102 Métatarsalgie
SYNDROME CLINIQUE
Avec la sésamoïdite, la métatarsalgie est une autre affection douloureuse de l’avant-pied qui se rencontre désormais plus fréquemment en pratique clinique avec l’engouement croissant pour le jogging et la course sur de longues distances. Elle est caractérisée par une douleur à la palpation au niveau des têtes métatarsiennes. Les patients ont souvent l’impression qu’ils marchent avec une pierre dans la chaussure. La douleur de la métatarsalgie est aggravée avec une station debout prolongée ou une marche sur de longues distances, et elle est exacerbée par des chaussures mal adaptées ou mal rembourrées. Le patient développe souvent une callosité en regard des têtes du deuxième et du troisième métatarsiens, dans la mesure où il essaie de décharger la tête du premier métatarsien afin de soulager la douleur. Cette callosité augmente la pression sur les têtes métatarsiennes, et exacerbe la douleur et l’incapacité du patient.
SIGNES ET SYMPTÔMES
À l’examen physique, la douleur peut être déclenchée par une pression sur les têtes métatarsiennes (figure 102.1). On observe fréquemment la formation d’une callosité en regard des têtes du deuxième et du troisième métatarsiens, qui peut être distinguée des verrues plantaires par l’absence de vaisseaux sanguins thrombosés, qui apparaissent sous forme de petites taches sombres à travers la verrue lorsque la surface cutanée est rognée. Le patient atteint de métatarsalgie adopte fréquemment une démarche antalgique afin de réduire la charge pendant la phase statique de la marche. Une hyperlaxité ligamentaire et un aplatissement de la courbure transversale de la voûte plantaire peuvent également être mis en évidence, donnant une apparence de pied plat.
EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
Des radiographies standard sont réalisées chez tous les patients présentant une métatarsalgie afin d’éliminer d’éventuelles fractures et d’identifier les sésamoïdes pouvant présenter une inflammation. Selon le tableau clinique, des analyses biologiques supplémentaires, comprenant une numération-formule sanguine et une vitesse de sédimentation, peuvent être indiquées. Une imagerie par résonance magnétique (IRM) des métatarsiens est nécessaire en cas de suspicion d’instabilité articulaire, de masse occulte ou de tumeur. Une scinti-graphie osseuse peut être utile pour identifier des fractures de fatigue n’apparaissant pas sur les radiographies standard du pied.