Chapitre 2
Analyse des images
L’IRM EST-ELLE NORMALE ?
NOTIONS DE NEURO-ANATOMIE IRM
L’aspect des structures normales et ses variations physiologiques avec l’âge du patient sont bien détaillés dans une liste d’ouvrages référencés en bibliographie. Nous proposerons des rappels pour des régions anatomiques données, comme les noyaux gris, les ventricules. La topographie habituelle des territoires vasculaires artériels sera en revanche détaillée dans le chapitre 14 p. 396.
PRINCIPAUX ARTÉFACTS : COMMENT LES ÉVITER ?
Les artéfacts (altérations de l’image non pathologiques) sont provoqués par le patient ou liés à la technique. Nous détaillons les plus fréquents et proposons des méthodes pour les éviter.
Artéfact de mouvement et de répétition
Mouvements « externes »
Ils se traduisent par un aspect flou plus ou moins marqué des images (ou d’une image sur deux en fonction de l’algorithme de reconstruction), par un dédoublement des structures qui bougent (fig. 2.1).
Solution ? Ils sont moins fréquents si le patient est détendu et si le déroulement de l’examen lui a été bien expliqué par le manipulateur ou le radiologue. Le dialogue avec le patient (lui demander de fermer les yeux pour les études orbitaires) et une immobilisation de bonne qualité (coussins) sont indispensables. Si malgré cette préparation, le patient continue à bouger, on peut proposer de reprogrammer l’examen avec une sédation (prescrite par son médecin). On peut aussi agir sur le protocole en programmant une séquence plus courte ou avec un algorithme de recalage (séquences de type BLADE).
Mouvements « internes » : artéfacts de répétition
Induits par les battements cardiaques, le flux sanguin, les turbulences dans le LCS, une malformation vasculaire, ils se traduisent par une image fantôme, dans le sens de la phase (fig. 2.2) et gênent la lecture des images en créant par exemple des fausses prises de contraste, des faux hypersignaux dans les citernes (en FLAIR surtout) (fig. 2.3).
Solution ? Inverser le sens de la phase (fig. 2.4)
Repliement (aliasing)
Cet artéfact est observé quand le champ d’exploration est trop petit.
Solution ? Il suffit d’augmenter la taille du champ de vue (field of view [FOV]) ou d’activer l’anti-repliement pour le faire disparaître (fig. 2.5).
Artéfact de susceptibilité magnétique
Cet artéfact se traduit par des déformations, des zones sans signal (fig. 2.6), des fausses prises de contraste ou anomalies de signal. Il perturbe surtout les séquences en EG, la diffusion, la suppression de graisse qui devient inefficace et peut entraîner la création de fausses images d’hémorragie très gênantes en FLAIR (fig. 2.7). Il est surtout visible aux interfaces avec l’os (base du crâne), l’air (sinus de la face) et en présence de matériel ferromagnétique.
Fig. 2.6 Matériel dentaire rendant inefficace la suppression de graisse (A) et créant une zone de vide de signal (B).
Artéfact de flux
Cet artéfact est surtout visible en FLAIR et se traduit par l’apparition d’hypersignaux dans les citernes de la base, autour et dans les ventricules (fig. 2.8 et 2.9).
Fig. 2.8 Artéfact de flux en FLAIR (A) lié aux battements de l’artère vertébrale droite, bien visible en T1 Gd (B).
Fig. 2.9 Artéfact de flux intraventriculaire en FLAIR, avec artéfacts de répétition latéraux (A) ou faisant croire à une masse (B).
L’IRM MET EN ÉVIDENCE UNE LÉSION
PREMIÈRE QUESTION : LA LÉSION EST-ELLE INTRA- OU EXTRAPARENCHYMATEUSE ?
Certains critères permettent de trancher entre ces deux localisations :
lésion intraparenchymateuse ou intra-axiale (fig. 2.10A et C) :
Fig. 2.10 Lésions intra et extra parenchymateuses.
A et B. FLAIR gliome intraparenchymateux (A) méningiome extraparenchymateux (B).
C et D. T1 Gd gliome intraparenchymateux (C) méningiome extraparenchymateux (D).