19: Pathologie dermatologique dégénérative



Pathologie dermatologique dégénérative



Brûlure


Définition


Une brûlure est une destruction thermique tissulaire qui peut toucher la peau, les voies aériennes ou les voies digestives. Elle peut être provoquée par une explosion, une source de chaleur (liquide, solide, gazeuse), une substance chimique, un courant électrique, un frottement ou des radiations (soleil, radioactivité, radiothérapie).


Le risque d’une brûlure dépend de son extension en surface et en profondeur. Une brûlure pour aller de la simple gêne jusqu’à la défaillance circulatoire et respiratoire pouvant entraîner le décès. Tardivement, une gêne fonctionnelle et esthétique peut survenir. Une brûlure peut également générer des infections. Même après avoir supprimé la cause de la brûlure, celle-ci peut s’aggraver du fait du processus inflammatoire qu’il a entraîné.




Profondeur d’une brûlure


On distingue 3 degrés :



• le 1er degré est une lésion de l’épiderme superficiel qui se caractérise par une rougeur ou un érythème. La cicatrisation se fait spontanément sans séquelle ;


• le 2e degré est caractérisé par une atteinte de l’épiderme et du derme, se traduit par des cloques ou des phlyctènes et entraîne une douleur intense. On distingue le 2e degré superficiel lorsque la cicatrisation survient sans séquelle et le 2e degré profond où l’atteinte du derme est importante ; la cicatrisation est incertaine ;


• le 3e degré est caractérisé par une atteinte de l’ensemble des couches de la peau : l’aspect est pâle, brunâtre ou noirâtre et souvent indolore car les terminaisons nerveuses sont détruites. Il existe une escarre. Les poils et les ongles se décollent. La peau brûlée reste adhérente et aucune cicatrisation spontanée n’est possible. La guérison ne peut être obtenue que par excision de la nécrose suivie d’une autogreffe.



image Extension en surface


Il s’agit du principal paramètre déterminant la sévérité et le retentissement général de la brûlure.


Il existe plusieurs méthodes pour calculer l’extension en surface. Une méthode simple est la règle des 9 de Wallace (figure 19.1 et tableau 19.1).




Il existe d’autres tables qui permettent d’affiner l’évaluation lors de l’admission du patient en service hospitalier (tableau 19.2).



Pour les brûlures électriques, comme les lésions sont en profondeur, la surface cutanée brûlée sous-estime l’importance réelle des tissus lésés.




image Brûlures particulières






Conduite à tenir


image Traitement hospitalier


L’hospitalisation dépend de l’extension en surface et en profondeur.


Elle est systématique pour les brûlures du 3e degré.


Les autres indications d’hospitalisation sont :



Si un apport d’oxygène est indispensable, une intubation peut être nécessaire. Une fibroscopie bronchique doit être pratiquée devant toute notion d’inhalation de fumée.


En cas de suspicion d’inhalation de monoxyde de carbone, de l’hydroxycobalamine doit être administrée.


En cas d’hypovolémie, un remplissage vasculaire par du Ringer lactacte est indiqué.


La douleur doit être traitée par de la morphine si besoin.


L’alimentation entérale doit être utilisée si possible.


La vaccination antitétanique à jour est indispensable.



image Traitement ambulatoire





image Acte et surveillance infirmiers



Conduite à tenir face à une brûlure grave (figure 19.2)





– Protection : tout en se protégeant, supprimer la cause ou soustraire le patient à la cause de la brûlure ; si les vêtements sont enflammés, empêcher le patient de courir, le rouler ou le faire se rouler par terre et étouffer les flammes avec un vêtement ou une couverture, si possible, mouillée.


– Refroidir le plus tôt possible la surface brûlée (si elle est limitée) durant 10 minutes : le plus simple est l’eau du robinet, pas plus froid que 15 °C, en la faisant ruisseler sans pression sur la brûlure. Cela permet de diminuer l’extension de la brûlure, de limiter les conséquences et de soulager la douleur. Ne pas utiliser le refroidissement chez le nourrisson, ou chez un patient choqué.


– Retirer les vêtements du patient, sauf ceux qui adhèrent, idéalement durant l’arrosage de la brûlure. Retirer également bijoux, bagues, montres avant l’apparition de l’œdème.


– Allonger le brûlé, sauf gêne respiratoire, sur la région non brûlée, si possible sur un drap propre. Cela permet de prévenir les conséquences hémodynamiques de la douleur, des pertes liquidiennes dues à la brûlure.


– Alerter le SAMU.


– Protéger les brûlures par un emballage propre (champ stérile si disponible).


– Surveillance rapprochée du patient, surtout si risques de détresses ventilatoire ou circulatoire : conscience, fréquence respiratoire, SpO2, fréquence cardiaque, pression artérielle.


– Oxygénothérapie si nécessaire (systématique si feu dans espace clos).




Ulcère


Définition


Un ulcère est une perte de substance de profondeur variable pouvant atteindre l’os. Le plus souvent les ulcères sont localisés au niveau du tiers inférieur de la jambe. Il s’agit le plus souvent de la complication ultime d’un trouble trophique dû à des difficultés circulatoires locales, artérielles ou veineuses.




Diagnostic


On interroge les patients sur leurs antécédents personnels et familiaux veineux ainsi que des antécédents personnels de maladie artérielle : hypertension artérielle, diabète, tabagisme, obésité, insuffisance veineuse. On note également le métier exercé ainsi que la position assise ou debout.


Les circonstances d’apparitions (ancienneté, facteur déclenchant) doivent être notées. La douleur doit être évaluée.



image Acte et surveillance infirmiers



Pansement d’ulcère veineux





image Technique du pansement




– Ouvrir délicatement le pansement, en imbibant les compresses de sérum physiologique ou en s’aidant d’un bain antiseptique tiède.


– Installer confortablement la patiente au fauteuil, jambe gauche surélevée sur un tabouret recouvert d’une protection jetable.


– Xylocaïne Visqueuse recouverte d’une compresse à laisser 1/2 heure.


– Rincer l’ulcère et sa périphérie au sérum physiologique.


– Effectuer une détersion manuelle avec la curette et si besoin le bistouri, en partant des berges vers le centre afin de libérer la bordure de l’ulcère et permettre sa réépithélialisation.


– Nettoyer à nouveau au sérum physiologique.


– Sécher.


– Tanner la peau périulcéreuse avec la solution de nitrate d’argent à 1 %.


– Appliquer l’Aloplastine en couche épaisse.


– Utiliser le pansement choisi en concertation avec le médecin. Par exemple : un hydrogel recouvert d’un hydrocolloïde, favorisant la détersion, changé toutes les 48 heures.


– Maintenir le tout pas trop serré avec le Surgifix.


– Mettre en place la bande de contention et installer une surélévation de la jambe.


NB : On pourra effectuer des scarifications au bistouri de l’ulcère et de ses berges, après avis médical, en cas de couche fibrineuse importante. Cette technique aide au ramollissement de la fibrine par pénétration de la vaseline.




Escarre


Définition


L’escarre est une nécrose tissulaire consécutive à une ischémie par compression artériolaire prolongée. Elle entraîne une ulcération qui peut être profonde.


La cause est mécanique du fait d’une compression des vaisseaux entre l’os sous-jacent à la peau et un point de pression extérieur. Par conséquent les zones les plus touchées sont les talons, les régions trochantériennes, les fesses et la région sacrée.


Le facteur prédisposant le plus important est l’immobilisation.


Les facteurs favorisants sont l’obésité, la dénutrition, la déshydratation, l’incontinence et l’âge avancé.




Diagnostic


Au début, il s’agit d’un simple érythème au niveau des points de pression. Rapidement peut apparaître une ulcération puis la nécrose va gagner en profondeur pouvant atteindre les muscles et l’os. On distingue 4 stades :


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Jul 26, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 19: Pathologie dermatologique dégénérative

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