Question 112. Elle a un risque cardio-vasculaire et veut un THS, que faire ?
La demande
Le préliminaire
Lire l’avis de l’Afssaps, question 103.
Les données scientifiques actuelles contre-indiquent la prescription d’un traitement hormonal substitutif en cas d’antécédents cardio-vasculaires.
La première consultation
Le médecin recherche des facteurs de risque cardio-vasculaires.
Il recherche les signes climatériques et les facteurs de risque d’ostéoporose.
Il profite de cette demande pour faire pratiquer un examen biologique s’il n’est pas récent : glycémie, bilan lipidique et un bilan de la coagulation.
En cas de mise en évidence de ces facteurs de risques, il informe sa patiente qu’il ne peut lui prescrire un THS et lui propose d’autres traitements.
Si la patiente insiste pour avoir un THS, il peut demander un avis spécialisé.
Après correction de facteur de risque cardio-vasculaire et en l’absence d’autre contre-indication et chez une patiente symptomatique, un THS peut être à la dose minimale efficace, pour une durée la plus courte possible.
Le point de vue du gynécologue
L’association de facteurs de risque cardio-vasculaire et de la ménopause fait désormais considérer le traitement hormonal substitutif avec circonspection. Les récentes études ont modifié notre conduite à tenir face au THS chez les patientes aux antécédents d’hypertension artérielle, de coronaropathies ou de risques thromboemboliques.
Effets des œstrogènes
Si les œstrogènes exercent potentiellement des effets bénéfiques sur le système cardio-vasculaire, leur action sur le profil lipidique est mitigée. Les éléments favorables sont la baisse des LDL et l’augmentation du HDL-cholestérol et l’élément défavorable est l’augmentation des triglycérides. L’effet est plus prononcé sous E2 seul que sous œstroprogestatifs. Les modifications de la coagulation (cf. Question 111) sont en faveur d’un effet procoagulant variable selon la voie d’administration, la voie transdermique semblant avoir une action moindre sur la coagulation.
HERST puis WHI ont démontré un sur-risque sous traitement hormonal substitutif concernant la survenue d’infarctus, d’accident vasculaire cérébral (AVC) et d’accident thromboembolique en prévention primaire et secondaire. Ces risques augmentent avec l’âge.