Question 101. Elle a un kyste de l’ovaire
La demande
Le préliminaire
Un kyste peut être découvert lors de l’examen gynécologique systématique qui a lieu pour renouveler la contraception œstroprogestative.
Certains kystes sont fonctionnels, d’autres sont organiques. Devant une « masse ovarienne » unilatérale, deux étapes sont toujours à respecter :
■ affirmer l’organicité ;
■ éliminer une lésion néoplasique.
Il faudra éliminer une grossesse par un éventuel dosage biologique.
La première consultation
Le médecin recherche à l’interrogatoire les signes d’appel principaux :
■ des douleurs pelviennes unilatérales modérées, généralement à type de pesanteur ;
■ des métrorragies ;
■ une pollakiurie ;
■ des troubles digestifs par compression.
Devant des douleurs intenses ou une défense, il convient d’obtenir une échographie pelvienne en urgence pour éliminer une torsion ou une rupture d’un kyste.
La date des dernières règles normales est notée et il faut rechercher les facteurs de risque de kyste fonctionnel : contraception orale mini dosée, grossesse, ou au contraire des facteurs pouvant faire évoquer une nature néoplasique.
Lors de la palpation abdominale, le médecin peut ne trouver aucune anomalie ou percevoir le kyste.
Lorsque le toucher vaginal retrouve une masse latéro-utérine, rénitente, régulière, séparée de l’utérus par un sillon, indépendante de la mobilisation utérine, il est prescrit une échographie pelvienne endovaginale dans la mesure du possible.
La seconde consultation
L’échographie pelvienne apportera le diagnostic en décrivant la lésion : un aspect de kyste fonctionnel nécessitera un second examen après trois mois.
Si le kyste persiste, un avis spécialisé doit être demandé ; l’existence d’une ou de plusieurs végétations, ou un aspect solide sont des arguments très évocateurs de malignité et nécessitent un avis chirurgical.
Le point de vue du gynécologue
La prise en charge des kystes de l’ovaire apparemment bénins par le généraliste, puis par le gynécologue-obstétricien est un problème fréquent. La pratique généralisée de l’échographie ne fait que l’augmenter. Si l’on en croit le PMSI, le nombre de séjours d’hospitalisation en clinique et à l’hôpital pour tumeurs bénignes de l’ovaire concernerait 45 000 femmes par an en France ; 32 000 femmes d’entre elles environ seraient opérées.
Selon les données histologiques, près de 75 % des kystes de l’ovaire opérés sont organiques, 25 % sont fonctionnels, et 1 à 4 % des kystes supposés bénins se révéleront malins. La majorité des kystes fonctionnels se voit à la période d’activité génitale. Ils peuvent aussi se voir après la ménopause où ils représentent 13 à 31 % des kystes de l’ovaire opérés.
La clinique
Si la découverte est échographique, il n’en est pas moins vrai que celle-ci a pu être prescrite sur l’apparition ou la constatation de symptômes qu’il convient de rechercher, s’ils n’avaient pas été notifiés.
Il faut rechercher la douleur :
■ aiguë, elle fera alors rechercher une complication de type rupture, hémorragie ou torsion ;
■ chronique, elle sera alors souvent conséquence de la taille ou du type de kyste (endométriose).