12: Dermatoses prévalentes

Chapitre 12 Dermatoses prévalentes



Acné


Comédons, (micro)-kystes, papules rouges, papulopustules (fig. 12-1 et 12-2). Les lésions siègent sur le visage, notamment les régions jugales et le front, et le dos. Le comédon (« point noir », flèche blanche) et le microkyste (flèche noire) sont les lésions élémentaires les plus caractéristiques de l’acné. Sans la présence d’au moins une de ces deux lésions, il n’est pas possible de parler d’acné, d’autant plus que papules et papulopustules sont également présentes au cours de la rosacée, une autre dermatose faciale prévalente (cf. fig. 12-3 et 12-4).







Rosacée


Érythème médiofacial, souvent parcouru de télangiectasies, respectant les zones mobiles (paupières, région péribuccale) du visage (fig. 12-3). Il existe des formes papuleuses, pustuleuses et papulopustuleuses (fig. 12-4). À la différence de l’acné (cf. fig. 12-1 et 12-2, il n’existe jamais de comédons ni de microkystes.



Dermatite séborrhéique


Érythème squameux récurrent prédominant dans des zones riches en sébum : lisière, glabelle, sillons nasogéniens, région présternale (fig. 12-5 à 12-7). Certains sujets ont à la fois des lésions typiques de dermatite séborrhéique et des lésions typiques de rosacée (fig. 12-8) : il s’agit d’une dermatose mixte du visage.







Dermatite (eczéma) atopique


Érythème plus ou moins croûteux des joues et de façon plus générale des zones convexes de l’enfant de moins de 6 mois (fig. 12-9). Érythème squameux plus ou moins lichénifié et excorié des plis de l’enfant de plus de 6 mois et de l’adulte (fig. 12-10). La peau est généralement sèche (xérose) et l’accentuation des plis palpébraux inférieurs (signe du double pli palpébral de Dennie et Morgan (flèche), fig. 12-11) est typique. La surinfection herpétique est fréquente. Elle peut être localisée (fig. 12-12, noter les vésicules groupées et séchées) ou parfois généralisée et fébrile. Elle met alors en jeu le pronostic vital dans le cadre d’un syndrome de Kaposi-Juliusberg.







Dermatite (eczéma) de contact allergique


Érythème érosif, suintant et/ou croûteux (fig. 12-13 à 12-15). L’eczéma aigu évolue successivement par les phases suivantes : érythème, vésicule, suintement, croûte. Les formes chroniques sont érythématosquameuses et sèches (fig. 12-16). Il existe de nombreuses variantes : formes bulleuses (fig. 12-17), forme œdémateuse, formes pustuleuses (cf. fig. 5-14), etc. À tous les stades existe un prurit important. La dermatite de contact à la teinture capillaire réalise un aspect clinique très œdémateux de la partie haute du visage (fig. 12-18), qui peut facilement être confondu avec une urticaire profonde (œdème de Quincke).









Urticaire


Il s’agit d’une éruption d’apparition soudaine, constituée de papules et de plaques rouges et œdémateuses (fig. 12-19) dont la caractéristique essentielle est d’être fugace et prurigineuse. Ces deux derniers éléments sémiologiques sont une notion anamnestique, ce qui permet de poser le diagnostic à l’interrogatoire. En leur absence, le diagnostic différentiel avec un exanthème maculopapuleux peut être difficile. Il ne faut pas oublier que l’urticaire peut être l’une des manifestations d’une réaction anaphylactique grave. En cas d’urticaire chronique, la friction de la peau par une pointe mousse permet parfois de reproduire des lésions urticariennes (érythème + œdème + prurit). Ce phénomène est appelé dermogra- phisme (fig. 12-20).





Psoriasis


Plaques érythématosquameuses bien limitées (fig. 12-21 ), même lorsqu’elles sont confluentes (fig. 12-22). Le psoriasis est une dermatose très commune qui touche environ 2% de la population. Il a de très nombreuses expressions cliniques qui ne seront pas toutes illustrées dans cet ouvrage. La forme en plaques, illustrée ici, est la plus commune. La lésion tout initiale du psoriasis commun est une macule érythémateuse (fig. 12-23) qui devient rapidement squameuse et infiltrée ; dans les plis, le psoriasis persiste généralement sous forme d’une macule érythémateuse (intertrigo, fig. 12-24). La limite nette des lésions est caractéristique permettant le diagnostic même sur peau noire où l’érythème est difficile à voir (fig. 12-25).








Réactions cutanées aux médicaments (RCM) ou toxidermies


Les expressions cliniques des RCM sont trop nombreuses pour être toutes illustrées dans cet ouvrage. Presque toutes les dermatoses (urticaire, pemphigoïde, lichen, psoriasis, etc.) peuvent être induites ou aggravées par des médicaments et il faudra systématiquement évoquer cette possibilité. De la même façon, à l’exception de l’érythème pigmenté fixe (cf. fig. 3-9) qui est assez spécifiquement associé à l’exposition à une drogue, aucun aspect morphologique n’est spécifique d’une RCM. Les formes les plus graves sont illustrées dans le chapitre 14. L’expression dermatologique la plus commune d’une réaction cutanée à un médicament est l ’exanthème maculopapuleux ; les fig. 12-26 à 12-28 illustrent l’évolution temporelle d’un exanthème au Bactrim (respectivement J2, J4 et J9 après le début de l’éruption et l’arrêt du médicament). L’atteinte initiale des plis est caractéristique


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Apr 23, 2017 | Posted by in DERMATOLOGIE | Comments Off on 12: Dermatoses prévalentes

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