Tumeurs primitives de la plèvre – Mésothéliome malin
Jérôme Cros et Cécile Badoual, Relecture Françoise Barthes et Delphine Wermert
Ce sujet n’apparaît pas en tant que tel mais est à connaître. Il est rattaché aux items suivants :
• 109 : Pathologie respiratoire professionnelle
• 157 : Tumeurs du poumon, primitives et secondaires
I Prérequis
L’espace pleural est une cavité virtuelle délimitée par deux feuillets (les plèvres à la surface des tissus sous-jacents) : la plèvre pariétale/médiastinale bordant la cavité thoracique/médiastin, et la plèvre viscérale tapissant la surface du parenchyme pulmonaire. Macroscopiquement, elles présentent un aspect lisse, rosé, fin, avec une vascularisation sous-pleurale bien visible (figure 25.1a).
Fig. 25.1a. et Fig. 25.1b Vues de la plèvre en vidéothoracoscopie. (a) Plèvre normale, lisse, rosée avec vascularisation sous-pleurale bien visible. (b) Mésothéliome avec multiples nodules au sein d’une plèvre blanchâtre, épaissie.
Ces plèvres sont bordées par une monocouche de cellules mésothéliales. Ce sont des séreuses comme le péritoine, le péricarde et la vaginale testiculaire.
À l’état physiologique, le liquide pleural (5 mL en permanence qui humidifie la cavité) est principalement produit par la plèvre pariétale et est réabsorbé simultanément par les lymphatiques situés entre les cellules mésothéliales de la plèvre pariétale et médiastinale (cela représente un débit de production/réabsorption d’environ 100 mL/jour).
Un épanchement pleural est presque toujours pathologique, et il résulte soit d’un excès de production soit d’un défaut de réabsorption, voire les deux.
II Mésothéliome malin
A Généralités
C’est une tumeur rare : le taux d’incidence est d’environ deux cas pour 100 000 habitants par an chez les hommes et 0,5 pour 100 000 chez les femmes, soit environ 900 nouveaux cas par an. Cette incidence est cependant en augmentation.
L’exposition à l’amiante constitue le facteur étiologique de loin le plus fréquent. Le tabac n’augmente pas le risque de mésothéliome. Le mésothéliome pleural peut survenir après des expositions cumulées de niveau faible. Le délai de prise en charge est de 40 ans, et l’exposition à l’amiante n’est pas identifiée dans 20 à 40 % des cas.
Il y a une très nette prédominance masculine en raison des professions les plus exposées (plombiers, tuyauteurs, tôliers-chaudronniers, soudeurs, monteurs de charpente et de structure métallique, électriciens, charpentiers, menuisiers, garagistes, chauffagistes, travailleurs des chantiers navals, dans les travaux publics…).