15: Syndrome de Parsonage-Turner

15 Syndrome de Parsonage-Turner



SYNDROME CLINIQUE


Parsonage et Turner sont les premiers à avoir décrit une affection douloureuse de l’épaule et du membre supérieur, identifiée comme entité clinique distincte en 1948 et dont la dénomination a été établie par éponymie. La douleur du syndrome de Parsonage-Turner (ou névralgie amyotrophique) est d’apparition aiguë et d’intensité sévère. Elle est à type de brûlure et touche l’épaule ainsi que la partie supérieure du bras. Elle précède l’apparition d’une faiblesse musculaire qui survient après quelques heures ou quelques jours (figure 15.1). Les troubles du sommeil sont fréquents et un déficit musculaire touchant l’épaule et l’extrémité supérieure du bras, notamment le deltoïde, l’infraépineux, le supraépineux et le biceps, apparaît au fur et à mesure de la progression du syndrome. Chez certains patients, ce déficit peut être sévère, et s’aggraver jusqu’à une flaccidité musculaire complète. Une étiologie virale du syndrome de Parsonage-Turner a été suggérée, mais cette affection douloureuse a également été considérée comme une maladie immunologique. Aucune de ces hypothèses n’a été confirmée.





DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL


Les plexopathies brachiales peuvent avoir de nombreuses causes. Elles ont néanmoins toutes en commun une douleur neurogène qui irradie dans la région supraclaviculaire et le membre supérieur ainsi qu’un déficit associé. Les causes les plus fréquentes comprennent la compression du plexus par les côtes cervicales ou des anomalies musculaires (par exemple un syndrome du défilé thoracobrachial), l’invasion du plexus par une tumeur (par exemple le syndrome de Pancoast-Tobias), un traumatisme direct du plexus (par exemple des blessures par étirement et des avulsions), des causes inflammatoires (par exemple le syndrome de Parsonage-Turner) et une plexopathie postradique. La radiculopathie cervicale est une cause beaucoup plus fréquente de douleur et de déficit du membre supérieur que le syndrome de Parsonage-Turner. Le tableau 15.1 permet de différencier ces deux affections douloureuses. Chez les patients pour lesquels le syndrome de Parsonage-Turner n’affecte qu’un nerf isolé, un diagnostic erroné de syndrome canalaire peut être posé. L’électromyogramme est l’examen essentiel qui permet de distinguer les différentes affections envisagées dans le diagnostic différentiel de l’apparition brutale d’une douleur de l’épaule et du membre supérieur.



Les affections de la moelle épinière cervicale, de la colonne cervicale et des disques peuvent se manifester de manière similaire au syndrome de Parsonage-Turner. Des examens appropriés, notamment une imagerie par résonance magnétique (IRM) et un électromyogramme, permettent d’orienter le diagnostic, mais le clinicien doit se souvenir que plusieurs processus pathologiques peuvent coexister et contribuer aux symptômes du patient. Une syringomyélie, des tumeurs de la moelle épinière cervicale et des tumeurs des racines nerveuses cervicales situées au niveau de leur jonction avec la moelle épinière, notamment les schwannomes, peuvent être d’apparition insidieuse et être assez difficiles à diagnostiquer. La tumeur de Pancoast doit être considérée parmi les hypothèses diagnostiques les plus probables chez tous les patients présentant une plexopathie brachiale en l’absence d’antécédents traumatiques clairs, et en particulier en présence d’un antécédent de tabagisme. Une hernie latérale des disques cervicaux, des tumeurs métastatiques ou une spondylopathie cervicale peuvent provoquer une compression significative des racines nerveuses présentant un tableau clinique similaire à une plexopathie brachiale. Rarement, une infection touchant l’apex pulmonaire peut comprimer et irriter le plexus.

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Aug 15, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 15: Syndrome de Parsonage-Turner

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