, en laissant des intervalles de peau saine entre chaque spot, la cicatrisation est plus rapide, les suites plus simples et l’éviction socioprofessionnelle quasi nulle. Cela est possible grâce au fait que, à partir des intervalles de peau saine, les cellules souches intactes migrent instantanément après l’impact laser dans les « puits » de peau lasérisée ou microzones thermiques (MTZ) pour les restaurer.
Selon la longueur d’onde d’émission du laser, on distingue les lasers fractionnés non ablatifs (lasers infrarouges) dont l’effet tissulaire est une photocoagulation et les lasers fractionnés ablatifs à l’origine d’une photovaporisation.
L’eau est le chromophore principal de l’ensemble de ces lasers fractionnés.
Lasers fractionnés non ablatifs
Il s’agit de lasers infrarouges : 1550 nm, 1540 nm, 1500 nm, 1440 nm, etc. [16].
L’effet thermique produit au niveau du derme épargne l’épiderme. On obtient la création de MTZ de photocoagulation de densité, de profondeur et de tailles variables, sans destruction épidermique en fonction de l’effet recherché. La réépithélialisation est faite en moins de 72 heures, la néocollagenèse plusieurs semaines après [17].
Déroulement du traitement
Le traitement se décline en 3 à 5 séances espacées de 15 jours à 1 mois, pouvant nécessiter une anesthésie de contact ou par air pulsé refroidi. Le nombre de passages sur la même zone est variable en fonction de l’effet souhaité.
Les suites sont simples, discrètes, maquillables et durent en moyenne une semaine. L’épiderme prend d’abord l’aspect d’un gros « coup de soleil ».
Dans 15 % des cas surviennent des éruptions acnéiformes que l’on traitera par antibiothérapie locale ou générale. Les pigmentations postinflammatoires sont possibles, plus fréquentes sur les phototypes IV, nécessitant un dépigmentant topique. Nous ne traitons pas les phototypes V et VI. L’exposition solaire est interdite durant les 3 semaines suivantes. En revanche, le traitement peut être réalisé sur une peau bronzée.
Il existe également un risque de poussée d’herpès qu’il est indispensable de prévenir par un traitement antiherpétique per os (Zelitrex®,1 comprimé 3 fois) à débuter la veille du traitement et pendant 5 jours.
Aucune cicatrice définitive et aucun trouble pigmentaire n’ont été décrits à ce jour (vidéo 3.2).
Lasers fractionnés ablatifs
Ces lasers permettent une vaporisation des tissus en laissant des intervalles de peau saine (fig. 3.12) afin d’obtenir une cicatrisation plus rapide et une éviction sociale moindre ainsi que des effets secondaires plus prévisibles. Ils permettent de traiter également des cicatrices chéloïdes (fig. 3.13).

A. Puissance 5 Watt : destruction épidermique, 300 μ QS HP, 3,5 ms pulse, surface de traitement : 20 %. B. Puissance 11 : Watt : 110 μm d’épaisseur, 210 μm de diamètre, 180 μ QD HP, 16 ms pulse, surface de traitement 20 %.

Fig. 3.13 A. Cicatrice chéloïde avant traitement. B. Cicatrice en cours de traitement au laser fractionné CO2. C. Même cicatrice après 5 séances de laser CO2 fractionné.
La technologie du fractionnement est possible avec les lasers ablatifs CO2 et Erbium Yag.
Le laser CO2 à 10 600 nm associe des effets ablatifs et des effets thermiques : les lasers Erbium à 2940 nm ou 2790 nm ont une affinité dix fois supérieure pour l’eau et donc moins d’effet thermique.
Le principe du fractionnement est le même que dans le cas précédent – créer les mêmes MTZ, mais dans le cas des lasers ablatifs, par vaporisation des tissus et de l’épiderme.
Les lasers ablatifs pulsés font une abrasion photomécanique. Leur action est réalisée sur un plan horizontal. Avec les lasers fractionnés, on recherche l’action sur un plan vertical avec effet tenseur.
Avec le CO2 fractionné, selon l’indication, le phototype, nous choisissons un effet photoablatif ou un effet thermique en modulant les temps d’impulsion et les fluences [18] (fig. 3.14).
Nous avons préféré un laser CO2 fractionné pour le traitement du vieillissement facial et extrafacial photo-induit, les cicatrices d’acné, les peaux épaisses et séborrhéiques, les hyperplasies sébacées, certaines cicatrices post-traumatiques ou chirurgicales, etc.
Déroulement du traitement
Il se décline en 1 à 3 séances espacées de 2 mois au minimum, pouvant nécessiter une anesthésie topique ou par air froid pulsé.
Sur une peau de phototype inférieur à V, démaquillée, nettoyée et séchée (protection oculaire par coque obligatoire), la pièce à main est posée perpendiculairement à la peau. Les tirs sont jointifs et recouvrent toute la zone à traiter. La séance dure une dizaine de minutes pour un visage (fig. 3.15 et 3.16 ; vidéo 3.3).

Fig. 3.15 Séances de laser CO2 fractionné.
A. Avant la séance. B. Immédiatement en fin de séance. C. Après 1 mois.

Fig. 3.16 A, B. Avant et après 3 séances de laser CO2 fractionné pour cicatrices d’acné (20 W, 1000 ms, 700 esp, Stack 4; aucun complément d’injection). Noter le caractère rajeunissant du traitement en plus de l’amélioration des cicatrices d’acné.
Les suites opératoires peuvent être minimes, avec peu ou pas d’éviction socioprofessionnelle, ou plus importantes, avec œdèmes, rougeurs et suintements pouvant durer plus de 8 jours. Le traitement pré-laser comporte l’application de pommade anesthésiante de contact au moins 1 heure avant la séance. En cours de séance, l’application d’un pack de glace est agréable. Les soins post-traitement comportent un nettoyage au sérum physiologique, puis l’application de crème cicatrisante et de Fucidine® jusqu’à disparition des croûtelles.
Dans ce cas, un érythème postcicatriciel peut persister 3 à 4 semaines. Selon la durée d’impulsion choisie, nous pouvons observer un saignement punctiforme avec croûtelles secondaires.
L’éviction socioprofessionnelle sera plus longue. Nous avons, hélas, remarqué que plus les suites étaient lourdes, meilleurs étaient les résultats. Nous associons souvent pour des régions marquées, comme le plissé solaire, dans la même séance, un passage en mode ablatif de toute la surface épidermique puis un deuxième passage en mode fractionné. Les suites sont alors plus longues, mais les résultats plus satisfaisants (fig. 3.17).

Fig. 3.17 Face complète sans la zone périorbitaire : 30 W, 2 ms ; 200 μm. Zone périorbitaire : 22 W, 1 ms, 500 μm. Second passage périoral : 30 W, 1,5 ms, 200 μm.
(Remerciements au Dr Deborah S. Sarnoff, New York.)
Les effets secondaires sont les mêmes que pour les lasers non ablatifs : pigmentation, folliculite, risque infectieux (herpes, acné). La prévention du risque de surinfection herpétique est indispensable [19].
L’indice de satisfaction des patients est élevé, et les résultats sont souvent visibles.
Ils représentent un réel progrès grâce aux possibilités de traitement de régions extrafaciales.
Les séquelles irréversibles sont rares (dyschromies, cicatrices) en regard du très grand nombre de procédures pratiquées depuis 5 ans.
Conclusion
La gamme de plus en plus étendue de lasers permet de répondre aux problèmes liés au vieillissement cutané avec une efficacité indéniable.
Les patients doivent être informés des risques, de la durée de l’éviction sociale et des éventuelles suites, sachant que tout traitement au laser efficace peut induire des effets secondaires généralement réversibles.
Malgré la relative ancienneté de la technologie anti-âge par l’utilisation des lasers, celle-ci reste encore expérimentale et les résultats dépendent de la réactivité de chaque individu.
Toutefois, la pratique du laser n’est possible qu’après un apprentissage rigoureux. La technologie laser étant aujourd’hui devenue une spécialité à part entière, elle doit être encadrée par un enseignement théorique et pratique par des professionnels reconnus.
[1] Polder K.D., Landau J.M., Vergilis-Kalner I.J., Goldberg L.H., Friedman P.M., Bruce S. Laser eradication of pigmented lesions : a review. Dermatol Surg. 2011;37(5):572–595. Epub 2011 Apr 14, doi : 10.1111/j.1524-4725.2011.01971.x
[2] Adrian R.M., Tanghetti E.A. Long pulse 532-nm laser treatment of facial telangiectasia. Dermatol Surg. 1998;24(1):71–74.
[3] Cassuto D.A., Ancona D.M., Emanuelli G. Treatment of facial telangiectasias with a diode-pumped Nd:Yag laser at 532 nm. J Cutan Laser Ther. 2000;2(3):141–146.
[4] Tanzi E.L., Alster T.S. Long-pulsed 1064-nm Nd:Yag laser-assisted hair removal in all skin types. Dermatol Surg. 2004;30(1):13–17.
[5] Alajlan A., Shapiro J., Rivers J.K., MacDonald N., Wiggin J., Lui H. Paradoxical hypertrichosis after laser epilation. J Am Acad Dermatol. 2005;53(1):85–88.
[6] Desai S., Mahmoud B.H., Bhatia A.C., Hamzavi I.H. Paradoxical hypertrichosis after laser therapy : a review. Dermatol Surg. 2010;36(3):291–298. Epub 2010 Jan 19
[7] Wilmink G.J., Opalenik S.R., Beckham J.T., Abraham A.A., Nanney L.B., Mahadevan-Jansen A., et al. Molecular imaging-assisted optimization of hsp70 expression during laser-induced thermal preconditioning for wound repair enhancement. J Invest Dermatol. 2009;129(1):205–216. Epub 2008 Jun 26.
[8] Dayan S., Damrose J.F., Bhattacharyya T.K., Mobley S.R., Patel M.K., O’Grady K., et al. Histological evaluations following 1,064-nm Nd:Yag laser resurfacing. Lasers Surg Med. 2003;33(2):126–131.
[9] Kuo Y.R., Wu W.S., Jeng S.F., Wang F.S., Huang H.C., Lin C.Z., et al. Suppressed TGF-beta1 expression is correlated with up-regulation of matrix metalloproteinase-13 in keloid regression after flashlamp pulsed-dye laser treatment. Lasers Surg Med. 2005;36(1):38–42.
[10] Uitto J., Perejda A.J., Abergel R.P., Chu M.L., Ramirez F. Altered steady-state ratio of type I/III procollagen mRNAs correlates with selectively increased type I procollagen biosynthesis in cultured keloid fibroblasts. Proc Natl Acad Sci U S A. 1985;82(17):5935–5939.
[11] Sandel H.D., 4th., Perkins S.W. CO2 laser resurfacing : still a good treatment. Aesthet Surg J. 2008;28(4):456–462.
[12] Manuskiatti W., Fitzpatrick R.E., Goldman M.P. Long-term effectiveness and side effects of carbon dioxide laser resurfacing for photoaged facial skin. J Am Acad Dermatol. 1999;40(3):401–411.
[13] Manolis E.N., Kaklamanos I.G., Spanakis N., Filippou D.K., Panagiotaropoulos T., Tsakris A., et al. Tissue concentration of transforming growth factor beta1 and basic fibroblast growth factor in skin wounds created with a CO2 laser and scalpel : a comparative experimental study, using an animal model of skin resurfacing. Wound Repair Regen. 2007;15(2):252–257.
[14] Tanzi E.L., Alster T.S. Single-pass carbon dioxide versus multiple-pass Er : YAG laser skin resurfacing : a comparison of postoperative wound healing and side-effect rates. Dermatol Surg. 2003;29(1):80–84.
[15] Goldberg D.J., Silapunt S. Histologic evaluation of a Q-switched Nd:Yag laser in the nonablative treatment of wrinkles. Dermatol Surg. 2001;27(8):744–746.
[16] Alexiades-Armenakas M.R., Dover J.S., Arndt K.A. The spectrum of laser skin resurfacing : nonablative, fractional, and ablative laser resurfacing. J Am Acad Dermatol. 2008;58(5):719–737. quiz 738–40
[17] Lupton J.R., Williams C.M., Alster T.S. Nonablative laser skin resurfacing using a 1540 nm erbium glass laser : a clinical and histologic analysis. Dermatol Surg. 2002;28(9):833–835.
[18] Lapidoth M., Yagima Odo M.E., Odo L.M. Novel use of erbium : YAG (2,940-nm) laser for fractional ablative photothermolysis in the treatment of photodamaged facial skin : a pilot study. Dermatol Surg. 2008;34(8):1048–1053. Epub 2008 May 6
[19] Tan K.L., Kurniawati C., Gold M.H. Low risk of postinflammatory hyperpigmentation in skin types 4 and 5 after treatment with fractional CO2 laser device. J Drugs Dermatol. 2008;7(8):774–777.
Radiofréquence cutanée
La perte de tonicité cutanée est une plainte habituelle des patients après 50 ans. Le désir de rajeunissement était présent déjà dans l’ancienne Égypte, comme en témoignent les écrits des papyrus en 1560 avant J.-C.
L’évolution rapide des lasers de resurfacing a été possible par une demande croissante des patients pour des méthodes non invasives. Cependant, leur préférence va aux lasers non ablatifs, ou aux lasers fractionnés, qui donnent une amélioration plus subtile et plus rapide de la texture cutanée, moins de risques de complication, et une éviction sociale moins longue. La radiofréquence est fondée sur une réaction totalement différente de la réaction photothermale des lasers. Ceux-ci utilisent l’énergie lumineuse pour créer de la chaleur, alors que la radiofréquence produit un courant électrique qui génère de la chaleur à travers des résistances que sont le derme et les tissus sous-cutanés, en particulier le tissu graisseux, de haute impédance [1, 2].
Principe de la radiofréquence
C’est l’émission d’ondes radio, sous formes de vagues de hautes fréquences allant de 1 méga Hertz (MHz) à 30 giga Hertz, elles-mêmes subdivisées en sous-catégories. La fréquence du secteur (220 V, 380 V) est de 50 Hz, celle de l’électrochirurgie est de 500 Hz, celle utilisée en radiochirurgie est de 1 à 4 MHz, celle de la télévision est de 5 MHz, et celle des micro-ondes est de 2500 MHz.
Plus la fréquence est importante, plus la longueur d’onde diminue (fig. 3.18). Les fréquences médicalement concernées sont les hautes fréquences de 1 Mhz à 4 Mhz dont la longueur d’onde est de l’ordre de 100 m. Les lésions tissulaires créées sont inversement proportionnelles à la longueur d’onde. Ainsi, plus le générateur est puissant, plus la longueur d’onde est courte, moins les lésions sont importantes, et mieux elles cicatrisent [3–5]. En effet, l’impédance des tissus (qui est la résistivité d’un corps en fonction de la fréquence du courant appliqué) diminue en fonction de la fréquence du courant qui les traverse.
Les utilisations sont différentes selon le mode de réglage et le type de machine, monopolaire ou bipolaire, choisi.
Caractéristiques des générateurs de radiofréquence
Pratiquée depuis plus de 50 ans aux États-Unis, la radiofréquence a été utilisée et mise au point par un dentiste. Son utilisation s’est diversifiée vers la chirurgie et a su évoluer depuis, en particulier vers la radiofréquence cutanée, technique utilisée pour créer un échauffement dermique profond. Elle ne s’adresse qu’au relâchement cutané modéré du visage et du corps, ou aux rides peu profondes.
Plusieurs appareils sont disponibles sur le marché, et leur utilisation dépend de leur puissance. À puissance égale (en MHz), leur efficacité est équivalente. Leur utilisation dépendra donc des pièces à mains proposées. Nous n’évoquerons ici que les appareils monopolaires.
L’appareil Elmann® Surgitron Dual RF S 5, ou Pellevé, est un générateur puissant, dernière génération, de 4 MHz, monopolaire.
Ses utilisations sont multiples, chirurgicales et médicales, et variables selon le mode d’énergie choisi délivré par le générateur [6]. En fonction de la filtration des ondes par le générateur, on obtient des effets différents :
• soit les ondes sont pleinement filtrées (section simple) ;
• soit les ondes sont pleinement rectifiées pour obtenir une section avec coagulation des berges ;
• soit les ondes sont partiellement filtrées ou rectifiées et on obtient des effets de coagulation de type hémostatique ;
• soit le mode fulguration permet d’obtenir une destruction des tissus.

Stay updated, free articles. Join our Telegram channel

Full access? Get Clinical Tree

