16 Algie hyoïdienne
SYNDROME CLINIQUE
L’algie hyoïdienne est due à la calcification et à l’inflammation de l’insertion du ligament stylohyoïdien à l’os hyoïde. L’insertion céphalique du ligament stylohyoïdien se fait au processus styloïde, et l’attache caudale à l’os hyoïde. Une tendinite des autres insertions musculaires à l’os hyoïde peut jouer un rôle dans cette affection douloureuse. L’algie hyoïdienne peut coexister avec un syndrome d’Eagle (voir chapitre 10). La douleur est vive et en coup de poignard, et survient avec le mouvement de la mandibule, la rotation de la tête et la déglutition.
SIGNES ET SYMPTÔMES
La douleur débute en dessous de l’angle de la mandibule et irradie vers la face antérolatérale du cou. Elle est déclenchée ou aggravée par la mastication, la rotation du rachis cervical ou la déglutition (figure 16.1). La douleur est vive et en coup de poignard, et il existe souvent une douleur projetée dans l’oreille homolatérale. Certains patients ont la sensation d’un corps étranger dans le pharynx. L’injection d’un anesthésique local et d’un corticoïde dans l’insertion du ligament stylohyoïdien à la grande corne de l’os hyoïde est une manœuvre à la fois diagnostique et thérapeutique.
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
Des lésions des tissus mous de cette région anatomique peuvent se présenter de la même manière qu’une algie hyoïdienne. Comme un traumatisme est toujours à l’origine de cette affection douloureuse, des foulures et des entorses d’autres tissus mous, comme dans le syndrome de l’omohyoïdien, sont souvent concomitants (voir chapitre 17). Des tumeurs primitives ou métastatiques du cou et de l’hypopharynx ainsi que l’effet de masse d’un kyste du conduit thyroglosse peuvent évoquer le tableau clinique d’une algie hyoïdienne ; ces affections sont à envisager en priorité s’il n’y a pas eu de traumatisme ou si l’existence de celui-ci est incertaine. La névralgie du glossopharyngien, même si son tableau clinique est similaire, peut être différenciée de l’algie hyoïdienne ; en effet, la douleur liée à la névralgie du glossopharyngien est proche de la douleur paroxystique et à type de décharge électrique de la névralgie essentielle du trijumeau, plutôt que de la douleur vive, avec élancements lors des mouvements, associée à l’algie hyoïdienne. Comme la névralgie du glossopharyngien peut s’accompagner de bradyarythmies cardiaques graves et d’une syncope, il est important d’établir la distinction entre ces deux syndromes.