21: Nystagmus

Chapitre 21 Nystagmus





La correction chirurgicale est une étape essentielle, mais une étape seulement, du traitement du nystagmus congénital (ou syndrome du nystagmus précoce1). Celui-ci débute toujours par le port de la correction optique totale de l’amétropie. L’étape suivante consiste à :



Le nystagmus, et le torticolis en particulier, peut gêner les étapes du traitement préopératoire ; il convient alors de passer à l’étape chirurgicale sans plus attendre (cf.chapitre 3 ; pour la physiopathologie des nystagmus, se reporter aux références [3], [4], [5] et [6]).



Bilan préopératoire



Examen clinique


Comme pour tout trouble oculomoteur, l’examen clinique est l’étape primordiale du bilan préopératoire, suivant le plan exposé au chapitre 5 (figure 21.1) ; il doit, de façon générale, être répété : une longue période d’observation est souvent nécessaire, avant qu’une stratégie opératoire puisse être arrêtée. On s’attache en particulier à :




On prendra, bien entendu, soin d’éliminer le diagnostic de nystagmus neurologique acquis, dû à une lésion évolutive ou fixée du système vestibulaire et/ou cérébelleux ou des voies optiques secondaires.





Nystagmus congénitaux à binocularité normale





Nystagmus avec torticolis simple : le déplacement conjugué des yeux





Corriger un torticolis horizontal


Pour ce faire, deux procédés différents, aujourd’hui classiques, ont été proposés la même année, en 1953, pour corriger les torticolis horizontaux : l’opération d’Anderson et celle de Kestenbaum.


L’opération d’Anderson consiste à affaiblir par de grands reculs les muscles synergiques du mouvement en direction de la zone de moindre mouvement [15] (tableau 21.1).



Les reculs des droits horizontaux concernés doivent être importants, de 6 mm au moins ; ils peuvent dépasser 10 mm en cas de torticolis important ; ces reculs « non seulement déplacent le globe, mais ont un effet freinateur bénéfique » [2]. Goto a proposé, en 1954 [12], de renforcer les muscles synergiques du mouvement de rappel, mais n’a guère été suivi.


L’opération de Kestenbaum associe un affaiblissement des muscles synergiques du mouvement en direction de la zone de moindre mouvement et un renforcement, par plissement ou résection, de leurs antagonistes [16] (tableau 21.2).



Les dosages proposés pour l’opération de Kestenbaum sur les droits horizontaux varient selon les auteurs :





imageConduite à tenir


Ledosage de ces opérations doit être proportionné à « la déviation nystagmique [mesurée] en stimulant les mécanismes de compensation par un effort visuel intense », lors de la mesure de l’acuité visuelle de loin ou de la lecture [2], c’est-à-dire qu’il doit être proportionné au torticolis à éliminer. Il est calculé en fonction de l’angle de torticolis, globalement pour le droit latéral et le droit médial (efficacité de 1,5°/mm) de chaque œil, comme pour une opération combinée unilatérale usuelle (cf. p. 122) ; il est ensuite réparti entre les deux muscles et ajusté en fonction des données peropératoires (cf. p. 142).


Pour un torticolis de plus de 30°, il est possible d’ajouter une myopexie postérieure aux reculs, plutôt que d’augmenter ceux-ci en proportion ; placée à la distance de 13 à 14 mm de l’insertion sclérale primitive du droit médial et de 15 à 16 mm de celle du droit latéral (cf.chapitre 10), la myopexie accroît l’efficacité des reculs de 50 %.


Du fait de la diminution de la force active et de la tension passive des muscles reculés et de l’augmentation de la tension passive des muscles renforcés, le même influx innervationnel, inchangé après l’intervention, amène les yeux à proximité de la position primaire et non plus en position excentrée.


Les opérations de Kestenbaum fortement dosées et davantage encore l’opération d’Anderson peuvent conduire à la longue à une parésie du regard vers le côté des reculs, plus gênante qu’un petit torticolis résiduel (A. Péchereau).


May 4, 2017 | Posted by in CHIRURGIE | Comments Off on 21: Nystagmus

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