Question 103. Comment et à qui prescrire un traitement hormonal substitutif (THS) ?
La demande
Le préliminaire
Il faut s’assurer que cette femme est bien ménopausée.
On se basera sur une durée d’aménorrhée d’une année.
En cas de doute on pratiquera un test à la progestérone.
Il est parfois utile de faire des dosages hormonaux, en particulier chez une femme hystérectomisée.
Le traitement préventif de l’ostéoporose n’est plus le THS, selon les données de l’Afssaps de décembre 2003 afssaps.sante.fr.
■ Chez les femmes ménopausées ayant des facteurs de risque d’ostéoporose : dans la prévention du risque fracturaire (ostéoporose), le rapport bénéfice/risque du THS, quel que soit le produit envisagé, est défavorable sur la base des données actuellement disponibles et compte tenu des autres produits disponibles pour traiter l’ostéoporose. Il n’y a pas de politique de prévention médicamenteuse de l’ostéoporose.
■ Chez les femmes ménopausées en bonne santé sans trouble du climatère et sans facteur de risque d’ostéoporose : dans cette situation, la prescription de THS n’est pas recommandée, en raison d’un rapport bénéfice/risque défavorable.
■ Chez les femmes souffrant de troubles du climatère : le rapport bénéfice/risque du THS reste favorable dans les troubles du climatère perçus par la patiente comme altérant sa qualité de vie. Dans cette situation, le traitement peut être instauré si la femme le souhaite, à la dose minimale efficace, pour une durée la plus courte possible.
La première consultation
Le médecin interroge la patiente sur ses habitudes alimentaires afin de quantifier sa consommation de calcium. Il recherche les facteurs de risque d’ostéoporose.
Il recherche les contre-indications éventuelles d’un THS.
Il est indispensable de faire l’examen clinique (cf.Question 1), sans oublier la taille de la patiente, la mammographie, et le frottis.
Il prescrit si nécessaire, une ostéodensitométrie ou des radiographies de rachis si doute sur un tassement vertébral.
Il informe la patiente, des bénéfices, des risques du THS et des alternatives possibles.
Si les troubles du climatère sont très gênants, en l’absence de contre-indications et après avoir informer la patiente clairement il prescrit lors d’une seconde consultation un THS à faible dose pour une durée aussi brève que possible.
Si la consommation de calcium est insuffisante, il prescrit du calcium et vitamine D3.
Il prévoit de revoir la patiente dans les trois mois.
Le point de vue du gynécologue
En 2008, une femme sur trois est ménopausée, et elles seront une sur deux en 2050 ; 30 % des moins de 60 ans sont traitées. Toutes ne souhaitent pas un traitement, mais toutes méritent une information.
Diagnostic
Préliminaire indispensable, le généraliste se doit de vérifier le diagnostic de la ménopause.
■ Celui-ci sera établi sur une aménorrhée persistante de douze mois associée à un syndrome climatérique parfois inconstant (10 %).
■ L’examen clinique peut être compléter par un test au progestatif sur dix jours, celui ci sera répéter deux à trois fois, il doit être négatif (absence de saignement.
■ Un dosage de FSH ou d’estradiol est rarement utile mais parfois justifié devant une patiente sous contraception orale ou hystérectomisée. La FSH serra > 30 UI/l et E2 < 10 pg/ml (le dosage sera effectué au septième jour de l’intervalle entre deux plaquettes).
Après un examen clinique centré sur le sein, l’utérus, la tension et le poids, le bilan biologique incontournable comportera un frottis, une mammographie et un bilan glucidolipidique.