Chapitre 16 Seins tubéreux

J.-L. Grolleau-Raoux

Le terme générique de « seins tubéreux » regroupe des anomalies morphologiques des seins apparaissant à l’adolescence, lors de la croissance mammaire, et consistant essentiellement en une étroitesse de la base mammaire. Les seins tubéreux ont en commun une déficience de la base mammaire prédominant dans les segments inférieurs du sein, un sillon sous-mammaire haut et une aréole distendue, parfois protruse. Les seins peuvent être de volume normal, hypotrophiques, hypertrophiques ou ptosés. L’atteinte est le plus souvent bilatérale et très souvent asymétrique.

Indication : malformation congénitale de la base et du volume mammaire chez la jeune fille.

Techniques : multiples selon le type de malformation : plasties d’augmentation, de diminution, correction de ptose, d’asymétrie, de dystopie et de protrusion aréo-laire. La brièveté du segment III impose dans les formes atrophiques un geste spécifique de redéploiement glandulaire vers le bas pour abaissement du sillon sous-mammaire.

Aspects pratiques

Codes CCAM :

– QEMA004 (pris en charge avec accord préalable) : mastoplastie bilatérale d’augmentation avec pose d’implant prothétique. Indication : agénésie mammaire bilatérale et hypoplasie bilatérale sévère, avec taille de bonnet inférieure à A, ou syndrome malformatif (sein tubéreux et syndrome de Poland);

– QEMA003 (pris en charge avec accord préalable) : mastoplastie unilatérale d’augmentation, avec pose d’implant prothétique. Indication : asymétrie majeure nécessitant une compensation dans le soutien-gorge, syndrome malformatif (sein tubéreux et syndrome de Poland);

– QEMA012 (pris en charge) : mastoplastie unilatérale de réduction pour syndrome malformatif (sein tubéreux et syndrome de Poland).

Critères de prise en charge : l’anomalie morphologique, source d’un retentissement psychologique, doit être caractérisée et particulièrement disgracieuse, justifiable par des photographies préopératoires. Les formes les plus modérées ne relèvent pas d’une prise en charge par l’Assurance maladie, en particulier les hypotrophies simples et les ptoses ou hypertrophies modérées bilatérales.

Anesthésie générale.

Durée de l’intervention : 1 à 3 h.

Sortie généralement le 2^e jour postopératoire.

Avantage : amélioration psychologique flagrante.

Inconvénients :

– risque cicatriciel car patiente jeune +++;

– retouche et interventions itératives fréquentes +++;

– hématome +;

– nécrose en cas de réduction + :

– contracture capsulaire en cas de prothèse ++.

Difficulté : **** Popularité : ***

PRINCIPE

La classification repose sur la détermination du siège de la déficience de la base mammaire, séparée en 4 quadrants : supéro-externe, supéro-interne, inféro-externe et inféro-interne (figure 16.1).

16.1 Classification du professeur J.-L. Grolleau-Raoux.

Dans le type 1, le déficit de la base est inféro-interne, le sein est normal ou gros, l’aréole distendue regarde vers le bas, et le galbe inféro-interne prend un aspect en S italique.

Dans le type 2, le déficit siège dans les 2 quadrants inférieurs, les seins sont ptosés avec un segment cutané inférieur (segment III) court, l’aréole regarde franchement vers le bas.

Dans le type 3, tous les segments sont déficients. Le sein apparaît comme un tubercule posé sur le thorax, les aréoles sont distendues et souvent le siège d’une hernie glandulaire à travers la plaque aréolo-mamelonnaire (télotisme).

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