28 Épitrochléite de l’anconé
SYNDROME CLINIQUE
L’épitrochléite de l’anconé est une cause rare de douleur et de faiblesse de la face latérale de l’avant-bras pouvant être assez pénible pour le patient. Ce syndrome canalaire est dû à une compression du nerf ulnaire (cubital) au niveau du coude par un muscle anconé accessoire (figure 28.1). Il se manifeste par une douleur et des paresthésies associées de la partie latérale de l’avant-bras qui irradient dans le poignet, l’annulaire et l’auriculaire, d’une façon similaire à la paralysie du nerf ulnaire. Les symptômes sont souvent aggravés par une flexion prolongée du coude. La douleur de l’épitrochléite de l’anconé est de nature désagréable et dysesthésique. Le déclenchement des symptômes se produit généralement après des mouvements répétitifs du coude ou lorsqu’une pression répétée est exercée sur le coude, par exemple en s’appuyant pour se lever d’un lit. Ce syndrome se rencontre aussi chez ceux qui pratiquent un sport de lancer, tel le base-ball. Un traumatisme direct du nerf ulnaire au niveau de sa pénétration dans le canal ulnaire peut provoquer un tableau clinique similaire, de même qu’une compression du nerf ulnaire, à l’endroit où il traverse le canal ulnaire, par des ostéophytes, des lipomes, des ganglions et des bandes aponévrotiques. Sans traitement, un déficit moteur progressif et, à terme, une contracture en flexion des doigts affectés peuvent survenir.
SIGNES ET SYMPTÔMES
L’examen physique retrouve une douleur à la palpation au niveau du nerf ulnaire dans le coude. Un signe de Tinel positif au niveau du nerf ulnaire à l’endroit où il passe sous les aponévroses est généralement présent. Le déficit des muscles intrinsèques de l’avant-bras et de la main qui sont innervés par le nerf ulnaire peut être identifié par un examen attentif des muscles de la main, bien que, dans les premières phases du syndrome, le seul résultat physique, à l’exception de la douleur à la palpation du nerf, ne soit qu’une perte de sensibilité de la face ulnaire de l’auriculaire. Au fur et à mesure de la progression du syndrome, la main affectée peut prendre une apparence de main en griffe (voir figure 32.1). Un signe de Wartenberg positif, qui indique un déficit de l’adduction de l’auriculaire, est souvent présent (voir figures 32.2 et 32.3). Un signe de Froment positif peut aussi être retrouvé (figure 28.2).