Item 239 (item 241) – Goitre, nodules thyroïdiens et cancers thyroïdiens
Jérôme Cros et Cécile Badoual, Relecture Stéphane Hans
I Prérequis : histologie de la glande thyroïdienne
Les vésicules thyroïdiennes sont bordées par des thyréocytes avec présence de colloïde au centre des vésicules.
Au sein de l’épithélium vésiculaire, il existe en plus des thyréocytes des cellules C (cellules épithéliales provenant de la crête neurale sécrétant de la calcitonine).
II Cancers de la thyroïde
A Types histologiques des cancers
• les carcinomes issus des cellules C (carcinome médullaire de la thyroïde) ;
• et les carcinomes très peu différenciés ou anaplasiques (tableau 27.1).
1 Carcinome papillaire
Cancer thyroïdien le plus fréquent (60 à 80 % des cancers de la thyroïde).
Terrain : plutôt sujet jeune (F > H).
Il a une diffusion lymphatique régionale sous forme de métastases ganglionnaires, cervicales et sus-claviculaires. Les métastases systémiques sont rares.
• Macroscopie : nodule induré (souvent multiples nodules) non encapsulé avec des calcifications fréquentes (figure 27.1).
• Microscopie (figure 27.2) : le diagnostic repose sur des anomalies nucléaires pathognomoniques +++.
– noyaux d’aspect « verre dépoli »,
– incisions nucléaires (en grain de café),
– empilement des noyaux (chevauchements),
– pseudo-inclusions nucléaires,
L’architecture est le plus souvent papillaire. Des calcosphérites sont souvent présentes dans l’axe des papilles.
2 Carcinome vésiculaire
C’est le deuxième cancer thyroïdien en fréquence (environ 20 % des cancers thyroïdiens).
Terrain : autour de 40 ans (H > F).
Diffusion par voie sanguine avec métastases osseuses et pulmonaires. Les adénopathies cervicales métastatiques sont rares.
• Macroscopie : nodule avec souvent une capsule épaisse. Il est charnu, plein, beige.
• Microscopie : la tumeur est formée de vésicules de petite taille.
Le diagnostic de malignité par rapport à un nodule bénin (adénome ou nodule toxique) se fait sur les critères suivants :
• les noyaux atypiques sans les aspects caractéristiques des noyaux des carcinomes papillaires ;
• des images d’invasion/franchissement de la capsule ;
Le diagnostic différentiel peut donc être difficile avec un adénome vésiculaire.
Les anomalies nucléaires sont beaucoup plus discrètes et moins caractéristiques. Le diagnostic de malignité se fait assez souvent lorsqu’un des deux critères est présent. Ceux-ci ne peuvent être appréciés que sur l’histologie (pièce opératoire) et pas sur les prélèvements cytologiques.
3 Carcinome médullaire
Terrain : les formes familiales prédominent, association à une néoplasie endocrinienne multiple (NEM) de type 2.
Diffusion par voie lymphatique et sanguine.
4 Carcinome anaplasique
Touche le sujet âgé.
Évolution rapide avec invasion locale.