17 Syndrome du muscle omohyoïdien
SYNDROME CLINIQUE
Les traumatismes sont le dénominateur commun des patients souffrant du syndrome du muscle omohyoïdien. Cette affection se rencontre le plus fréquemment chez les patients ayant récemment souffert d’accès de vomissements intenses ou ayant subi une blessure par flexion-extension de la colonne cervicale et de la musculature antérieure du cou. La douleur résulte de lésions des fibres du ventre inférieur du muscle omohyoïdien. Elle est de nature myofasciale, constante, et exacerbée par la mobilisation du muscle affecté. Une zone gâchette située dans le ventre inférieur du muscle omohyoïdien est souvent présente et constitue la base du traitement. La douleur commence juste au-dessus de la clavicule, au niveau de la face latérale de la fixation claviculaire du muscle sternocléido-mastoïdien. Elle peut irradier dans la région antérolatérale du cou. L’injection d’un anesthésique local et d’un corticoïde au niveau de la zone gâchette constitue à la fois une manœuvre diagnostique et thérapeutique.
SIGNES ET SYMPTÔMES
Le patient présente une douleur dans la région supraclaviculaire, juste au-dessus et latéralement par rapport au point de fixation du muscle sternocléidomastoïdien à la clavicule (figure 17.1). La douleur irradie souvent dans la face antérolatérale du cou, et augmente avec la mobilisation du muscle omohyoïdien. Le patient ressent néanmoins une douleur de fond, même sans mobilisation du muscle. Son intensité peut être mineure à modérée. Une zone gâchette située dans le ventre du muscle omohyoïdien est souvent présente. L’examen neurologique est normal, bien que des traumatismes puissent avoir lésé les racines des nerfs cervicaux ou le plexus brachial.
EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) des tissus mous cervicaux peut révéler la formation d’un hématome dans le muscle omohyoïdien en phase aiguë, et une calcification et/ou une fibrose lorsque le syndrome s’oriente vers la chronicité. L’injection d’un anesthésique local dans le ventre de l’omohyoïdien peut constituer une manœuvre diagnostique permettant de confirmer l’étiologie.
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
Les blessures des tissus mous dans cette région anatomique peuvent provoquer un tableau clinique similaire au syndrome de l’omohyoïdien. Dans la mesure où l’évolution d’un syndrome douloureux comprend invariablement un traumatisme, il n’est pas surprenant que des foulures et des entorses d’autres tissus mous soient présentes simultanément au syndrome de l’omohyoïdien. Des tumeurs primitives ou métastatiques du cou et de l’hypopharynx peuvent également se manifester de façon similaire, et doivent être les premières hypothèses diagnostiques à envisager si les antécédents traumatiques sont absents ou peu significatifs.
TRAITEMENT
Le point de référence de l’infiltration thérapeutique est la face latérale du chef claviculaire du muscle sternocléidomastoïdien (figure 17.2). L’omohyoïdien est en position légèrement latérale et plus en profondeur par rapport au chef claviculaire du sternocléidomastoïdien, approximativement 2 à 2,5 cm au-dessus du bord supérieur de la clavicule. Étant donné la proximité des troncs vasculaires cervicaux avec l’omohyoïdien, le placement des aiguilles dans cette zone anatomique doit être effectué avec les plus grandes précautions.