U

U



ULCÉRATION THERMOMÉTRIQUE




Définition


C’est une complication locale de la prise intrarectale de la température (cf. illustration).



Causes et mécanismes


Elle est surtout traumatique (thermomètre non lubrifié, introduit trop profondément) mais la fragilité de la muqueuse peut être une cause favorisante (→ Rectites).



Signes essentiels


Il s’agit d’hémorragies, parfois importantes ou répétées, source d’anémie. Le diagnostic est fait par l’endoscopie qui montre une ulcération ou un granulome excavé sur la face antérieure basse du rectum (à 6 cm de la marge).



Traitement


L’arrêt spontané est habituel; il faut arrêter les prises de température rectale. Il est parfois nécessaire de faire un tamponnement, une sclérose, une électrocoagulation ou un point de suture.


Des transfusions sont parfois nécessaires.


image Ulcère hémorragique duodénal avec caillot adhérent.

La prévention est essentielle : interdiction de prise de la température par voie rectale chez les sujets ayant un risque hémorragique (hémophiles, patients sous anticoagulants, etc.).



ULCÈRE DUODÉNAL




Définition


C’est une perte de substance pariétale au niveau du duodénum, en règle générale, au niveau du bulbe.



Causes et mécanismes


Il n’existe pas de cause unique à l’ulcère duodénal. La découverte récente du rôle de l’infection gastrique à Helicobacter pylori a profondément modifié les connaissances sur cette maladie. On reconnaît plusieurs facteurs pouvant être intriqués et favorisant l’ulcère duodénal :


• l’infection à Helicobacter pylori retrouvée dans 90 % des ulcères;

• une diminution des défenses de la barrière muqueuse;

• une hypersécrétion acide.

Il existe d’autres facteurs favorisants particuliers : l’hyperparathyroïdie (→), une insuffisance rénale (→), le syndrome de Zollinger-Ellison (→) les ulcères de stress (grands brûlés, patients en réanimation…), etc.



Signes essentiels



Cliniques


Il existe typiquement des crampes épigastriques, postprandiales tardives (3 à 4 heures), ne cessant qu’avec le repas suivant qui les calme. Certains ulcères sont latents et se révèlent par une complication (voir infra). D’autres sont asymptomatiques.



Examens complémentaires


La fibroscopie permet de porter le diagnostic d’ulcère, de préciser son siège, sa forme et sa taille. L’ulcère apparaît comme une ulcération bien limitée, à fond blanchâtre, à bords nets, plane ou creusante.


Des biopsies peuvent être réalisées. En cas d’ulcère duodénal, on réalise des biopsies au niveau de l’antre pour rechercher Helicobacter pylori; la biopsie de l’ulcère duodénal lui-même est inutile.


La recherche d’Helicobacter pylori est faite par examen anatomopathologique. Pour vérifier son éradication après traitement, on peut utiliser un test respiratoire à l’urée. Il existe d’autres techniques, mais qui ne sont pas utilisées en pratique courante.


Lorsque les ulcères sont multiples, atypiques ou résistants au traitement, on recherche un ulcère secondaire, notamment par les dosages de la gastrinémie (syndrome de Zollinger-Ellison) et de la calcémie (hyperparathyroïdie).



imageÉléments de surveillance


Ils sont surtout cliniques. Le contrôle endoscopique de la cicatrisation de l’ulcère ou de l’éradication d’Helicobacter pylori est inutile dans la plupart des cas; ce n’est qu’en cas de persistance des symptômes qu’une nouvelle endoscopie doit être pratiquée. Dans ce cas, si l’infection à Helicobacter pylori persiste, on peut pratiquer un antibiogramme. Dans tous les cas, la prise d’anti-inflammatoires et d’Aspirinedoit être formellement évitée.



Évolution et complications


Des complications parfois révélatrices sont possibles :


• hémorragies (hématémèse et/ou méléna) de plus ou moins grande abondance;

• perforation, source de péritonite;

• syndrome de sténose pyloroduodénale (→).

L’ulcère duodénal ne dégénère pas.


L’évolution de l’ulcère est chronique et cyclique en l’absence de traitement, (ulcère, cicatrisation, ulcère, etc.). Sur ce fond évolutif peuvent se greffer des complications aiguës.



Traitement et pronostic



Traitement médical


Les éléments du traitement médical comprennent :


• règles hygiéno-dététiques : elles ont longtemps été considérées comme essentielles. Seul l’arrêt du tabac a vraiment démontré son efficacité. Les autres règles n’ont que peu d’intérêt pour la cicatrisation de l’ulcère. Un régime équilibré excluant l’alcool, le café et les épices peut être proposé. Les anticoagulants et les médicaments gastrotoxiques (Aspirine et AINS) doivent être arrêtés sauf n vitale;

• traitement antisécrétoire : il permet, associé à des antibiotiques, d’éradiquer Helicobacter pylori, d’accélérer la cicatrisation et d’atténuer les douleurs en diminuant la sécrétion acide de l’estomac. On propose habituellement un inhibiteur de la pompe à protons : oméprazole (Mopral) ou lanzoprazole (Lanzor) ou pantoprazole (Inipomp) à double dose pendant une semaine; le traitement peut éventuellement être poursuivi à simple dose pendant 3 semaines (4 semaines de traitement au total);

• éradication d’Helicobacter pylori par des antibiotiques : permet de faire diminuer les récidives ulcéreuses et d’éviter l’utilisation d’un traitement d’entretien. L’association d’antibiotiques la plus utilisée est amoxicilline (Clamoxyl) + clarythromycine (Zéclar) pendant 1 semaine. On peut également proposer le métronidazole (Flagyl). Dans les pays anglo-saxons, on utilise le bismuth (interdit en France).

Le traitement chirurgical : du fait de l’efficacité du traitement médical, il est réservé aux ulcères compliqués (hémorragie, sténose).



INHIBITEURS DE LA POMPE À PROTONS











OMÉPRAZOLE (LISTE II)

Mopral

gél. à 20 mg

gél. à 10 mg
Œsophagite évolutive, ulcère gastroduodénal évolutif : 1 gél. (20 mg)/j

Éradication d’Helicobacter pylori : 1 gél. (20 mg) 2/j pendant 7 j, associé avec des antibiotiques

Traitement symptomatique du RGO (si échec des autres traitements) : 10 mg/j

Traitement d’entretien des oesophagites grade III et IV : 1 gél. (10 ou 20 mg)/j

Traitement préventif et curatif des lésions induites par les AINS : 1 gél. (20 mg)/j

Syndrome de Zollinger-Ellison : jusqu’à 80 mg/j

Voie IV si voie orale impossible : 40 à 80 mg/j en IV lent (5 min)

Zoltum

gél. à 20 mg

gél. à 10 mg
 idem










LANZOPRAZOLE (LISTE II)

Lanzor

gél. à 30 mg

gél. à 15 mg
 idem oméprazole

Ogast

gél. à 30 mg

gél. à 15 mg
 idem oméprazole










PANTOPRAZOLE (LISTE II)

Inipomp

cp à 40 mg

cp à 20 mg

fl. à 40 mg
 idem oméprazole

Eupantol

cp à 40 mg

cp à 20 mg

fl. à 40 mg
 idem oméprazole 20 mg







RABÉPRAZOLE (LISTE II)
Pariet cp à 10 mg cp à 20 mg idem oméprazole










ÉSOMÉPRAZOLE

Inexium

cp à 40 mg

cp à 20 mg
 idem oméprazole
Propriétés :
Inhibiteur extrêmement puissant de la sécrétion acide gastrique par inhibition de la pompe à protons H + K + ATPase de la cellule pariétale gastrique.

Efficacité supérieure aux autres antiulcéreux.
Toutefois, la prescription de ce produit ne doit être envisagée que si nécessaire.

Ulcère gastrique : vérifier l’absence de malignité par biopsie avant de traiter.

Insuffisance hépatique : ne pas dépasser 20 mg/j d’oméprazole, 30 mg/j de lanzoprazole et 40 mg/j de pantoprazole.

Related posts:

O U G G B E

Stay updated, free articles. Join our Telegram channel
Tags:
Jun 17, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on U

Full access? Get Clinical Tree

 Get Clinical Tree app for offline access