Avant implantation, la réalisation d’une épreuve d’effort cardiorespiratoire est intéressante pour détecter une insuffisance chronotrope (voir chapitre 4– les seuils ventilatoires). L’existence ou non d’incompétence chronotrope sera importante pour déterminer le type de stimulateur à implanter et l’asservissement ou non à la fréquence à l’effort. En cas d’insuffisance chronotrope, le profil ventilatoire est assez caractéristique (cas clinique n°7). Il existe en effet une hyperventilation au début de l’exercice, traduite par une augmentation de VE et du quotient respiratoire, associée à une impression de dyspnée ou de blockpnée. Ce profil semble être lié à une augmentation brutale des pressions pulmonaires, entraînant une hyperventilation réactionnelle et une augmentation artificielle du quotient respiratoire. On peut probablement attribuer cette augmentation de pression capillaire pulmonaire à l’augmentation brutale du retour veineux dans un ventricule, qui ne peut que s’accélérer du fait de l’incompétence chronotrope. De ce fait, les ventricules se dilatent en réponse à l’augmentation du retour veineux, avec une augmentation importante du volume et de la pression télédiastoliques. Cette augmentation sera d’autant plus importante et mal tolérée que ce ventricule sera rigide et peu compliant. Par la suite, avec la poursuite de l’effort, alors que le coeur s’accélère, les mécanismes de compensation, avec une augmentation de la force de contraction et un élargissement de la DAVO₂, vont se mettre en place et on va observer progressivement une normalisation de la réponse ventilatoire. Cet aspect est assez caractéristique des incompétences chronotropes. Il est aussi rapporté par les patients lorsqu’il se penchent en avant pour lacer leurs chaussures.