1 Céphalée en coup de poignard
SYNDROME CLINIQUE
Le syndrome de céphalée en coup de poignard regroupe un ensemble de symptômes se manifestant par des accès paroxystiques de douleur en coup de poignard et en salves qui surviennent principalement dans le territoire de la première branche du nerf trijumeau. Ces douleurs paroxystiques surviennent parfois par accès unique ou par saccades ne durant qu’une fraction de seconde, suivies d’épisodes au cours desquels pratiquement aucune douleur n’est ressentie. Elles surviennent à intervalles irréguliers pouvant durer plusieurs heures ou plusieurs jours. Comme l’algie vasculaire de la face, la céphalée en coup de poignard est une maladie évoluant par épisodes, qui est caractérisée par des accès douloureux « groupés » suivis d’intervalles libres sans douleur. Les crises surviennent généralement du même côté, bien que, chez quelques patients, la douleur puisse se déplacer sur le côté controlatéral de la même région anato- mique. La céphalée en coup de poignard touche plus fréquemment les femmes, et n’apparaît généralement pas avant la quarantaine. Néanmoins, quelques observations chez l’enfant apparaissent de manière sporadique dans la littérature. Un synonyme français de la céphalée en coup de poignard est la céphalée en coups de pic à glace, tandis que les dénominations anglaises de cette affection sont jabs and jolts headache et idiopathic stabbing headache.
SIGNES ET SYMPTÔMES
Les patients souffrant de céphalée en coup de poignard présentent des salves ou des accès isolés de douleur au niveau de l’orbite, de la tempe ou de la région pariétale (figure 1.1). Certains patients la décrivent comme une claque ou une gifle soudaine sur le côté de la tête. Comme dans la névralgie essentielle du trijumeau, les patients ont parfois des spasmes musculaires involontaires de la zone affectée en réponse à ces accès douloureux paroxystiques. Cependant, contrairement à la névralgie essentielle du trijumeau, qui touche la première branche du nerf trijumeau, il n’existe pas de zones gâchettes déclenchant la douleur. L’examen neurologique d’un patient atteint de ce type de céphalée est normal. Certains patients développent une anxiété et une dépression, car l’intensité de la douleur conduit un grand nombre d’entre eux à croire qu’ils souffrent d’une tumeur du cerveau.