Chapitre 1. La démarche d’observation d’une situation par l’ASG
L’ASG intervient souvent dans des situations où d’autres professionnels ont déjà observé et évalué la même personne. Cependant, son rôle ne devra pas se limiter à accepter ces données comme figées ou « sans appel ». L’ASG va entretenir avec la personne une relation particulière qui sera source d’informations pour les autres professionnels. C’est aussi dans cette relation que l’ASG doit apprendre à observer ce qui lui permettra d’ajuster son intervention.
1. La démarche d’observation : grands principes
La démarche d’observation de l’ASG doit respecter quelques principes éthiques fondateurs de toute relation soignant-soigné.
Quand on apporte de l’aide à quelqu’un, cette personne se sent « redevable »». Cela crée une relation au sein de laquelle celui qui apporte de l’aide a un pouvoir sur celui qui est aidé. L’ASG doit être très attentive à cette situation particulière de relation afin de redonner à la personne le maximum d’autonomie possible.
Les personnes âgées aidées par un ASG sont le plus souvent en perte d’autonomie fonctionnelle (on dit souvent « dépendantes »», en sachant qu’il faudrait mieux éviter ce mot). Cependant, un besoin d’aide pour la toilette n’implique pas une aide pour tous les actes de la vie. Il y a encore bien des domaines où la personne peut exprimer son autonomie. L’ASG devra toujours être au côté de la personne dans sa recherche d’autonomie.
Cette démarche d’observation doit se placer du côté de la personne. Lorsque l’on est soi- même atteint d’une perte d’autonomie, on a tendance à dire d’abord ce que l’on peut encore faire plutôt que ce qui est devenu difficile ou impossible à réaliser. L’ASG devra donc lui aussi aborder le problème de l’autonomie plutôt sous l’angle des capacités restantes que sous l’angle des déficits. En l’absence d’absolue nécessité, l’ASG ne fait pas à la place de la personne, qui se trouve alors valorisée.
L’approche éthique de la relation exige souvent davantage de temps qu’une approche uniquement technique. En effet, il est souvent bien plus long et difficile de faire participer une personne à sa toilette plutôt que de la faire pour elle, surtout quand cette personne est perturbée, a oublié comment il fallait faire ou est très lente. L’ASG devra savoir revendiquer le temps nécessaire à son intervention auprès de son encadrement, au nom de l’éthique, si la personne est encore capable et volontaire pour participer.
Une personne ne fait plus son ménage : volonté de se débrouiller seule malgré les handicaps ? Ainsi l’ASG, dans cette situation, veillera à orienter son intervention sous l’angle de l’aide à « finir » plutôt que sous l’angle de la compensation d’une incapacité à faire le ménage. Elle devra d’abord analyser avec la personne ce qu’elle est encore capable de faire et lui proposer son aide à l’exécution plutôt que le remplacement.