Face postéro-interne du rocher

La face postéro-interne du rocher constitue la paroi latérale de la fosse cérébrale postérieure. Elle est percée de quatre orifices ouverts dans la citerne pontocérébelleuse qui représentent autant de voies de communication entre le tronc cérébral et les organes de l’oreille interne.

Le méat acoustique interne est l’orifice le plus antérieur. Il est orienté dans un plan transversal. Il livre passage au nerf cochléovestibulaire, à l’artère auditive interne et au nerf facial, audessus du nerf cochléaire et en avant du nerf vestibulaire.

L’orifice interne du canal pétromastoïdien (ou fossa subarcuata) (fig. 15-3) se trouve au-dessus du précédent. Il s’agit d’un vestige purement osseux contenant un repli méningé et quelques vaisseaux, notamment l’artère et la veine subarcuata. Ce canal provient de l’absence de fermeture totale du labyrinthe postérieur et de la formation d’un petit défilé courant dans l’espace méningé, situé sous la convexité du canal semicirculaire supérieur.

Fig. 15-3 Canal pétromastoïdien.

(a et b) TDM en reconstructions axiales : canal pétromastoïdien (flèches blanches) dont l’orifice interne (têtes de flèches blanches) s’appelle « fossa subarcuata ».

La fossette unguéale correspond à l’émergence de l’aqueduc du vestibule. Elle contient le sac endolymphatique. Elle est située 1 cm en arrière du méat acoustique interne.

L’aqueduc de la cochlée se situe juste sous le méat acoustique interne et au-dessus du foramen jugulaire. Il contient le liquide périlymphatique qui communique avec le liquide céphalorachidien voisin.

En dehors de ces quatre orifices, on rencontre, au niveau de la partie postérieure du rocher, quelques canaux qui sont essentiellement veineux, situés au niveau de la partie postérieure de la face postéro-interne. Ces canaux contiennent les veines émissaires mastoïdiennes qui peuvent être associées à des artères (ou branches méningées) qui peuvent s’anastomoser avec les artères du cuir chevelu.

Face antéro-externe du rocher

La face antéro-externe du rocher, sur laquelle repose en partie le lobe temporal, forme le toit de l’oreille interne.

En s’articulant avec l’écaille horizontale en dehors elle constitue le toit de l’oreille moyenne. La moitié antérieure de cette face est percée de deux orifices, les canaux des nerfs petit et grand pétreux.

Face inférieure du rocher

La face inférieure du rocher laisse passer les éléments vasculonerveux qui cheminent entre l’endocrâne et les espaces profonds de la face et du cou.

Deux orifices vasculaires sont présents à sa partie antérieure :

Le foramen jugulaire est divisé en deux parties. La partie antérieure est nerveuse (la pars nervosa), elle contient les IX, X et XI^e nerfs crâniens. La partie postérieure et latérale (la pars vasculaire) donne issue à la veine jugulaire interne, située en arrière et en dehors de la carotide interne.

La face inférieure ménage aussi deux orifices nerveux :

Bord supérieur

Le bord supérieur sépare la fosse cérébrale moyenne et postérieure. Il est creusé de façon variable par le sillon du sinus veineux pétreux supérieur. En avant, il est en rapport avec fossette du ganglion de Gasser (nerf trijumeau) et en arrière avec la lèvre supérieure de la gouttière du sinus latéral.

Bord antérieur

Le bord antérieur répond à la scissure tympanosquameuse antérieure, anciennement appelée « scissure de Glaser ».

Bord postérieur

Le bord postérieur est le bord médial de la face inférieure. Il répond à la facette jugulaire, qui présente en avant une large échancrure qui limite avec la partie correspondante de l’occipital le foramen jugulaire. Cette échancrure est divisée par une saillie aiguë, « l’épine jugulaire du temporal », en deux segments, l’un postérieur et l’autre antérieur. Sur ce dernier segment se trouve une excavation appelée « fossette pétreuse », elle loge le ganglion pétreux du nerf glossopharyngien.

Bord inférieur

Le bord inférieur est tranchant et très accusé en arrière où il se poursuit, avec le bord inférieur de l’apophyse vaginale et le bord inférieur de l’apophyse tubaire de l’os tympanal.

Il est à peine distinct en avant où il forme la limite interne de la gouttière tubaire.

Base du massif pétreux

La base du massif pétreux est formée par la mastoïde. Elle ménage sur sa face exocrânienne l’orifice du méat acoustique externe (MAE) dont elle forme la paroi postérieure.

Elle s’articule en haut avec l’écaille horizontale qui couvre l’antre mastoïdien.

Sommet du massif pétreux (apex pétreux)

Tronqué et irrégulier, l’apex pétreux ménage l’orifice antérieur du canal carotidien. Il vient en avant entre le corps et la grande aile du sphénoïde. L’espace ménagé entre ces trois structures est le foramen lacerum (ou trou déchiré antérieur).

Paroi latérale

La paroi latérale, ostéomembraneuse, est inclinée selon un axe oblique du dehors vers le dedans, du haut vers le bas.

Sa partie supérieure est constituée par l’écaille horizontale du temporal et forme le mur de l’attique (ou mur de la logette) sur le bord inférieur duquel, se fixe la membrane tympanique. Cette dernière ferme les deux tiers inférieurs de la paroi latérale. La tête du marteau (malleus) et le corps de l’enclume (incus) viennent se loger immédiatement en dedans du mur de l’attique.

Paroi inférieure

La paroi inférieure est essentiellement constituée par la lame osseuse séparant la cavité tympanique du golfe de la jugulaire.

Paroi supérieure

La paroi supérieure (toit du tympan ou tegmen tympani) est formée essentiellement par l’écaille horizontale. Elle est d’épaisseur très variable, constituée d’os plus ou moins compact, ou au contraire diversement pneumatisé, elle peut parfois être le siège de déhiscences.

Un petit cloisonnement osseux délimite, le plus souvent, une cellule très antérieure immédiatement en dehors de la fossette du ganglion géniculé, la cellule épitympanique antérieure.

Paroi antérieure

La paroi antérieure est largement ouverte par la trompe auditive qui fait communiquer l’oreille moyenne et le pharynx.

Il s’agit d’une structure fibrocartilagineuse tubulaire qui relie la paroi latérale rhinopharyngée à la caisse du tympan. La trompe auditive est située immédiatement en dehors du canal carotidien intrapétreux. Au-dessus et en dedans de la trompe auditive, la paroi antérieure de la caisse livre passage au canal du muscle du marteau (ou canal du muscle tenseur du tympan) dont le tendon pénètre dans la caisse pour venir s’insérer sur le col du marteau.

Paroi postérieure

À l’inverse de la paroi latérale, la paroi postérieure est largement ouverte en haut dans l’antre mastoïdien par l’aditus ad antrum. Ce sont ses deux tiers inférieurs qui sont fermés par la paroi antérieure de la mastoïde appelée pyramide de Gellé. Elle contient la portion mastoïdienne du nerf facial, le canal de la corde du tympan et le canal du muscle de l’étrier.

Le muscle de l’étrier (muscle stapédien) est localisé dans une petite formation pyramidale émoussée (la pyramide du muscle de l’étrier) située à la partie supérieure et médiane de la pyramide de Gellé. Le canal du muscle de l’étrier s’étend sous la pyramide dans la paroi osseuse, en avant et en dedans de la portion mastoïdienne du canal du nerf facial. Le tendon du muscle stapédien fait issue à partir du sommet de la pyramide et rejoint le bouton de l’étrier.

En dedans de la pyramide de l’étrier, la paroi décrit une dépression de profondeur variable et jusqu’au contact de la paroi médiale de la caisse, le sinus tympani.

En dehors de la pyramide de l’étrier, on retrouve une dépression peu profonde appelée « récessus du facial ».

Au-dessus, l’ouverture dans l’antre (ou aditus ad antrum) fait largement communiquer les deux cavités. La courte apophyse de l’enclume vient se positionner au centre de cette ouverture.