3: Sujets non corrigés

chapitre 3 Sujets non corrigés



SUJET 4 Bourgogne


Durée : 2 heures


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Barcelone, le grand supermarché des ovocytes



Cliniques réputées sûres, donneuses d’ovocytes indemnisées 900 euros… Pour de nombreux couples en mal d’enfant, l’Espagne offre aujourd’hui une solution


C’est une longue journée de RTT qui dépose des ombres bleutées sous les yeux et creuse les épaules. Sophie et Christian1 ont pris l’avion tôt ce jeudi matin de grève à Roissy, destination Barcelone. À leur arrivée dans la capitale catalane, ils ont sauté dans un taxi et rejoint IVI, un centre d’assistance à la procréation huppé pour enchaîner examens et entretiens médicaux. On parle de « tourisme procréatif » pour désigner ces mouvements de patients qui cherchent, au-delà des frontières, la réponse introuvable dans leur pays. Un terme clinique, utilisé par l’OMS et l’administration française, qui laisse de côté la souffrance liée à la maladie, en l’occurrence, l’infertilité.


Cadres en région parisienne, Sophie, 37 ans, et Christian, 44 ans, s’excusent presque, ce soir-là de vouloir si fort « un bébé » : « Si on avait fait des études moins longues… Si on s’était rencontrés plus tôt… » Tous deux rêvent d’être parents depuis quatre ans. Après plusieurs échecs de FIV, leur gynécologue français a suggéré un don d’ovocytes. Christian a voulu se lancer tout de suite. Sa femme l’a suivi malgré certaines « réticences » : « Cet enfant, je vais le porter mais il n’aura pas mon patrimoine génétique. Qu’est-ce que je lui répondrai, à l’adolescence, quand il me dira que je ne suis pas sa mère ? » En France, les listes d’attente dans la vingtaine de centres pratiquant ce type de dons sont tellement longues que le couple, aiguillé par son médecin, a décidé de se rendre en Espagne : « C’est plus fatigant, c’est un sacrifice financier, mais on n’a pas le choix, expliquent-ils. Heureusement, les chances de succès sont élevées. Plus de 50 % à chaque tentative ! »



Les couples s’échangent des tuyaux sur les cliniques


Sur Internet, les cliniques espagnoles affichent d’excellents taux de réussite qui attirent des Français (qui représenteraient 10 % de la clientèle), des Italiens ou des Allemands, prêts à débourser de 4 000 à 9 000 euros. Toute l’Europe en mal de bambins vient chercher des œufs au-delà des Pyrénées. Ici, les donneuses ne manquent pas. Sans doute parce que le don est anonyme, permis aux femmes qui ne sont pas encore mères et indemnisé 900 euros. Plusieurs reportages télé ont fustigé un « business procréatif » en mettant l’accent sur ses dérives : étudiantes désargentées, chômeuses victimes de la crise économique particulièrement sévère en Espagne, immigrées pauvres qui arrondissent leurs fins de mois en multipliant les ponctions ovocytaires, charlatans de la médecine réalisant des FIV sans guère de chances d’aboutir.


N’empêche : sur les forums français, véritables lieux de solidarité virtuels et de contre-pouvoir, les couples continuent de s’échanger des tuyaux sur les cliniques privées espagnoles, généralement plus chères que les structures grecques, tchèques ou ukrainiennes, mais réputées plus efficaces et soucieuses d’éthique. Présidente de l’association Maia, qui accompagne les couples infertiles, la psychologue Laure Camborieux se voit contrainte de jouer le rôle d’une « guide » sur le marché européen de l’ovocyte. « Comme l’État français nous délègue la sécurité des citoyens, on fait nos propres visites dans les cliniques pour repérer les mauvaises pratiques et on conseille une poignée d’établissements avec lesquels on n’a aucun accord financier. »


Le gynécologue barcelonais Xavier Nadal est le pionnier du don d’ovocytes en Espagne. Cet ardent défenseur des « libertés individuelles » s’agace des procès en mercantilisme : « Bien sûr, certains de mes confrères enfreignent les règles élémentaires d’éthique mais ce sont des cas isolés. La question essentielle est politique : il y a, en France, une grande hypocrisie. Le don d’ovocytes est freiné par votre loi d’un autre siècle, inspirée par une droite conservatrice. Un exemple ? Une Française qui veut donner des gamètes doit demander l’autorisation de son mari… Je ne me vois pas refuser de prendre en charge vos patients mais le mieux pour eux, ce serait d’être soignés chez eux. »

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Nov 19, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 3: Sujets non corrigés

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