Question 114. Elle est ménopausée et a peur de se casser le poignet
La demande
Le préliminaire
Après 50 ans, le nombre de femmes ostéoporotiques augmente nettement : à 65 ans, 39 % des femmes souffrent d’ostéoporose, à 80 ans, 70 % des femmes sont atteintes d’ostéoporose et parmi elles, 60 % présentent au moins une fracture.
Si la femme prend un traitement hormonal substitutif à une dose efficace, cela évite qu’une ostéoporose apparaisse ; si aucun traitement n’a été prescrit, une alimentation équilibrée, riche en calcium, et une activité physique journalière associées à une exposition solaire seront recommandées.
La première consultation
Un interrogatoire permet au médecin de savoir si un traitement substitutif de la ménopause a été prescrit et à quelle dose.
Un interrogatoire alimentaire permet de calculer l’apport de calcium. Il faut peser et mesurer la patiente.
L’ostéodensitométrie ne doit pas être systématique.
Il faudra rechercher les facteurs de risque principaux d’ostéoporose :
■ lors d’une corticothérapie systémique prescrite pour une durée d’au moins trois mois ;
■ un antécédent de fracture du col fémoral sans traumatisme majeur chez un parent au premier degré ;
■ un indice de masse corporelle < 19kg/m2 ;
■ une ménopause avant 40 ans quelle qu’en soit la cause ;
■ en cas de signes d’ostéoporose :
• la découverte ou la confirmation radiologique d’une fracture vertébrale (déformation du corps vertébral) sans contexte traumatique ni tumoral évident,
• un antécédent personnel de fracture périphérique survenue sans traumatisme majeur.
Il sera justifié de prescrire, dans tous ces cas, une ostéodensitométrie qui affirmera ou infirmera l’ostéoporose pour laquelle on prescrira un traitement validé.
Le point de vue du gynécologue
L’ostéoporose est une maladie diffuse du squelette, caractérisée par une faible masse osseuse et une détérioration de la microarchitecture du tissu osseux, responsables d’une fragilité osseuse, donc d’une augmentation du risque de fracture.
Chez la femme, la décroissance de la masse osseuse commence quelques années avant la ménopause et se poursuit au rythme de 1 à 2 % par an durant huit à dix ans, puis ralentit jusqu’à obtenir un rythme de 0,5 à 1 % par an.
On reconnaît comme facteurs de risque : l’âge, le sexe féminin, la génétique (antécédents familiaux d’ostéoporose), l’inactivité physique, une carence vitaminocalcique, le tabagisme, l’alcoolisme, un faible poids et un faible indice de masse corporelle (indice de masse corporelle [IMC] < 19kg/m2), la ménopause et des pathologies ou traitements inducteurs d’ostéoporose.
L’ostéoporose entraîne une fragilité osseuse, mais le risque de fracture est plus ou moins élevé. Selon des études sur la densité minérale osseuse (DMO), l’ostéoporose touche 8 à 18 % des femmes de plus de 50 ans, la maladie touche au moins 3 millions de Françaises (30 à 40 % des femmes ménopausées) et plus de la moitié des femmes de plus de 75 ans. Il y a 130 000 fractures liées à l’ostéoporose par an en France et 40 % des femmes de plus de 50 ans feront une complication fracturaire.
À moins d’avoir une fracture, l’ostéoporose n’est pas douloureuse et seule une diminution de taille inférieure à 1 cm par dix ans ou des facteurs de risque peuvent alerter et conduire au dépistage.