18 Syndrome cou–langue
SYNDROME CLINIQUE
Le syndrome cou-langue est une affection rare caractérisée par une douleur du cou associée à un engourdissement de la moitié homolatérale de la langue, qui est aggravé par le mouvement de la colonne cervicale supérieure. Ce groupe inhabituel de symptômes semble être dû à une compression de la racine nerveuse issue de C2 à la suite d’une atteinte de l’articulation atloïdoaxoïdienne (ou atlantoaxoïdienne). Cette compression peut être provoquée par une instabilité articulaire qui permet une subluxation de l’articulation latérale, une anomalie osseuse comme des fusions congénitales ou une sténose, ou une infection tuberculeuse. L’engourdissement de la langue semble dû à une lésion ou à une compression intermittente des fibres afférentes du nerf lingual qui passent par le nerf hypoglosse pour innerver la langue. La majeure partie des fibres sont proprioceptives, et les patients souffrant du syndrome cou-langue peuvent également présenter une pseudoathétose de la langue. Le syndrome cou-langue survient le plus fréquemment chez les patients âgés de plus de 50 ans, bien qu’il ait été observé chez un nombre limité de patients pédiatriques.
SIGNES ET SYMPTÔMES
La douleur ressentie dans le syndrome cou-langue se situe dans la zone de distribution de la racine nerveuse issue de C2. Elle est intermittente, mais peut être reproduite par certains mouvements du cou. Les anomalies cliniques associées à ces douleurs sont mal définies, certains patients montrant une réduction de l’amplitude des mouvements de la colonne cervicale ou une douleur à la palpation des muscles pararachidiens supérieurs. Le principal élément objectif du tableau clinique est une réduction de la sensibilité de la moitié homolatérale de la langue (figure 18.1). Des mouvements pseudoathétoïdes de la langue, provoqués par une altération des fibres proprioceptives, sont souvent associés à ce symptôme.