1. La communication adaptée

Chapitre 1. La communication adaptée



1. Comment communique-t-on ?


La communication permet d’établir une relation avec une autre personne. Elle permet de « transmettre quelque chose à quelqu’un ».

La communication passe principalement par l’utilisation de mots et de phrases. Ces mots vont être exprimés en suivant une tonalité, un rythme et un niveau sonore qui modulent leur sens. Ainsi, si vous dites « bonjour » à quelqu’un sur un ton chaleureux ou sur un ton froid, le sens de votre discours ne sera pas le même.

Cette communication verbale est elle-même associée à une communication non verbale : les mots vont être spontanément complétés par des gestes, une posture du corps ou une expression du visage. Par exemple, lorsqu’un individu est en colère, il va souvent faire de grands gestes avec les mains, bouger, avec un visage crispé. Ces éléments vont être analysés par son interlocuteur.

Il en est de même en cas d’expression de joie, de peur, d’anxiété, de dégoût, de surprise… La communication ne se résume donc pas à la simple utilisation de la parole.


2. Pourquoi la maladie d’Alzheimer altère-t-elle la communication ?


L’atteinte des fonctions cérébrales va modifier les capacités à communiquer.

Par exemple, c’est le cas des oublis. Si une personne malade a oublié la réponse, elle peut reposer la même question quelques minutes plus tard. Pour elle, ce sera la première fois que la question est posée, puisqu’elle a déjà oublié. Pour le soignant, ce sera la deuxième fois, mais cela ne doit pas se ressentir dans la réponse apportée.

Chaque être humain, même très malade, cherche toujours à communiquer. Son mode de communication va par contre être modifié par l’évolution de la maladie. Il conviendra de rechercher systématiquement ce que le patient cherche à dire.


3. Comment faciliter la communication ?



A. Rassurer et adapter l’environnement


Le patient atteint de la maladie d’Alzheimer va être facilement distrait par son environnement. C’est d’autant plus vrai que la maladie est à un stade évolué. Pour faciliter la communication il convient d’être dans un environnement situé en dehors de tout passage. Ce lieu doit être le plus calme possible car les bruits vont altérer sa capacité d’attention et de concentration.

Il convient de prendre son temps, d’être totalement disponible pour la personne malade. Pour attirer son attention il convient de se mettre dans l’axe de son regard. Il s’agit d’établir un contact visuel puis le professionnel se présente et explique simplement la raison de sa présence. Par respect, le vouvoiement s’impose, ainsi que l’utilisation du nom de famille. Le ton de la voix est calme et rassurant.

En cas de trouble auditif, il ne faut pas crier. Après s’être assuré, si nécessaire, du port des prothèses auditives, il convient de parler plus lentement, si possible avec une voix un peu plus grave et en articulant bien les mots prononcés.



B. Savoir observer et écouter


Après avoir attiré son regard, on se placera à son niveau en face de lui. Le plus souvent le patient étant dans son fauteuil ou dans son lit, il faudra donc s’asseoir pour être au même niveau que lui. On ne s’approchera de lui qu’après avoir au moins obtenu un accord tacite.

Cette approche complète la démarche de réassurance précédemment entreprise. Elle permet la création d’un espace de communication adapté à l’écoute du patient. Mais elle facilite également l’écoute du professionnel par le patient.

Parfois un contact physique, en posant la main sur l’épaule ou sur la main de la personne est nécessaire pour l’apaiser ou pour lui indiquer notre présence. Cette approche ne se fera que dans un deuxième temps, et toujours avec son accord. En effet, par le toucher, on entre dans sa sphère intime : elle seule peut nous en donner l’autorisation, soit verbalement, soit le plus souvent au travers d’une communication non verbale.

Stay updated, free articles. Join our Telegram channel

May 31, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 1. La communication adaptée

Full access? Get Clinical Tree

Get Clinical Tree app for offline access