25 Syndrome de l’espace quadrilatère
SYNDROME CLINIQUE
Le syndrome de l’espace quadrilatère est une cause rare de douleur de l’épaule et de la partie postérieure du haut du bras qui a été décrite pour la première fois en 1983 par Cahill et Palmer. Elle est plus souvent rencontrée en clinique depuis que l’imagerie par résonance magnétique (IRM) a rendu la confirmation de son diagnostic plus facile que lorsqu’on ne disposait que de l’artériographie de l’épaule et du membre supérieur. Ce syndrome est dû à la compression du nerf axillaire à l’endroit où il traverse l’espace quadrilatère (figures 25.1 et 25.2).
Figure 25.2 Espace quadrilatère : anatomie normale. IRM en coupe coronale oblique (A) et en séquence spin echo pondérée en T1 (TR/ TE, 600/20). L’artère circonflexe postérieure de l’humérus et le nerf axillaire (51) sont situés dans l’espace quadrilatère. Les autres structures identifiées sont la diaphyse humérale (7), le muscle infraépineux (13), le muscle petit rond (15), le muscle deltoïde (16), le muscle grand rond (17), le chef long du muscle triceps (24) et son chef latéral (25).
Source : Resnick D, ed. Diagnosis of bone and joint disorders, 4th ed. Philadelphie : Saunders ; 2002. p. 3145.
Le déclenchement du syndrome est souvent insidieux, le patient ne mentionnant pas d’antécédent précis de traumatisme. Le patient présente une douleur mal définie de l’épaule avec des paresthésies irradiant à la partie postérieure du bras et à la face latérale de l’épaule. Cette douleur et ces paresthésies sont souvent aggravées lors de l’abduction et de la rotation externe du membre supérieur affecté. Le syndrome évoluant, le patient peut noter une augmentation de la faiblesse du bras atteint et des difficultés lors de l’abduction et de la rotation externe. La plupart des cas de syndrome de l’espace quadrilatère surviennent chez de jeunes sportifs âgés de 20 à 30 ans pratiquant des sports de lancer (figure 25.3). Le syndrome peut parfois affecter des patients âgés, chez qui il est provoqué par d’autres causes de compression du nerf axillaire à l’endroit où il traverse l’espace quadrilatère, comme des kystes de la glène et du labrum ou des tumeurs. Les cas légers de syndrome de l’espace quadrilatère guérissent avec le temps, mais les cas plus graves, s’ils ne sont pas traités, entraînent une atrophie irréversible des muscles deltoïde et petit rond (figure 25.4).