21 Syndrome du conflit sous-acromial
SYNDROME CLINIQUE
L’espace sous-acromial est situé juste sous l’acromion, le processus coracoïde, l’articulation acromioclavicular et le ligament coracoacromial (figure 21.1). Lubrifié par la bourse sous-acromiale, l’espace sous-acromial sain est étroit, et les structures qui l’entourent concourent au maintien de la stabilité statique et dynamique de l’épaule. L’espace situé entre l’acromion et la face supérieure de la tête de l’humérus est appelé intervalle des rotateurs, et l’abduction du bras rend cet espace encore plus étroit (figure 21.2). Toute pathologie qui rétrécit cet espace (ostéophyte, anatomie acromiale anormale, calcification des ligaments, malformation congénitale de l’acromion, etc.) augmente l’incidence des compressions(figure 21.3).Les causes de syndrome du conflit sous-acromial les plus fréquentes sont indiquées dans le tableau 21.1.
Figure 21.2 L’espace situé entre l’acromion et la face supérieure de la tête de l’humérus est appelé intervalle des rotateurs, et l’abduction du bras rend cet espace encore plus étroit.
Figure 21.3 Syndrome du conflit sous-acromial de l’épaule : anomalies IRM. A. L’IRM sagittale oblique en séquence spiri echo pondérée en T1 (TR/TE, 800/20) révèle un enthésophyte sous-acromial (flèche pleine) contenant de la moelle qui se projette depuis la face antérieure de l’acromion (a) vers le processus coracoïde (c). Noter sa relation avec le ligament coracoacromial (flèches vides) et le tendon du supraépineux (tête de flèche). B. Chez un deuxième patient, l’IRM sagittale oblique en séquence spiri echo pondérée en T1 (TR/TE, 800/12) révèle un volumineux enthésophyte sous-acromial (flèches). L’acromion (a) est indiqué. C. Chez un troisième patient, l’IRM coronale oblique en séquence spin echo avec pondération intermédiaire (TR/TE, 2000/30) révèle les contours aplanis et de faible signal d’intensité caractéristiques d’un enthésophyte sous-acromial (flèches). De l’arthrose est aussi visible au niveau de l’articulation acromioclaviculaire, se manifestant sous forme d’une ostéophytose (tête de flèche) et d’une position surélevée de la tête de l’humérus, indiquant une déchirure de la coiffe des rotateurs – cette déchirure était davantage visible sur d’autres IRM (non montrées).
Source : Resnick D, ed. Diagnosis of bone and joint disorders, 4th ed. Philadelphie : Saunders; 2002. p. 3084.
Ostéophytes sous-acromiaux |
Déchirures de la coiffe des rotateurs |
Anatomie de l’acromion anormale (par exemple acromions de types 2 et 3) |
Malformation congénitale de l’acromion (par exemple os acromial) |
Anomalies de l’acromion acquises (par exemple fracture déplacée) |
Arthrite inflammatoire de l’articulation acromioclaviculaire |
Anomalies de la face supérieure de la tête de l’humérus |
Instabilité de l’articulation glénohumérale |
Arthropathies microcristallines de l’articulation acromioclaviculaire |
Épaule bloquée (capsulite rétractile) |
Tendinopathie du ligament coracoacromial |
De la même façon que la variante anatomique du canal rachidien avec aspect en trèfle est associée à une incidence notablement accrue de sténose rachidienne, plusieurs variantes anatomiques normales de l’acromion sont souvent reliées au développement d’un syndrome du conflit sous-acromial. Cela comprend les acromions de types 2 et 3(figure 21.4).Si l’acromion de type 1, « normal »>, est relativement plat, l’acromion de type 2 s’incurve vers le bas, tandis que celui de type 3 présente un crochet dirigé vers le bas dans une forme qui ressemble à un cimeterre. Les courbures vers le bas des acromions de types 2 et 3 rétrécissent de manière importante l’espace sous-acromial(figure 21.5). Outre ces variantes anatomiques, la malformation congénitale du processus acromial non fusionné, appelée os acromial, est souvent associée à un syndrome du conflit sous-acromial(figure 21.6).