La sciatalgie et les muscles ischio-jambiers
Généralités
Rappel anatomique et physiopatholoqique
Le nerf ischiatique donne naissance à ses deux branches terminales, en amont de l’apex de la fosse poplitée. Le nerf tibial, qui descend à l’arrière de la jambe et le nerf fibulaire commun, qui descend sur le côté latéral du mollet. Le nerf ischiatique peut cependant déjà se diviser plus haut dans la cuisse, voire même dans le bassin (voir chapitre 12 – Le syndrome du muscle piriforme). Une coupe transversale à mi-cuisse nous montre comment ce nerf est protégé, entouré de quatre corps musculaires : antéro-médialement par le muscle grand adducteur, médialement par le muscle semi-membraneux, postérieurement par le muscle semi-tendineux et latéralement par le chef long du muscle biceps fémoral.
Au niveau de la jambe, le nerf fibulaire commun longe le corps et le tendon du chef court du muscle biceps fémoral (voir chapitre 6 – Le syndrome de la tête de la fibula) alors que le nerf tibial descend verticalement en avant des chefs médial et latéral du muscle gastrocnémien et pénètre sous l’arcade du muscle soléaire (voir chapitre 1 – Le syndrome du canal tarsien postérieur).
Etioloqie – liste d’exemples non exhaustive
– tabouret haut – absence de contact des pieds sur le sol ;
– bord antérieur d’une chaise moulée ;
– chaise-longue de jardin avec un siège creux et un rebord en bois dur et saillant ;
– frappe puissante dans un ballon : football ou rugby ;
– athlétisme : sprint, course de haies, saut en hauteur, etc. ;
Une restriction de mobilité : cicatrice, adhérences autour du nerf ischiatique.
Structures d’interfaces mécaniques
Le tendon commun des muscles ischio-jambiers.
Le chef long du muscle biceps fémoral.
Le chef court du muscle biceps fémoral.
Les foramens intervertébraux lombaux.
Syndrome myofascial douloureux des muscles ischio-jambiers et du muscle grand adducteur.
Dysfonctions articulaires et discogènes lombales.
Dysfonction de l’articulation sacro-iliaque.
Syndrome myofascial douloureux des muscles piriforme, obturateur interne, petit et moyen glutéaux.
Syndrome myofascial douloureux du muscle poplité et du chef latéral du muscle gastrocnémien.
Bursite au niveau de la tubérosité ischiatique.
Tumeur, par exemple : sarcome au niveau des muscles ischio-jambiers.
Le nerf ischiatique est anatomiquement très bien protégé dans son trajet au niveau de la fesse et de la cuisse. Il peut cependant être lésé dès son origine, comprimé par une hernie discale. Le sujet souffrira dans ce cas d’une radiculopathie avec sciatalgie se manifestant dans les dermatomes L5 ou S1. Cette symptomatologie évoluera parfois vers une forme parésique, voire paralytique (voir chapitre 11 – Le syndrome radiculaire lombo-sacré).
Bilan diagnostique
Examen neurodynamique
La hanche du sujet se trouve dans une position neutre entre adduction et abduction et sans rotation.
Le praticien réalise ensuite successivement :
Si la symptomatologie diminue l’hypothèse d’une dysfonction de neuroglissement distal est confirmée (voir Annexes – page 408).
Le sujet place sa colonne lombale en inclinaison hétérolatérale. Le praticien effectue les mouvements décrits aux figures 10.1 et 10.2.
Le sujet place sa colonne lombale en inclinaison homolatérale. Le praticien effectue les démarches décrites aux figures 10.1, 10.2 et 10.4.
L’inclinaison hétérolatérale de la colonne lombale (voir figure 10.4) augmente les contraintes de tension sur les structures neurales, mais diminue les contraintes exercées sur ces structures par certaines de leurs interfaces mécaniques, tandis que l’inclinaison homolatérale (voir figure 10.5) a l’effet inverse. Réaliser les deux tests permet au praticien d’affiner son bilan diagnostique quant au caractère de la dysfonction.
Le sujet est en décubitus dorsal en position standardisée. Le praticien réalise successivement :
1. une flexion de la hanche (sans flèche) ;
2. une extension du genou (sans flèche) ;
3. une adduction de la hanche ;
Le sujet est en position assise avachie (slump) standardisée. Le praticien empaume le membre inférieur du sujet au niveau de la face latérale du genou et de la jambe.
1. une flexion de la hanche (sans flèche) ;
2. une adduction de la hanche ;
3. une rotation médiale de la hanche ;
Le praticien effectue les mouvements décrits à la figure 10.7. La symptomatologie du sujet est reproduite au niveau de la face postérieure de la cuisse et/ou de la fesse.
Examen palpatoire
Le praticien repère dans la région glutéale et à la face postérieure de la cuisse :
2. la tubérosité ischiatique ;
4. l’emplacement du bord inférieur du muscle grand glutéal interrompu ;
5. les muscles semi-tendineux et semi-membraneux ;
Le sujet est en décubitus dorsal, sa hanche en flexion submaximale.
Le sujet est en décubitus dorsal, sa hanche en flexion submaximale.