1. L’accompagnement lors des différents moments de la journée

Chapitre 1. L’accompagnement lors des différents moments de la journée


Ce sont les professionnels qui doivent s’adapter pour respecter le rythme de chacun et non l’inverse. Aussi, il ne peut y avoir de journée type valable pour tous, mais quelques repères pour guider l’action.



Mémo




LES RÈGLES DE BASE POUR AMÉLIORER LE SOIN






Le soignant s’adapte à l’état de la personne en étant le plus proche possible de la « normale ». Par exemple, au stade précoce, tous les objets pouvant être utiles pour la toilette étant à portée de mains, la personne ne peut avoir besoin que d’une aide verbale.


Il veille à ne pas mettre la personne en situation d’échec


Pour maintenir l’attention, le soignant privilégie la relation duelle. Il se positionne face à la personne, se met à sa hauteur, en soutenant la parole du regard, d’un visage apaisé et d’un toucher sécurisant, par exemple un soutien du bras.


La personne a des manques de repères : le soignant se présente, explique la raison de son intervention, donne des indications spatio-temporelles.


Le soignant cadre chaque moment en nommant l’action qui vient de se dérouler et celle qui viendra ensuite. Cette structuration temporelle aide à canaliser l’angoisse de la personne.


Lorsque le soignant quitte la personne, il consolide son action en lui donnant un prochain rendez-vous.


Une seule consigne est délivrée à la fois : la personne intègre mieux l’information.


La personne malade, du fait de ses troubles cognitifs, a un temps de réponse plus lent. Lorsqu’une question lui est posée, il faut lui laisser le temps de la réponse qui peut être verbale ou non verbale.


Si la personne comprend difficilement les consignes verbales, le soignant renforce la parole avec le geste correspondant et en mimant les actions proposées.


Le toucher relaxant est un mode de communication particulièrement recherché par les personnes malades.


La personne malade, fragile psychiquement, est réactive aux ambiances. Plus le soignant est calme, plus la personne se détend. Il en est de même pour les ambiances environnantes : moins il y a d’agitation et plus la personne est apaisée.


1. Le réveil


Ce moment est essentiel et conditionne, comme chez tout un chacun, l’humeur pour la journée :




• frapper à la porte et attendre, dans la mesure du possible, l’autorisation d’entrer chez la personne ;


• donner doucement de la lumière, car la personne a souvent des difficultés d’adaptation visuelle à la luminosité ;


• être attentif au rythme et à l’intensité de notre voix et à la rapidité de nos gestes ;


• ne pas hésiter à se représenter tous les matins, à redonner les éléments du contexte dans un souci de réassurance ;


• instaurer des rituels (même heure, même ordre des séquences, même phrases…).


2. Les transferts


Un « transfert » sûr ne se fait que si la personne est en confiance. Au-delà du geste technique et de la seule fonction, il s’agit déjà d’un temps d’accompagnement qui se doit d’être réfléchi et préparé comme tel. Transfert peut alors signifier transfert du lit au fauteuil, mais aussi dans la salle de bains ou dans une salle d’activités, etc. Il est donc important que le transfert ait du sens pour la personne :




• s’assurer que la personne est prête à se lever. Si ce n’est pas le cas, il convient de respecter son rythme. Parfois, il suffit de revenir quelques minutes plus tard pour obtenir l’adhésion de la personne ;


• la stabilité physique du soignant est à ce moment-là essentielle ;


• proposer des points d’appuis solides : la personne, assise au bord du lit, a ses pieds nus ou avec des chaussures, appuyés bien à plat sur le sol ;


• les accoudoirs du fauteuil sont à portée de main pour que la personne puisse prendre appui et s’aider au maximum lors du déplacement ;


• tous les mouvements parasites sont à éviter, la voix rassurante de l’accompagnant dans ces moments-là permet une action posée et efficace ;


• si la personne malade peine à se lever, le soignant s’accroupit, se positionne de face à hauteur des yeux de la personne, soutient ses deux avant-bras et l’aide à se l ever en se redressant.

Si le transfert est vécu trop « en force » par le soignant ou le soigné, ne pas hésiter à utiliser le matériel médical adéquat : verticalisateurs, lève-malades.


3. L’habillage


La personne malade peut souffrir de l’apraxie de l’habillage, c’est-à-dire qu’elle ne sait plus comment positionner les vêtements par rapport à son corps. Elle a alors des difficultés, voire une incapacité à s’habiller. Cela va de l’hésitation à une incapacité totale à se vêtir.

Si les habits sont présentés ou préparés dans le placard dans un ordre adéquat, pendant un certain temps, la personne conservera la possibilité de s’habiller seul.

Le choix des vêtements est important pour l’image de soi et pour le confort. Si la personne a des vêtements où elle se sent étriquée, mal à l’aise, elle peut être perturbée durant toute la journée. On lui laisse si possible le choix des vêtements mais, toutefois, la mettre devant un choix trop important risque de créer une situation d’échec. Il vaut mieux, dans ce cas, ne lui proposer que deux possibilités.

Si certaines personnes ont tendance à retourner dans leur placard régulièrement et à mettre plusieurs couches de vêtements, il est alors préférable de fermer le placard à clé et laisser la famille et les soignants gérer le vestiaire.



4. Les repas


De manière générale, le temps du repas doit soutenir et faciliter le plus possible l’autonomie et la dignité des personnes. Le repas est une source essentielle de plaisir et doit le rester.


A. Le petit-déjeuner


Il faut installer confortablement la personne.

Il faut lui demander si elle préfère prendre le petit-déjeuner avant ou après la toilette.

De nombreuses personnes peuvent manger seules, mais ont besoin d’une stimulation verbale.

Tenter, si cela est possible, de laisser le choix à la personne : les habitudes de chacun peuvent être ancrées, mais elles peuvent aussi parfois changer… Par exemple, une personne peut avoir envie de prendre un thé de temps en temps, même si elle aime habituellement le café.

May 31, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 1. L’accompagnement lors des différents moments de la journée

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