14: Signes dermatologiques des urgences médicales

Chapitre 14 Signes dermatologiques des urgences médicales


Il n’est pas possible d’illustrer toutes les manifestations cutanées des urgences médicales. Voici certains signes essentiels qui orientent vers des maladies pouvant mettre en jeu le pronostic vital.



Exanthèmes et macules érythémateuses


L’exanthème désigne historiquement les manifestations cutanées apparaissant lors de certaines maladies infectieuses. Ce terme est aujourd’hui utilisé pour désigner des lésions cutanées apparaissant de façon éruptive et couvrant assez rapidement partie ou tout le tégument. Un énanthème désigne l’atteinte muqueuse qui peut lui être associée.


Maladie de Kawasaki. Exanthème prédominant dans l’aire du maillot de bain (fig. 14-1, cas du Pr Boralevi, Bordeaux). Il faut systématiquement évoquer cette maladie, quoique rare, devant un exanthème (quelle que soit la sémiologie) de l’enfant (fig. 14-2), surtout entre 1 et 5 ans, tant le pronostic dépend du diagnostic et du traitement précoces par immunoglobulines intraveineuses et aspirine. Non traité, jusqu’à 25 % des enfants développent des complications anévrysmales cardiovasculaires graves. Les critères diagnostiques sont une fièvre en plateau (> 5 jours), une conjonctivite (fig. 14-3), une atteinte oropharyngée (chéilite, langue chargée puis dépapillée et framboisée), un œdème plus ou moins érythémateux des extrémités (fig. 14-4) (et plus tard une desquamation caractéristique en doigt de gants, périunguéale), un exanthème et des adénopathies cervicales. La topographie au siège est caractéristique (fig. 14-1) ; cependant l’exanthème peut être généralisé, maculopapuleux (fig. 14-2), érythémateux diffus ou urticarien. Une réactivation du BCG est classique (fig. 14-5). L’état général est presque toujours fortement altéré.1







Exanthème papuleux monomorphe avec aspect plus foncé central de certaines lésions (fig. 14-6). Méningoccémie chronique (Cas du Dr Cuny, Nancy). Certaines septicémies sont chroniques et peuvent se manifester par un exanthème, comme dans cet exemple de méningoccémie B chronique (fig. 14-6) ; elles peuvent cependant devenir foudroyantes. D’où le dogme de faire des hémocultures devant chaque exanthème fébrile, surtout s’il est récurrent, associé à des douleurs articulaires et/ou tendineuses ou à une altération de l’état général.



Macule érythémateuse discrète palmaire (fig. 14-7, flèche). Macule de Janeway (endocardite infectieuse). Ce signe est discret et fugace (< 48 heures), mais très spécifique d’une endocardite infectieuse subaiguë, ici à Streptococcus omlis dans les suites de soins dentaires. Parfois, il y a la coexistence de macules palmaires érythémateuses et de lésions purpuriques (flèche) au cours d’une endocardite (fig. 14-8 et 14-9). Cela illustre le continuum entre la classique macule de Janeway (fig. 14-7) et les nodosités d’Osier (cf. fig. 14-12). La reconnaissance de ces lésions peut sauver une vie en permettant le diagnostic d’endocardite infectieuse.2






Purpura, purpura fulminans et livédo – Nécrose


Pétéchies acrales (fig. 14-10 et 14-11). Septicémie à staphylocoque. Ce type de pétéchies acrales en contexte fébrile doit faire évoquer une septicémie et/ou une endocardite.




Macules et papules purpuriques plantaires (nodosités d’Osler, fig. 14-12). Endocardite infectieuse. Ces lésions peuvent être douloureuses. Elles imposent des hémocultures et une échocardiographie (transthoracique et/ou transœsopahgienne), même en l’absence de fièvre.


Stay updated, free articles. Join our Telegram channel

Apr 23, 2017 | Posted by in DERMATOLOGIE | Comments Off on 14: Signes dermatologiques des urgences médicales

Full access? Get Clinical Tree

Get Clinical Tree app for offline access