3. L’alimentation et l’état nutritionnel

Chapitre 3. L’alimentation et l’état nutritionnel



1. L’alimentation


L’alimentation est un élément fondamental, car très tôt, dans la maladie d’Alzheimer, les patients perdent du poids. Cette perte de poids est étroitement corrélée à l’évolution de la maladie. Il convient donc dès le début d’encourager le patient à avoir une alimentation suffisante.

L’alimentation peut être source de plaisir, mais aussi source de conflits compte tenu de la dimension affective qu’elle véhicule. Au cours de la maladie d’Alzheimer, le mode d’alimentation évolue en parallèle de la progression de la maladie.

L’alimentation requiert donc une vigilance particulière.









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Fig. 6.4.
Repas en EHPAD.

Comme chez toutes les personnes âgées, des changements physiologiques vont s’opérer et entraîner des modifications de l’alimentation. Cela concerne : les textures liées aux problèmes de dentition, le choix des aliments lié à des modifications du goût et/ou de l’odorat avec par exemple une appétence marquée pour le sucré.

Il convient avant toute chose que le patient mange quelles que soient ses préférences alimentaires : il faut respecter ses goûts et favoriser les plats dont il garde le souvenir. Il n’est plus question de régime, de respect de l’équilibre alimentaire, le but est de ne pas perdre de poids.



A. La prise en charge de l’alimentation


Les mots d’ordre à respecter pour le soignant sont le calme et la patience. Il est en général efficace de fractionner les rations alimentaires.

Il faut vérifier qu’aucune atteinte autre que la maladie neurologique ne gêne la prise alimentaire (problèmes de vue, maux dentaires…). Il faut être très attentif aux causes et adapter son attitude à chaque situation.

Pour découvrir la cause du blocage et partager ses « trucs », une fiche de suivi des repas peut circuler entre les différents aidants. Si le refus d’alimentation dure, avertir le médecin.




3. En cas de troubles du comportement alimentaire




Si le patient s’énerve, rechercher un élément qui pourrait lui déplaire dans son champ de vision, le questionner.

S’il mange très lentement, le laisser manger à son rythme, réchauffer ses plats si besoin.

Si la personne malade a oublié qu’elle avait déjà pris son repas, lui proposer une collation légère.

Si le patient fixe la nourriture et ne mange pas, lui décrire le contenu de l’assiette, expliquer le rite du repas, l’utilisation des couverts, s’assurer d’une présentation appétissante, l’encourager verbalement, l’aider. Pour montrer l’exemple, manger avec lui.

Si le patient se plaint que la nourriture a un goût étrange, goûter la nourriture, vérifier l’état buccal et la liste des médicaments avec le médecin.

S’il n’ouvre pas la bouche, se placer en face du patient et toucher doucement ses lèvres avec la cuillère.

S’il ne mâche pas, vérifier que ses prothèses dentaires sont ajustées, stimuler la mastication par des mots ou en massant légèrement les joues.

Si le patient mange trop vite, déterminer la cause (habitude de vie…), l’encourager à ralentir, présenter les plats l’un après l’autre.

S’il ne tient pas bien les couverts, adapter les couverts à la personne : la cuillère à la place de la fourchette. Si besoin demander l’aide de l’ergothérapeute. Lui proposer une nourriture adaptée à l’alimentation avec les doigts.


May 31, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 3. L’alimentation et l’état nutritionnel

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