Question 108. Elle a des bouffées de chaleur mais ne veut pas de THS, comment la suivre ?
La demande
Le préliminaire
Cette femme ménopausée de plus de 50 ans rentre dans les recommandations de l’avis de l’Afssaps rendu publique le 3 décembre 2003.
Selon la symptomatologie présentée il est possible de lui proposer des traitements alternatifs.
La première consultation
Le médecin explique à sa patiente les risques encourus en argumentant l’avis de l’Afssaps.
Il l’informe que si les troubles climatériques sont trop gênants, il pourra lui prescrire un THS en toute sécurité grâce à un suivi rigoureux.
Le médecin interroge la patiente sur ses habitudes alimentaires afin de quantifier sa consommation de calcium.
Il s’enquiert de la présence et de l’importance des troubles du climatère.
Il est indispensable de faire l’examen clinique (cf.Question 1), sans oublier la mammographie, le frottis et de mesurer la patiente.
Il prescrit si nécessaire, une ostéodensitométrie.
En dehors de toute anomalie, il ne prescrit pas de traitement.
Si elle a des troubles climatériques peu gênants, il peut lui proposer des traitements alternatifs.
Le point de vue du gynécologue
La surveillance sans THS est identique à celle que devrait suivre toute femme après 50 ans. Le bilan de départ comprend (au minimum) un examen clinique général et gynécologique, des frottis de dépistage, une mammographie, un bilan sanguin glycémique et lipidique. La surveillance ultérieure consiste habituellement en une à deux consultations par an, des frottis réguliers et une mammographie tous les deux ans. Dans certains cas, d’autres examens, comme une ostéodensitométrie, ou une surveillance plus rapprochée peuvent être utiles. Plusieurs alternatives sont possibles.
De nombreuses femmes ménopausées ne peuvent, pour des raisons gynécologiques ou générales, bénéficier de cette thérapie. D’autres craignent le traitement. Essayer d’imposer un THS à une patiente réticente serait vain : il ne serait pas suivi. « Mieux vaut convaincre que contraindre ».
Les bouffées de chaleur sont souvent le signe d’entrée de la ménopause le plus visible et le plus facile à signaler. Il n’est cependant pas obligatoire : 15 % des femmes n’auront aucune bouffée de chaleur. Les patientes sont très inégales devant cet inconvénient, qui peut devenir invalidant lorsqu’il entraîne insomnie ou gêne pendant le travail. Souvent d’autant plus fréquentes et marquées que la ménopause est brutale, les bouffées de chaleur vont s’atténuer avec le temps pour disparaître, mais certaines patientes peuvent s’en plaindre très à distance du début de la ménopause. Si le THS basé sur l’œstrogénothérapie est le traitement le plus efficace, il existe de nombreuses alternatives. Certaines se comportent comme des hormones ; c’est le cas du tibolone, mais de nombreux produits non hormonaux sont actifs. La phytothérapie et l’homéopathie sont particulièrement intéressantes. Parmi les traitements alternatifs, les isoflavones, plus connues sous le nom de phytœstrogènes, représentent une possibilité. Ces effets ont été remarqués lors d’études épidémiologiques sur les femmes asiatiques qui présentaient une symptomatologie de la ménopause moindre que les femmes occidentales, les populations asiatiques consommant du soja en grande quantité. Le soja est riche en isoflavones. L’apport en deux prises de 76mg/j d’isoflavones montre une réduction significative des bouffées de chaleur dès le premier mois de traitement.
Les traitements locaux