1: Examens cliniques régionaux

1 Examens cliniques régionaux





EXAMENS ARTICULAIRES ET DIAGNOSTIC


L’examen articulaire complet de chaque région articulaire n’est pas exposé, de même que le rappel des principes généraux (cf. tome 1), ce serait fastidieux et peu utile. Il s’agit d’énumérer les caractéristiques propres à l’examen de chacune d’elles. L’examen doit être daté, comparatif, reproductible donc simple et rapide …



HANCHE


L’articulation coxo-fémorale possède un interligne bien isolé et bien emboîté. Sa mobilisation est cependant délicate en raison du poids du segment mobilisé (le membre inférieur) et de la difficulté à empêcher la participation de la colonne lombale (bascules du bassin). Il en ressort 3 types de choix concernant les mesures :



Ce dernier choix semble, ici, le plus réaliste. Il n’exclut d’ailleurs pas la participation du patient et c’est celui que nous décrivons.




EXAMEN QUANTITATIF




La flexion. Le patient est en DD, la référence est spatiale (l’horizontale). L’opérateur est sur le côté de la hanche à tester et, avant de soulever la cuisse (genou fléchi), il place l’éminence thénar de sa main crâniale sous l’épine iliaque postéro-supérieure (EIPS) afin de créer un obstacle à la rétroversion du bassin (CP). Il réalise la flexion de hanche. Lorsque le mouvement est freiné, il doit garder ferme l’appui sous l’EIPS et il arrête le mouvement quand, malgré l’appui dû à la flexion de hanche, le bassin tend à décoller de la table. À cet instant, le kinésithérapeute lâche la CP (qui n’a plus d’intérêt) et demande au patient de tenir sa cuisse immobile avec ses mains. Il peut alors manier tranquillement le goniomètre : centre de rotation plaqué sur le bord supérieur du grand trochanter, branche de référence parallèle à la table2, branche fémorale dans l’axe « grand trochanter – épicondyle latéral » (fig. 1-2).


Extension. Les positions respectives sont identiques. Il est bon que le patient soit près du bord de la table et la cuisse concernée en légère abduction afin de pouvoir pendre dans le vide (alors que le segment jambier doit être légèrement soutenu afin que le droit fémoral ne tire pas sur l’EIAS). Avant cela, le membre controlatéral doit être placé « en crochet » sur la table, afin d’éviter une antéversion pelvienne (voire le genou tenu par le patient chez les personnes laxes, sans toutefois entraîner de rétroversion). La lecture est directe : une branche à l’horizontale de la table, l’autre dans l’axe fémoral (fig. 1-3). À noter que cette amplitude, faible, peut ne pas exister (flexum de hanche) et dans ce cas c’est un angle de flexion irréductible qui est noté.


Abduction. Le plus simple est souvent de mobiliser en abduction un patient en DD, avec ou sans contre-prise. Au terme de l’écartement, qui entraîne plus ou moins une élévation de l’hémi-bassin homolatéral, on place le centre du goniomètre en regard du milieu du pli de l’aine, la branche fémorale dans l’axe de la cuisse (en direction du milieu du bord supérieur de la patella), et la branche de référence parallèle à la ligne bi-iliaque (reliant les 2 EIAS, et qui peut être matérialisée par un bâton plaqué sur les EIAS par le patient). Cette ligne, facile à trouver, est perpendiculaire à l’axe mécanique de la cuisse en position de référence, il suffit donc de lire le chiffre de la mesure et d’en soustraire 90° (fig. 1-4).


Adduction. Le processus est le même. Il faut toutefois penser à fléchir l’autre membre inférieur pour pouvoir mobiliser en adduction (fig. 1-5).


Rotations latérale et médiale. Les rotations sont classiquement plus importantes en flexion de hanche qu’en rectitude, du fait de la détente des ligaments, principalement antérieurs. Il est donc nécessaire de le préciser dans les résultats3. Le patient est en DD (fig. 1-6), hanche fléchie à 90°. L’angle mesuré est celui entre l’axe jambier et la ligne bi-iliaque, auquel on soustrait 90°. Si le patient est assis, ou allongé si l’on opte pour une mesure en rectitude de la hanche. Le segment jambier pend verticalement hors de la table. Le risque de compensation, par rapport au maintien horizontal du bassin, doit être couvert par un appui des mains du sujet du côté opposé à la tricherie possible ou par le repère de la ligne bi-iliaque (la ligne entre les 2 EIAS peut être matérialisée par un bâton tenu par le patient).


Les normes. Elles reflètent les valeurs suivantes :












GENOU


Le genou associe 2 articulations au sein d’une seule et même capsule : fémoro-patellaire (FP) et fémoro-tibiale (FT). Ces articulations doivent être examinées séparément, en commençant par la fémoro-patellaire (qui conditionne la flexion du genou).


Pour la 1re il existe des mouvements isolés de glissement et bascule, ainsi que des mouvements sagittaux associés à la flexion du genou. Pour la 2e il existe une flexion et une extension (appelée aussi retour de flexion) et des rotations.



EXAMEN QUALITATIF DES DEUX INTERLIGNES


Il porte sur l’aspect articulaire, la palpation et le déroulement des mouvements.




L’abord orthopédique se caractérise par l’appréciation du valgus (genu valgum), physiologique ou non, voire un varus, par l’aspect empâté de l’articulation et son volume (périmètre), signes témoignant d’un épanchement (s’il existe un choc patellaire4) (fig. 1-7), la position subluxée de la patella.


La palpation capsulo-ligamentaire porte sur les ligaments collatéraux et leur mise en tension, la liberté du cul-de-sac sous-quadricipital grâce à un glissement transversal à son niveau (fig. 1-8), le glissement des rampes capsulaires des condyles fémoraux (fig. 1-9) Les ligaments croisés ne peuvent être palpés, mais doivent être testés par les glissements sagittaux grâce à un glissement sagittal bilatéral à leur niveau (existence d’un tiroir ou non, cf. infra).


La recherche de mobilité qualitative de la fémoro-patellaire est appréciée sur un genou en extension maximale, dans les sens transversal et vertical (fig. 1-10). Elle apprécie la liberté patellaire (sauf si un flexum trop important de la fémoro-tibiale annule cette recherche) et les éventuels ressauts pouvant traduire une tendance luxante.


La recherche de mobilité qualitative de la fémoro-tibiale répertorie la fluidité du déroulement de la flexion, les éventuels décalages de trajectoire, freinage ou arrêt brusque.


La recherche de mobilités spécifiques vise les petits bâillements latéraux sur un genou déverrouillé ainsi que les minimes glissements sagittaux. Lorsque ces mouvements sont importants, ils relèvent des mouvements anormaux.


La recherche des mouvements anormaux est celle des latéralités (fig. 1-11a, bâillement latéral et b, bâillement médial) et des tiroirs (fig. 1-12). Ils sont cotés en croix (1, 2 ou 3 croix) selon leur importance. Le signe de Lachman complète l’examen des ligaments croisés (cf. chapitre sur les tests et signes).










EXAMEN QUANTITATIF




Pour la fémoro-tibiale (FT)




La flexion est mesurée en technique segmentaire. Le patient est en DD, le praticien s’assoit sur le bord de la table de façon à pouvoir lui bloquer le pied en position de flexion maximale du genou. Le goniomètre est placé au niveau de l’épicondyle latéral du fémur, une branche en direction du milieu du bord supérieur du grand trochanter et l’autre en direction de l’apex de la malléole latérale. La lecture est directe. Une solution autopassive (fig. 1-13) simplifie l’examen.


L’extension est mesurée en position dorsale, un coussin sous le cou-de-pied de façon à laisser s’installer un éventuel recurvatum physiologique (fig. 1-14).


Les rotations latérale et médiale sont mesurées en flexion de genou (patient assis sur un siège large ou un banc). La technique la plus simple est auto-passive : le patient est assis sur un tabouret large, ou un banc, l’axe de son pied doit être sagittal (2e rayon). Le goniomètre est placé au centre du genou, la branche de référence est en superposition du 2e rayon du pied, la branche fémorale est dans l’axe de la cuisse. En position de référence, les deux branches du goniomètre sont alignées (180°). Le patient glisse ses fesses du côté homolatéral (rotation latérale) ou controlatéral (rotation médiale). Il faut alors soustraire l’angle lu en fin de mouvement des 180° initiaux (ex. : si le goniomètre indique 150°, on soustrait ce nombre à 180°, ce qui donne 30° de rotation latérale) (fig. 1-15).


Les normes. Elles reflètent les valeurs suivantes:










CHEVILLE


Cette zone comprend l’articulation talo-crurale (TC), à un seul degré de liberté (sagittal), qui dépend de la liberté des articulations tibio-fibulaires supérieure et inférieure (TFS, TFI). L’appréciation de celles-ci est d’ordre subjectif (cf. chapitre 3 : « Mobilisations spécifiques »).





PIED


Le pied (cheville exclue) regroupe les articulations d’arrière-pied : subtalaire (ST) et transverse du tarse (TT), intertarsienne antérieure (ITA), tarso-métatarsienne (TM) et de l’avant-pied (métatarso-phalangiennes et interphalangiennes).




EXAMEN QUANTITATIF




Seule la MP de l’hallux, dont la taille plus grande et l’importance fonctionnelle sont considérables, justifie un chiffrage goniométrique classique. L’existence d’un hallux valgus comporte la mesure de l’angle de déviance latérale de P1 (sachant que, physiologiquement, il existe une angulation d’environ 10° entre M1 et P1). Pour l’extension (puis la flexion), il est nécessaire de prendre comme référence la position du pied en charge au sol et non l’alignement du 1er métatarsien et de la 1re phalange. La mesure d’extension s’opère alors en deux temps (fig. 1-21 a, b) :







RACHIS THORACO-LOMBAL


Il est relativement impossible d’isoler l’étage thoracique et l’étage lombal. Leur appréciation est donc souvent conjointe. La caractéristique de la zone thoracique est la présence d’une centaine d’interlignes (généralement 9 par étage : 1 entre les 2 corps vertébraux, les 2 processus articulaires postérieurs, les 4 articulations costo-corporéales et costo-transversaires et les 2 articulations chondro-sternales, le tout sur 12 vertèbres); du fait des côtes, la dominante est donc la stabilité, la mobilité fonctionnelle étant essentiellement liée à la respiration. La caractéristique lombale est celle d’une zone à dominante de stabilité et peu mobile. La dissociation entre ces 2 zones est davantage le fait de tests en mobilités spécifiques (cf. ce chap.).



EXAMEN QUALITATIF


Il porte sur l’aspect articulaire et l’appréciation des mouvements, tant vertébraux que costaux.




L’abord orthopédique se caractérise par l’inspection initiale de la symétrie vertébrale (concernant soit l’exagération ou la diminution des courbures physiologiques, soit l’existence de courbures pathologiques). C’est ce qui guide l’évaluation quantitative.


Outre la symétrie vertébrale (de dos), cet aspect prend en compte celle du thorax antérieur (de face) et éventuellement celui de la poitrine5. À la différence des membres, cet abord oblige à considérer un double aspect : celui du contenant et celui du contenu. Il n’est pas admissible de dissocier ces aspects, même si l’un prend plus d’importance que l’autre.


Les modifications structurelles (comme une séquelle d’épiphysite de croissance6, une scoliose, une cyphose en rapport avec un fort tassement vertébral, une camptocormie, une bronchite chronique, un opéré du thorax), permanentes et aussi les attitudes comportementales (comme une attitude asthénique, un repli de timidité ou, inversement, une attitude extravertie), sont à prendre en compte dans tout abord de la personne soignée.


Les tissus de recouvrement : cela concerne les éventuelles cicatrices (chirurgie pulmonaire, cardiaque, vertébrale, viscérale) qui laissent imaginer les désordres articulaires dus aux écarteurs au moment de l’intervention, et les modifications antalgiques qu’elles peuvent susciter. La graisse et les adhérences tégumentaires peuvent gêner la mobilité articulaire. L’examen cutané peut renseigner sur l’appareil ostéo-articulaire sous-jacent (raideur des téguments, syndrome cellulo-myalgique de Maigne, présence d’une touffe de poils localisés sur un arthron souvent en rapport avec une anomalie osseuse locale …).


La palpation capsulo-ligamentaire est quasi impossible, les interlignes étant inaccessibles, elle se limite aux ligaments postérieurs. Le ligament supra-épineux est palpé sur les processus épineux successifs, facilement atteignable. Le ligament interépineux s’aborde entre les épineux en position moyenne (la flexion met en tension les éléments postérieurs comme le ligament supra-épineux, l’extension ferme l’espace et empêche l’abord). La douleur révélée par le signe dit de la « pièce de monnaie » ou de « l’anneau de clé » qui, en pratique, utilise souvent la partie subunguéale d’un doigt (fig. 1-22 a).


La recherche de mobilité qualitative répertorie la fluidité, la sensation d’arrêt brusque, les douleurs irradiant au niveau intercostal, les douleurs à la respiration. Le jeu sagittal (flexion-extension) est-il régulier ou montre-t-il des zones raides ? On utilise l’étoile de Maigne pour retranscrire les données.


La recherche des mobilités spécifiques s’opère interligne par interligne. Il est indispensable de différencier les douleurs ou gênes à la convergence ou à la divergence (cf. le niveau cervical ci-dessus). Parmi les tests de convergence : la compression axiale, surtout au niveau lombal (exagération de la cambrure sur un patient debout) avec ciblage plus précis d’un côté ou de l’autre par inclinaison latérale associée (fig. 1-22 b). En divergence, un ciblage plus précis peut être obtenu en ajoutant une nuance locale, sur un patient en DL controlatéral : choix d’un niveau donné (cf. chapitre 3 : « Mobilisations spécifiques ») avec légère flexion + inclinaison du côté opposé + rotation du côté opposé → les facettes postérieures de l’étage se trouvent dégagées au maximum (fig. 1-22 c).


Au niveau vertébral, cette mobilité doit être recherchée avec précision et finesse sur les nombreux interlignes évoqués, dont l’harmonisation des jeux en garante d’une meilleure utilisation fonctionnelle, tant sur le plan orthopédique que sur le plan respiratoire. Elle ne se mesure pas et s’apprécie sur une « étoile de Maigne » (étagée ou globale). Au niveau de la cage thoracique, il s’agit de mobiliser doucement chaque arc costal par l’avant (chondro-sternal), par côté (espace intercostal), puis par-derrière (costo-vertébral), de mobiliser chaque arthron du haut jusqu’en bas (cf. chapitre 3 : « Mobilisations spécifiques »).


Signes complémentaires : l’examen se prolonge souvent par des tests de l’examen neurologique (cf. ce chap.) ou des manœuvres indirectes comme la manœuvre de Valsalva (action de pousser, comme pour aller à la selle, qui, lors d’une souffrance intra-rachidienne, provoque une douleur due à l’augmentation de pression).




EXAMEN QUANTITATIF




L’abord orthopédique s’objective :






L’examen radiologique complémentaire est parfois indispensable (avec l’avis du spécialiste) pour apprécier les placements rotatoires, la mesure d’éventuelles déviations frontales, comme dans les scolioses (angle de Cobb) (fig. 1-23).


Les tissus de recouvrement : les cicatrices sont photographiées, le pli de peau mesuré.


La recherche de mobilité répertorie :








Pour les rotations, il est habituel de se référer à la distance linéaire entre le milieu du bord latéral d’un acromion et l’EIPS du côté opposé7 (fig. 1-25). On calcule le différentiel entre la longueur en position anatomique et la position en rotation maximale, d’un côté et de l’autre. Pour éviter le jeu de l’articulation scapulo-thoracique, il est recommandé de stabiliser les épaules en faisant tenir un bâton au patient, derrière son cou et en travers des épaules, ou de lui demander de croiser les bras.

le niveau costal, la mesure ne peut porter que sur l’ampliation thoracique, c’est-à-dire sur le différentiel des périmètres inspiratoires et expiratoire forcés. Ces derniers sont pris au niveau axillaire (fig. 1-26a, b) et au niveau xiphoïdien8 (fig. 1-26c). Le 1er niveau évalue davantage la portion costale haute (moins mobile, reliée au sternum, possédant des cartilages courts); le 2e niveau évalue davantage la portion basse (plus mobile, imparfaitement reliée au sternum, possédant des cartilages longs ou absents pour les 2 dernières);

les normes. Les valeurs angulaires expérimentales reflètent les valeurs suivantes.









La stabilité articulaire, passive (pour la stabilité active, cf. « L’examen fonctionnel »), est recherchée par de petits bâillements étagés. Bien que très subjective, une liberté anormalement élevée par rapport aux interlignes voisins doit faire penser à une sursollicitation mécanique ou un défaut de protection des éléments capsulo-ligamentaires.





ARTICULATIONS COMPLÉMENTAIRES



JONCTION SACRO-ILIAQUE


Cette articulation a des caractéristiques très particulières.




Son type est mixte, mi-synoviale mi-symphyse, variant selon les parties antérieure ou postérieure et selon l’âge. C’est un joint d’absorption de mobilité et de fragmentation des contraintes, en rapport avec la symphyse pubienne. C’est donc un interligne de mobilité extrêmement réduite, très stable.


Sa localisation profonde en rend la palpation très limitée, et seulement à sa périphérie postérieure. Les projections douloureuses peuvent s’étendre à distance et, inversement, les douleurs locales peuvent être en rapport avec une zone différente, notamment lombale haute.


Son évaluation porte davantage sur ses capacités à encaisser les appuis que sur la mobilité. Il existe un nombre extrêmement important de tests, ce qui signifie qu’aucun n’est satisfaisant, certains sont fantaisistes. Il faut une convergence de tests pour affirmer une implication articulaire. Les tests sont des gestes de mobilisations spécifiques pour lesquels on relève s’ils sont douloureux ou non. Les plus connus (cf. chapitre sur les tests et signes) sont :





tests d’antériorisation-postériorisation (sur un sujet en décubitus latéral) (fig. 1-30 a, b). Ce principe mobilisateur peut être exécuté différemment (test de Gaenslen);

test d’écartement-rapprochement des ailes iliaques (fig. 1-31 a, b). Ce principe mobilisateur peut être effectué différemment (test de Patrick ou de Fabere);











JONCTION SACRO-COCCYGIENNE ET SYMPHYSE PUBIENNE




La jonction sacro-coccygienne est variable : un interligne, mais parfois deux ou aucun (soudure). La symétrie ostéo-articulaire n’est pas constante, l’asymétrie ne doit pas être interprétée comme forcément pathologique. La palpation externe est généralement suffisante, elle peut rarement nécessiter un toucher rectal9 (abord antérieur de l’interligne). Une éventuelle malposition n’est pas nécessairement en rapport avec la plainte manifestée. De plus, un placement résolument en flexion ne préjuge pas d’une avancée du coccyx, pas plus que l’extension d’un recul10. L’examen clinique se borne à un constat d’indolence ligamentaire ou non (les luxations restant de la compétence du médecin). Le contexte psychologique doit être clair, tant pour le patient que pour le MK.


La symphyse pubienne : la symétrie absolue est rare. Cependant toute asymétrie radiologique doit être notée. Les douleurs siégeant à ce niveau peuvent être d’origine ligamentaire, mais elles sont surtout d’origine tendineuse. Les tests les plus courants sont (cf. chapitre sur les tests et signes) :


test de cisaillement (sur un sujet en ventral, il s’agit d’opérer une bascule contrariée des 2 os coxaux [fig. 1-33 a]). Ce test agit également sur la sacro-iliaque et peut être pratiqué dans ce but. Il peut être tenté en appui direct : pouce controlatéral sur la branche ischio-pubienne controlatérale et talon de la main homolatérale sur le corps du pubis homolatéral (fig. 1-33 b, c), cet appui est vite désagréable (poser le talon de la main et non un appui dur);




EXAMENS MUSCULAIRES RÉGIONAUX


Chaque muscle ou groupe musculaire est examiné selon les principes évoqués au chapitre des généralités. Les trois aspects particuliers de leur examen résident principalement dans leur palpation, leur testing et leur étirement. La palpation peut déceler des douleurs à la pression11, des nodosités, un état de contracture. La contraction est un moyen simple d’évaluer la capacité du muscle à se contracter, sa force, sa fatigabilité, d’éventuelles douleurs à la mise en tension active (le testing est un moyen couramment utilisé12, le break-test est particulièrement simple et rapide à pratiquer, cf. tome 1). L’étirement permet d’apprécier l’extensibilité et d’éventuelles douleurs (sur le plan thérapeutique, on retrouve son utilisation associée au contracté-relâché dans les techniques dites de « levées de tension »).



HANCHE


Les muscles de la hanche comprennent 3 groupes : les fléchisseurs, les extenseurs et les adducteurs.



GROUPE DES FLÉCHISSEURS


Plusieurs muscles participent à la flex. de hanche, ils sont traités avec leur groupe dominant. Le biceps pelvien représenté par les 2 chefs de l’ilio-psoas est l’élément dominant.



Ilio-psoas







































Palpation
position sujet
de
à
trajet
zones palpables
 
points maximums
Force
testing
break-test
Étirement
en DD






GROUPE DES FESSIERS


Ils sont au nombre de 3, auxquels on peut ajouter le tenseur du fascia lata (TFL) qui participe à leur action et partage leur innervation.



Grand fessier




































Palpation
position sujet
de
à
trajet
zones palpables
points maximums
Force
testing
break-test
Étirement
en DD





Moyen fessier


































Palpation
position sujet
de
à
trajet
zones palpables
points maximums
testing

à 2 : en DD (en bloquant le bassin) → écartement de la cuisse (membre glissant sur le plan support)


à 3 : en DL (en bloquant le bassin) → écartement de la cuisse (en élévation contre pesanteur) (fig. 1-41) Rmq : Il existe des tests complémentaires, basés sur un calcul de résistance à vaincre13. Le vrai test fonctionnel est le maintien horizontal du bassin lors de l’appui monopodal14

break-test
Étirement
en DL controlat.




13 Le test de Rabeux et Michaud permet d’évaluer une force dite normale en demandant au sujet de tenir une charge calculée en fonction de son rapport taille/poids, au niveau de la cheville (malléole lat., environ le 1/18 de son poids corporel). Un test équivalent, de Vanvooren, établit la norme pour un sujet tenant une charge égale au 1/6 de son poids corporel au niveau du condyle lat. du fémur.


14 À noter qu’en flex. de hanche (position assise), le moyen fessier n’est plus abducteur mais devient rotateur méd. de hanche (ce qui peut permettre de la faire travailler en chaîne fermée même chez un patient qui n’a pas l’autorisation d’appui du poids du corps).



Petit fessier (PF), Tenseur du fascia lata (TFL)




































Palpation
position sujet
de
à
trajet
zones palpables
points maximums
Force
testing 1. PF
break-test
Étirement
en DV





GROUPE DES PELVI-TROCHANTÉRIENS


Il regroupe 6 muscles.



Piriforme, obturateur int. et jumeaux, carré fémoral, obturateur ext.




































Palpation
position sujet
de
à
trajet
zones palpables
points maximums
Force
testing (tous)
break-test

assis, cuisses écartées15 → le MK tente de les rapprocher

Étirement
en DD




15 En flex. de hanche, les pelvi-trochantériens ne sont plus rotateurs latéraux mais abducteurs de hanche.



GROUPE DES ADDUCTEURS


Ce sont les seuls qui ne sont pas situés à la hanche, mais à la cuisse. Ils sont riches sur le plan vasculaire.



Pectiné




































Palpation
position sujet
de
à
trajet
zone palpable
point maximum
Force (pour tous les adducteurs)
testing
break-test cuisses légèrement écartées (pour placer les mains du MK) → tenter d’écarter les cuisses contre opposition du sujet
Étirement (pour tous les adducteurs)
en DD

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Jun 3, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 1: Examens cliniques régionaux

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