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ULCÈRES CORNÉENS
Définition
Pertes de substance cornéenne, pouvant affecter l’épithélium, le stroma, et même la membrane de Descemet.
Symptômes
– Elle s’opacifie, en raison d’un Œdème cornéen ; puis, d’une néo-vascularisation : pannus superficiel, formé de gros vaisseaux flexueux convergeant vers la zone lésée.
Diagnostic
Il peut être établi grâce à un colorant : la fluorescéine.
– Pour cela, on utilise le Collyre à la fluorescéine* à 2 % ; ou, de préférence pour limiter les risques de contamination de l’ulcère, des bandelettes imprégnées du colorant que l’on imbibe de soluté salé isotonique et que l’on introduit dans le cul-de-sac conjonctival supérieur.
– Après quelques instants, on rince l’œil à l’aide de soluté salé isotonique et on constate que l’épithélium sain ne retient pas la fluorescéine alors que celle-ci pénètre dans les espaces intercellulaires et interfibrillaires du stroma et visualise en vert les limites de l’ulcère. Lors d’atteinte ponctiforme, il est utile de recourir à une lampe de Wood ou à une source de lumière bleu cobalt pour mettre en évidence les petits ulcères.
Traitement
• L’antibiothérapie locale est indispensable et peut être dans certains cas complétée par une antibiothérapie générale : en effet l’infection est un obstacle à la cicatrisation.
• Les substances cicatrisantes favorisent l’apport cellulaire par une néo-vascularisation (ex. : collyre à la vitamine A [Vitamine A Faure collyre*] ou acétylcystéine [Euronac*]).
• Il est préférable de ne pas utiliser de pommade, car la cornée a un métabolisme nécessitant beaucoup d’oxygène, les corps gras jouant alors un rôle de barrière vis-à-vis de l’air.
• Il est contre-indiqué d’utiliser des médicaments á base de cortisone qui s’opposent à la cicatrisation et dépriment les défenses immunitaires locales. Cependant, la coexistence d’une Uvéite peut nécessiter une corticothérapie systémique.
Traitements particuliers
• Ulcére superficiel récidivant (= ulcère tropide du Boxer et Chat persan). Une fois la douleur maîtrisée par Atropine 1 % collyre*, on peut :
– soit cautériser les marges de l’ulcère à l’aide d’acide trichloracétique à 20 %, ou à l’aide de teinture d’iode ou à l’aide de Bétadine* ou Vétidine ;
• Ulcéres profonds : le traitement médical fait d’abord appel à l’élimination des causes de l’ulcère.
– Une antibiothérapie, éventuellement après antibiogramme si l’on craint la présence d’un Pseudomonas, est instaurée. De même que des anticollagénases (Euronac ou NAC collyre).
• Ulcéres á collagénase : cette enzyme peut se rencontrer dans tous les cas d’ulcères intéressant le stroma.
– Le traitement consistera en l’instillation de collyre à la N. acétylcystéine (NAC collyre) et de collyre à la gentamycine (Gentalline*).
ULCÈRES GASTRIQUES (Ulcères duodénaux)
Les ulcères gastriques sont caractérisés par une perte de substance de la muqueuse gastrique.
Principales causes
– Affections gastro-duodénales (voir Gastrite) avec inflammations grave : gastrites, tumeurs gastriques (carcinomes chez le chien, lymphomes chez le chat, léiomyomes).
Symptômes
– Mauvais état général, faiblesse. Possibilité d’anémie, progressivement non régénérative par carence en fer lorsque le diagnostic a tardé.
Examens complémentaires
– Le diagnostic radiographique par gastrographie simple contraste est peu sensible (image pariétale en addition). La gastrographie double contraste permet une meilleure évaluation des parois gastriques (3 à 5 mL/Kg de sulfate de baryum + 10 à 20 mL/Kg d’air, examen réalisé sous anesthésie générale, sondage gastrique).
– L’échographie présente une bonne sensibilité lors d’ulcères duodénaux, l’examen de l’intégralité des parois de l’estomac est en revanche rendue difficile par l’air fréquemment contenu par cet organe (il est donc conseillé de réaliser l’examen sur animal à jeun, en décubitus dorsal puis debout). Au sein de l’estomac, les ulcères sont visualisés comme un épaississement localisé de la paroi associé à une interruption focale plus ou moins étendue de l’une ou plusieurs couches échographiques. Les ulcères duodénaux présentent sensiblement le même aspect (interruption de la paroi, visualisation d’air au sein des couches échographiques). En cas de perforation, une hyperéchogénicité du mésentère associée à un épanchement abdominal voire de l’air dans le péritoine sont visibles.