Chapitre 7 Rhinoplasties secondaires
CAUSES DES ÉCHECS DE RHINOPLASTIES ET PROBLÈMES RENCONTRÉS
Les défauts les plus fréquents sont observés sur ces nez qui manquent de naturel et paraissent «refaits» à cause de certains traits retrouvés régulièrement : un angle nasofrontal insuffisamment creusé alors que le nez est trop raccourci, une arête trop abaissée mettant en évidence un bec de corbin ou une pointe de nez ronde, manquant de définition (figure 7-1)
Les problèmes rencontrés dans les rhinoplasties secondaires sont fréquemment associés et dépendent :
CHOIX DE L’ABORD CHIRURGICAL
L’abord chirurgical dépend des difficultés prévues ou rencontrées.
L’incision courte, de moins d’un centimètre, est placée dans le segment columello-apical, mais elle peut être étendue en arrière vers le pli columellolabial; elle permet une exposition des crus intermédiaires et des dômes qui peuvent être disséqués et rapprochés par sutures, mais surtout l’insertion de greffes cartilagineuses dans des loges disséquées avec précision au niveau de la columelle, des ailes, de la pointe et même parfois de l’arête (figure 7-2).
DÉFAUTS DE LA RACINE
La projection et la position de la racine sont importantes car elles ont une répercussion sur la longueur du nez et l’angle nasofacial. La position idéale de la racine (point de plus grande concavité) est située au niveau du pli palpébral supérieur, mais elle varie en fonction de la résection ou d’une greffe placée au niveau de la racine. La projection de la racine est à 4-5 mm en arrière du plan glabellaire (B. Guyuron) ou 10 à 12 mm du plan de la cornée (S. Byrd) (figure 7-3).
La peau au niveau de la racine est relativement épaisse sur la ligne médiane. Elle devient de plus en plus fine en se rapprochant du canthus interne et vers le bas au niveau du rhinion (figure 7-9). Cela explique que les défauts observés sont situés sur les parties latérales de la racine et du rhinion. Ils peuvent être prévenus par une bonne préparation du lit receveur : faire une loge étroite, râper pour supprimer les tissus mous en profondeur de la greffe, biseauter ou écraser légèrement les bords et l’extrémité inférieure de la greffe. Le meilleur matériel pour la racine est constitué par les fragments de crus latérales réséqués qui sont fins et très malléables.
ENSELLURES NASALES
L’ensellure peut intéresser la totalité de l’arête nasale depuis la racine jusqu’à la région sus-apicale ou seulement la partie inférieure du dorsum, réalisant une déformation en «coup de hache» surmontée d’une bosse plus ou moins marquée (vraie ou fausse bosse) (figure 7-4).
Aucune ostéotomie n’a été pratiquée.
PROBLÈMES LIÉS AUX GREFFES
On peut aussi effectuer un prélèvement de taille intéressante au niveau de la scapha ou du tragus (W. Gubish). La technique est simple, mais nécessite un pansement modelant (figure 7-8). Le cartilage costal est toujours utilisable et fournit un matériel abondant. Il est nécessaire de prévenir sa tendance à la déformation secondaire par des résections symétriques par apport à l’axe median de la cote, et attendre au moins 45 minutes entre la confection du greffon et sa suture. Le cartilage costal est un excellent site donneur en vue d’un DCF sans qu’il y ait un risque de déformation.
Défauts au niveau de l’arête nasale
Les défauts les plus fréquents des greffes de l’arête nasale sont localisés au niveau de la partie moyenne où la couverture cutanée est plus fine (figure 7-9) et où une saillie latérale visible peut être observée. Les autres défauts sont un excès ou une insuffisance de greffe, une asymétrie par déplacement de la greffe ou un lit receveur mal préparé.
Défauts des greffes de la pointe
En cas de peau fine, une greffe infra-apicale exerce une pression sous la peau qui se traduit par une démarcation visible des bords et une dépression latérale. On peut réduire la partie saillante de la greffe ou l’écraser légèrement à l’aide d’un porte-aiguille introduit par une incision infracartilagineuse. La prévention consiste à épaissir le bord antérieur de la greffe principale et à placer transversalement sous son bord antérieur une greffe mince et souple (fragment de crus latérale) débordant latéralement de quelques millimètres (figure 7-10).