10 Syndrome d’Eagle
SYNDROME CLINIQUE
Le syndrome d’Eagle (également appelé syndrome stylocarotidien) est une cause rare de douleur faciale provoquée par la pression sur l’artère carotide interne et les structures environnantes, notamment les branches du nerf glossopharyngien, provenant d’un allongement anormal du processus (apophyse) styloïde ou d’une calcification du ligament stylohyoïdien. La douleur du syndrome d’Eagle est vive, en coup de poignard, et se produit en mobilisant la mandibule ou en tournant la tête. Elle commence sous l’angle mandibulaire et irradie dans la fosse amygdalienne, l’articulation temporomandibulaire et la base de la langue. Une zone gâchette pourrait être présente dans la fosse amygdalienne. L’injection d’un anesthésique local et d’un corticoïde au niveau de la fixation du ligament stylohyoïdien au processus styloïde constitue à la fois une manœuvre diagnostique et thérapeutique.
SIGNES ET SYMPTÔMES
Le syndrome d’Eagle est le plus souvent un diagnostic d’exclusion. Les patients qui en souffrent se plaignent d’une douleur neurogène vive d’apparition brutale, qui commence sous l’angle mandibu-laire et irradie vers la fosse amygdalienne, l’articulation temporo-mandibulaire et la base de la langue. La douleur est déclenchée par la déglutition, le mouvement de la mandibule ou la rotation de la tête (figure 10.1). Son intensité est modérée à sévère, et de caractère désagréable. L’examen neurologique est normal. La douleur du syndrome d’Eagle peut être déclenchée par la palpation de la fosse amygdalienne.
EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
L’examen radiographique ou tomodensitométrique de la région du processus styloïde montre un allongement de ce dernier, souvent associé à une calcification du ligament stylohyoïdien. Le diagnostic du syndrome d’Eagle peut être confirmé par une injection diagnostique d’un anesthésique local dans la région d’ancrage du ligament stylohyoïdien au processus styloïde. Le soulagement de la douleur qui suit l’injection suggère une étiologie locale de la douleur, plutôt que l’existence d’une origine plus distante, par exemple une névralgie du glossopharyngien ou une tumeur rétropharyngienne (figure 10.2).