Chapitre 2 Sujets corrigés
SUJET 1 Île-de-France
Cet article contient 535 mots. Vous le résumerez en 135 mots (écart toléré : plus ou moins 10 %).
Vous indiquerez le nombre exact de mots utilisés à la fin de votre résumé.
Le jeu du foulard continue de tuer
« T’es pas cap’ de plus respirer. » La phrase circule régulièrement dans les cours de récréation, de la maternelle au collège. S’étrangler à l’aide d’un foulard, d’une écharpe, d’un lacet, d’une ceinture ou simplement avec ses mains, dans le but de couper la respiration, parfois jusqu’à l’évanouissement. Telle est la règle d’une série de jeux dangereux dont les enfants et adolescents sont adeptes depuis une dizaine d’années.
Les jeux dits de non-oxygénation, d’asphyxie et de strangulation portent plusieurs noms : jeu du cosmos, rêve bleu, rêve indien… Le plus connu est le jeu du foulard, pratiqué avec toutes sortes de liens. Il consiste à freiner l’irrigation sanguine du cerveau par compression des carotides, du sternum ou de la cage thoracique pour ressentir des hallucinations provoquant dans la plupart des cas un évanouissement. Les jeunes adolescents en sont friands. Les plus petits, au primaire et même à la maternelle, le pratiquent sans liens, en retenant leur respiration. On l’appelle alors jeu de la tomate. Des « jeux » dont l’issue n’a rien de ludique, qui tuent en moyenne un à deux enfants chaque mois !
De fait, il est très difficile de chiffrer le nombre exact de décès consécutifs aux jeux de non-oxygénation. Les morts touchant des mineurs de moins de 15 ans sont classées par le ministère de l’Intérieur en deux catégories, « décès naturels » et « suicides ». Or les suicides par pendaison peuvent, par exemple, masquer des jeux de strangulation. Seules les antennes du Samu, lorsqu’elles sont sûres d’avoir affaire à ce type de « jeux », en informent le ministère de la Santé. Depuis le 1er janvier dernier, 13 décès ont ainsi été recensés, tous survenus au domicile des victimes.
« La plupart du temps, les enfants découvrent ces jeux à l’école, sur le trajet du retour à la maison ou dans les centres de loisirs, et le reproduisent seuls chez eux. C’est là que les conséquences peuvent être morbides, l’enfant n’ayant personne pour l’aider à retirer le lien qui l’asphyxie », constate Christophe Rathelot, pédopsychiatre, praticien au centre hospitalier Édouard-Toulouse de Marseille et membre du comité scientifique de l’Apeas (Association de parents d’enfants accidentés par strangulation), qui organise jeudi et vendredi, sous le haut patronage des ministères de l’Éducation nationale et de la Santé, un colloque international sur les jeux d’évanouissement.
« Ce jeu est un piège, clame Isabelle Thomas, vice-présidente de l’Apeas. Si on n’en meurt pas à tous les coups, les séquelles sont irréversibles. Des dizaines d’enfants se retrouvent chaque année dans des états quasi végétatifs. » Une étude Ifop de fin 2007, réalisée sur 578 parents, indique que 4 % des parents pensent que leurs enfants y ont déjà participé, 67 % étant persuadés qu’ils n’y jouent jamais. Dans l’Éducation nationale, où le sujet a longtemps été considéré comme un épiphénomène, la prévention n’en est qu’à ses balbutiements. Une brochure, éditée en 2007, est distribuée à chaque rentrée de septembre dans les établissements et, depuis le premier trimestre 2009, les personnels de santé suivent un module de formation à la prévention des jeux dangereux.
Cela fait 10 ans que les cours de récréation sont le théâtre de pratiques aux noms prometteurs de bien-être, mais néanmoins dangereuses. Priver le cerveau d’oxygène – par n’importe quel moyen de strangulation – peut s’avérer mortel ou laisser des séquelles irréversibles.
Les autorités ne reconnaissant que la mort naturelle ou le suicide chez les enfants de moins de 15 ans, l’ampleur de ce phénomène s’apprécie difficilement ; et l’on peut penser que des disparitions par pendaison peuvent être le fait de jeux de strangulation, ce que confirmeraient les équipes du SAMU confrontées à ces situations à domicile.
Car ces pratiques sont reproduites à la maison en l’absence de personnes susceptibles d’intervenir à temps. La majorité des parents se refuse d’ailleurs à imaginer que ses enfants s’adonnent à ces jeux.
La prévention commence tout juste à l’Éducation nationale : brochures remises à la rentrée et, depuis trois ans, formation de son personnel de santé.
SUJET 2 Languedoc-Roussillon
Vous résumerez ce texte en 150 mots (avec une tolérance de 10 % en plus ou en moins).
Vous indiquerez, à la fin de votre résumé, le nombre de mots utilisés.
Comment gérer le vieillissement ?
La prise en charge collective des besoins d’aide et de soins du grand âge est un des plus graves défis à moyen terme. Le nombre de personnes de plus de 75 ans sera multiplié par 2,5 entre 2000 et 2040, entraînant une forte croissance du nombre de personnes dépendantes, malgré une prévisible amélioration globale de la santé. On estime à environ 50 % le taux de personnes dépendantes en plus en 2040 (passant de 800 000 à 1,2 million).
Une personne sur quatre des générations d’après-guerre risque de connaître la dépendance, mais celle-ci surviendrait à un âge plus tardif. Parallèlement, le nombre des « aidants » potentiels dans l’entourage est amené à se réduire. L’entourage familial seul ne peut pas assumer tous les besoins d’aide des personnes âgées dépendantes et risque de s’épuiser en l’absence de services professionnels. C’est un fait à présent bien établi ; la diminution de l’aide ne peut guère être compensée par un surinvestissement de l’entourage, au contraire, les deux formes d’aide sont complémentaires.
Ces futurs problèmes sont prévisibles et il est important d’anticiper les solutions à mettre en place, sans attendre d’y être confronté dans l’urgence. Le développement de technologies adaptées contribuerait à pallier l’insuffisance des moyens humains.
Dans ce domaine, la France accuse un certain retard par rapport à d’autres pays d’Europe du Nord. Un développement technologique et des structures d’accueil sont nécessaires pour faire face à la demande grandissante des familles souhaitant recourir à des services spécialisés dans l’accompagnement des mourants. Les soins palliatifs font partie d’un changement profond dans l’attitude à l’égard de la mort, actuellement en pleine mutation dans les sociétés modernes. Ils symbolisent à la fois la levée du tabou sur la mort qui a caractérisé la fin du xxe siècle et la conception d’une mort digne, en entourant le mourant et en soulageant ses souffrances.
Comment faire face au coût du maintien d’un bon niveau de protection sociale ? Cela relève certes avant tout de choix politiques. Les prévisions démographiques paraissent alarmantes, contribuant à un climat d’inquiétude, accentuant la peur qui caractérise l’attitude moderne face au vieillissement, à laquelle se mêle parfois, il faut le reconnaître, un certain ostracisme1 à l’égard de ceux qui sont désignés comme vieux, comme s’ils étaient les « autres ». Certains discours, agitant le spectre du conflit de générations, accusent les baby-boomers2 de peser lourdement sur leurs successeurs, d’abord par leur prise de pouvoir et leur insolente prospérité au cours des dernières décennies, ensuite par leur coût et son poids dans les dépenses publiques qui va s’accentuer dans les prochaines décennies.

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