Chapitre 13 Rhinoplastie conservatrice à toit fermé
L’objectif, en matière de rhinoplastie, est double :
Bases anatomiques morphodynamiques de la rhinoplastie conservatrice à toit fermé
Anatomiquement et fonctionnellement, le nez est une structure mobile et déformable.
Cartilages latéraux supérieurs (cartilages triangulaires)
Ces cartilages, par leur situation anatomique intermédiaire entre les os du nez et la pointe du nez, réalisent une véritable zone transitionnelle semi-mobile entre la racine fixe du nez et la base orientable.
Des structures « en suspension »
Ces cartilages latéraux supérieurs sont situés céphaliquement au-dessous des os du nez et caudalement au-dessous des cartilages latéraux inférieurs (fig. 13.1A) auxquels ils s’articulent par leurs replis falciformes pour former, avec le septum, la valve du nez (fig. 13.1B,C).
La jonction trianguloseptale est alors le seul appui solide, réalisant un arc-boutant des cartilages triangulaires sur le pilier septal médian. Cette jonction trianguloseptale correspond, dans la réalité anatomofonctionnelle, à un cartilage unique en forme de T, ou plutôt en forme de Y. En effet, si on l’observe correctement, par exemple lors d’une voie d’abord externe ou sur une bosse réséquée par une ostectomie monobloc, la jonction trianguloseptale apparaît clairement comme possédant une structure en Y (fig. 13.2). L’insertion des cartilages triangulaires commence transversalement par une élévation latérale au-dessus du niveau du septum à laquelle succède, latéralement, un angle en forme d’ailes d’oiseau qui plane en prenant appui sur l’air.
Rhinoplasties conventionnelles à toit ouvert
Lors des rhinoplasties conventionnelles à toit ouvert, les cartilages triangulaires, en suspension au-dessus de la cavité nasale, sont des structures en sursis. En effet, lors de la résection de la bosse, la suppression du support médian des cartilages triangulaires est inéluctablement à l’origine du phénomène de l’aile volante, et donc d’un collapsus de ces cartilages triangulaires dans la fosse nasale et contre le septum. De plus, même lors des résections parfaitement réalisées, l’appui en Y des cartilages triangulaires sur le septum est réséqué de fait. Il peut en résulter une fermeture de l’angle trianguloseptal qui peut conduire fonctionnellement à une obstruction nasale au niveau de la valve, anatomiquement à un collapsus du tiers moyen du nez et esthétiquement à un aspect en V inversé qui signe le défaut opératoire (fig. 13.3). Cet affaissement médial est appelé à être corrigé par les techniques de spreader grafts qui éloignent les cartilages triangulaires du septum et rétablissent artificiellement une ouverture de l’angle et de la valve interne.
Rhinoplasties conservatrices à toit fermé
Au contraire, lors des rhinoplasties conservatrices à toit fermé et de la réalisation d’un enfoncement de la pyramide, la bosse nasale va s’effacer, les cartilages triangulaires vont s’appuyer médialement sur l’arc-boutant qui va s’ouvrir. Caudalement, le ressort de la valve nasale va ouvrir son angle également, ce qui va conduire à une amélioration ventilatoire tout en conservant la structure anatomique du nez et la régularité du dorsum nasal originel.