Reptiles

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Reptiles Index Alphabétique des Maladies et Signes Cliniques Groupés par Spécialités

APPAREIL LOCOMOTEUR

Ostéite spinale déformante

CARDIOLOGIE

MÉTABOLISME – NUTRITION – PATHOLOGIE ENVIRONNEMENTALE

Déshydratation

Hypovitaminose A

Hypovitaminose B1

Thermorégulation

GASTRO-ENTÉROLOGIE

Langue (Pathologie de la langue des caméléons

Parasites digestifs

Prolapsus cloacal

Régurgitations Stomatites

NÉPHROLOGIE – UROLOGIE

Insuffisance rénale

NEUROLOGIE

Encéphalopathies

Hypovitaminose B1

IBD, voir Maladie des corps d’inclusion

Maladie des corps d’inclusion (IBD)

OPHTALMOLOGIE

Hypovitaminose A

Lunette précornéenne (Pathologie de la)

ORL – PNEUMOLOGIE

Pyogranulome du tympan, voir Otite

Rhinite contagieuse

PATHOLOGIE DE LA REPRODUCTION

Mal de ponte, voir Rétention d’œuf

Rétention d’œuf

Rétention préovulatoire

Prélèvement de sang

Thermorégulation

Normes biologiques

Posologie des principauxmédicaments

CARACTÈRES GÉNÉRAUX DES REPTILES

Rappels physiologiques

Les reptiles sont des animaux poïkylothermes. On distingue pour chaque espèce 3 températures importantes :

– la température critique minimale (TCM) ;

– la température critique maximale (TMC), mortelle si elle est maintenue ;

– la température moyenne préférée (TMP) ou optimale.

Les reins sont de structure assez simple (quelques milliers de néphrons) ; ils assurent les fonctions d’épuration et d’osmorégulation. L’anse de Henlé est inexistante et il y a de ce fait impossibilité pour les reptiles de concentrer les urines ; il en résulte une grosse perte hydrique. Les espèces aquatiques éliminent des déchets hydrosolubles et les espèces terrestres des déchets précipités. L’excrétion rénale donne surtout de l’ammoniaque et un peu d’urée chez les espèces aquatiques (dites urotéliques), surtout de l’acide urique et des urates chez les espèces terrestres (dites uricotéliques).

Il existe chez les reptiles une flore oropharyngée surtout Gram– (Salmonella, Proteus, Aeromonas, Corynebacterium, etc.) et une flore intestinale surtout Gram– : 70 % d’entérobactéries (E. coli, Enterobacter, Salmonella, Proteus, Serratia, Shigella), 20 % de Pseudomonacées (Pseudomonas, Aeromonas) et 10% d’autres germes (Clostridium, Welchia, Streptococcus, etc.). Tous ces germes sont des hôtes normaux mais ils deviennent pathogènes en cas de moindre résistance de l’organisme.

Particularités pharmacodynamiques

Il est très difficile voire dangereux d’extrapoler aux reptiles les posologies et protocoles utilisés chez les mammifères. Pour une molécule donnée, la demi-vie dans l’organisme peut varier considérablement selon :

– l’espèce : par exemple l’enrofloxacine a une demi-vie de 23 heures chez la tortue du désert américaine (Gopherus agassizi) et de 5 h chez la tortue indienne étoilée (Geochelone elegans) ; elle s’administre tous les 4 jours chez les tortues boîtes (Terrapene sp.) ;

– la température : la gentamycine a une demivie, selon les espèces, de 29 à 50 heures à 31 °C et de 104 à 106 heures à 24 °C. On devra donc toujours prendre en compte la température du milieu de vie avant de prescrire un traitement anti-infectieux sur un reptile.

Dans le cas de la gentamycine, on comprend mieux le risque de surdosage débouchant sur une néphrotoxicité dangereuse pouvant rapidement entraîner la mort de l’animal.

ABCÈS

Étiologie

• Abcès superficiels (sous-cutanés et intra-articulaires) Ils sont toujours secondaires à des traumatismes septiques perforants et favorisés par de mauvaises conditions environnementales. Les abcès sont provoqués par les morsures de proies vivantes (souris, rats, lapins) chez les espèces carnivores, les morsures de congénères (sauriens et chéloniens), les piqûres d’arthropodes (Ophionyssus natricis chez les ophidiens notamment) ou les frottements répétés contre les éléments du décor ou les parois du terrarium (ophidiens).

• Abcès profonds : ils sont souvent l’expression d’une maladie générale.

• Agents infectieux responsables : germes Gram– (Aeromonas, Citrobacter, Enterobacter, Klebsiela, Proteus, Pseudomonas, Serratia), germes anaérobies (Clostridium, Bacteroïdes), plus rarement cocci Gram+ (Staphylococcus, Sreptococcus).

ABRASION DU ROSTRE

Définition

L’abrasion du rostre est d’origine mécanique : elle est provoquée par le frottement des écailles rostrales et nasales sur les parois du terrarium. L’affection s’observe surtout chez l’agame aquatique (Physignathus cocincinus) qui cherche continuellement à s’échapper.

Symptômes

– La région rostrale est le siège d’une inflammation ulcérative.

– Le derme sous-jacent peut s’infecter et être à l’origine de surinfections bactériennes : abcès rostraux, déchaussement des dents, stomatite, ostéite voire ostéomyélite mandibulaire et maxillaire.

ANASARQUE

Œdème généralisé, sous-cutané et viscéral, accompagné d’épanchements au niveau des séreuses. Il s’observe surtout chez les tortues aquatiques et ne doit pas être confondu avec l’obésité.

Traitement

– Revoir la température de l’eau, traiter une éventuelle hypovitaminose A ou une insuffisance rénale (voir Hypovitaminose A et Insuffisance rénale).

– Proscrire les diurétiques classiques (furosémide) : ils peuvent induire une insuffisance rénale (les reptiles sont dépourvus d’anse de Henlé).

ANOREXIE

BLÉPHARITES

Rappels anatomiques

Les paupières sont toujours présentes, mais de morphologie variable selon les espèces.

• Ophidiens et certains sauriens (geckos, sauf gecko léopard Eublepharis macularius) : fixes, transparentes et soudées par une écaille modifiée, la lunette précornéenne.

• Chéloniens, crocodiliens et la majoritédes sauriens : vraies paupières mobiles et membrane nictitante. Chez les tortues, la paupière inférieure est plus mobile. Chez les Lacertidés, Téiidés et Scincidés, la paupière inférieure possède une partie transparente, ce qui permet une vision à œil fermé.

Symptômes

– Blépharospasme quasi permanent, épiphora, conjonctivite palpébrale, kératite sous-jacente fréquente.

– Paupières closes, enflammées et œdématiées.

Traitement

– Traiter la cause

– Irrigations au sérum physiologique tiédi, collyre ou pommade antibiotique.

– Hydratation de la cornée : Régéfluid, Viskyal, Ocrygel…

BRÛLURES

Étiologie

Les reptiles sont ectothermes donc dénués de tout mécanisme physiologique de thermorégulation interne. Cette thermorégulation est uniquement comportementale et la sensibilité cutanée nociceptive semble déconnectée de la sensation de douleur au contact d’un objet chaud. Un serpent peut de ce fait rester enroulé autour d’une ampoule brûlante et un iguane peut rester en contact avec un tapis ou un cordon chauffant jusqu’à être brûlé.

Les brûlures sont provoquées par un contact prolongé avec une source de chaleur (cordon, tapis, ampoule, pierre chauffante, etc.) et elles résultent d’un phénomène de conduction thermique.

Traitement

CARAPACE (Fracture de la)

Rappels anatomiques

La carapace des tortues est composée de deux parties : une partie osseuse dermique constituée d’une cinquantaine de plaques ostéodermiques et une partie épidermique qui forme les écailles.

Étiologie

– Surtout sur les tortues terrestres méditerranéennes en semi-liberté dans les jardins.

– Morsures de chiens, tondeuses à gazon (scalpage de la dossière), instruments de jardinage, accidents sur la voie publique.

Symptômes

– Fractures simples, sans perte de substance et sans lésions sous-jacentes.

– Fractures complexes, comminutives, avec perte de substance et lésions vertébrales ou viscérales.

Traitement

• Soins d’urgence : réchauffement corporel, fluidothérapie. Faire un bilan lésionnel externe et interne (radiographie). Les fractures de la dossière sont toujours de pronostic réservé en raison de la présence des poumons en position dorsale. On prévient l’atélectasie pulmonaire par une suspension du tissu pulmonaire à l’aide de fils de traction fixés sur un grillage ou des broches de Kirschner placées sur la dossière.

• Antisepsie des plaies à l’aide d’une solution diluée de chlorhexidine. Les fractures récentes de quelques heures doivent être traitées le plus vite possible, les plaies plus anciennes doivent être considérées comme contaminées et être traitées comme telles : désinfection à la Vétédine diluée ou au sérum physiologique, compresses stériles, pansement adhésif, antibiothérapie par voie générale (enrofloxacine, marbofloxacine).

• TRAITEMENT ORTHOPÉDIQUE

Les petites perforations de la carapace sont traitées avec du Synthofer, après dégraissage à l’acétone ou à l’éther sulfurique.

Les grosses perforations :

– réduction et stabilisation des morceaux fracturés à l’aide de cerclages métalliques ou de plaques de contention associées à des vis de compression. En cas d’importante perte de substance, il est utile de modeler une forme en résine (Vet cast). Dégraissage de la carapace à l’acétone ;

– application de bandes de tissu de verre (150 g/m2) découpées à la mesure et encollées à l’aide de deux types possibles de résine complétées par un durcisseur (peroxyde de benzoyle) :

– résine polyester : très liquide, très souple d’utilisation au pinceau mais thermodurcissable (40 °C à la prise),

– résine époxy : pas d’élévation thermique mais consistance pâteuse ;

– le tissu de verre se décolle de lui-même en quelques mois ou quelques années, au fur et à mesure de la régénération de la carapace.

CARAPACE (Maladies ulcéreuses de la)

Rappels anatomiques

La carapace est constituée d’un derme profond ossifié, vascularisé et innervé, et d’écailles épidermiques kératinisées.

CARDIOPATHIES

Traitement

Aucun traitement d’efficacité reconnue.

CŒLIOTOMIE *

Chez les chéloniens : plastrotomie

– Découpe à l’aide d’une scie circulaire d’un volet rectangulaire au niveau des écailles abdominales (préférable dans les rétentions d’œufs) ou à cheval sur les écailles abdominales et fémorales du plastron. Le disque est incliné pour obtenir un biseautage vers l’intérieur. Le volet est placé dans du sérum physiologique.

– Incision de la membrane cœlomique ventrale entre les sinus veineux. Après l’intervention, suture de cette membrane à l’aide d’un fil résorbable (Vicryl Dec 1,5).

– Remise en place du volet osseux, son maintien est assuré par des ligatures métalliques et l’étanchéité par des carrés de tissu de verre encolés avec une résine polyester (plusieurs couches sont nécessaires). Une alternative est l’utilisation de résine Technovit qui ne nécessite pas de tissu de verre.

Chez les sauriens

– Iguanidés, Agamidés, Varanidés : incision ventrale médiane ou paramédiane. La veine abdominale ventrale doit être préservée. Fermeture à l’aide de points en U éversants à l’aide d’un fil irrésorbable.

– Caméléons : incision paralombaire intercostale verticale.

Chez les ophidiens

Sur le côté gauche du corps (pour éviter les sacs aériens dans le prolongement du poumon droit), à la jonction entre les écailles ventrales et latérales, ou entre les deux premières rangées d’écailles latérales.

COPROSTASE

Symptômes

Anorexie, absence de défécation.

Diagnostic

• Clinique : palpation des fécalomes chez les squamates.

• Radiographique : le fécalome est à différencier de la rétention d’œufs, de l’obstruction du côlon terminal par des urolithes. Voir Déshydratation. Si nécessaire, pratiquer un transit baryté : 20 mL/kg PO d’une solution à 10 %. Voir Posologie des principaux médicaments.

Traitement

– Revoir les conditions d’environnement.

– Bains d’eau tiède à 30 °C de 15-20 min 2 à 3 fois par jour pendant 3-4 jours, huile de paraffine 1 mL/kg de PV par sonde naso-gastrique ou dans l’abdomen d’une proie sacrifiée. Chirurgie (entérotomie, typhlectomie) si échec du traitement médical.

– Métoclopramide (Primperid) 0,5-1 mg/kg, cisapride 2,5 mg/kg.

DERMITE EXSUDATIVE

Définition

Dermatose des serpents caractérisée par la présence de vésicules stériles puis surinfectées au niveau des écailles ventrales.

Synonymie : Blister disease, maladie des ampoules, dermite exsudative, variole des serpents.

Étiologie

– La dermite exsudative est le plus souvent déclenchée par une humidité excessive du terrarium.

– Elle atteint surtout les grands Boïdés (boa constrictor, python molure, python royal, etc.) et les Colubridés aquatiques (Thamnophis, Nerrodia, Natrix, etc.).

Symptômes

– Présence de lésions vésiculeuses au niveau des écailles ventrales. Ces vésicules débutent vers la région caudale puis elles s’étendent vers l’avant. Elles se traduisent par des gonflements cutanés de couleur claire (phlyctènes). Certaines de ces vésicules se rompent et laissent échapper un liquide séreux.

– Les vésicules se surinfectent rapidement par divers germes potentiellement très pathogènes (Aeromonas aerophila, Pseudomonas aeruginosa, Klebsiella sp., etc.) pour donner une dermite suintante grave avec un risque élevé de septicémie mortelle.

DERMITES

Symptômes

– Papules, pustules, abcès, abrasions, excoriations, vésicules, ulcères.

– Cicatrices irréversibles dans les cas anciens.

DÉSHYDRATATION

Rappels physiologiques

L’eau représente 70 à 75 % du poids corporel. Le secteur intracellulaire (45 à 60 % de l’eau) est riche en K⁺, le secteur extracellulaire est riche en Na⁺ et pauvre en K⁺. Le sang total représente 7 à 11 % du poids du corps et le secteur plasmatique 60 à 80 % du volume sanguin total, soit 4 % du poids du corps (40 mL/kg). La déshydratation est grave car l’acide urique, principal déchet azoté sanguin, se dépose dans l’organisme en cas d’hémoconcentration (voir Goutte).

Étiologie

– Déshydratation extracellulaire : hyperthermie, brûlure, plaies étendues, hémorragies, diarrhées.

– Déshydratation intracellulaire : défaut d’abreuvement, hyperglycémie.

Diagnostic

• Clinique : asthénie, anorexie, soif, incapacité de se tenir sur les pattes, aspect plissé du tégument, troubles de la mue (squamates), enfoncement des globes oculaires.

• Biologique : Hg, hématocrite, protides, albumine, acide urique.

Traitement

– Apporter de l’eau : bains dans un récipient d’eau tiède à 30 °C (abreuvement, absorption percloacale), sondage orogastrique (sans dépasser 20 mL/kg/prise).

– Solutés apportés par voie intra-cœlomique ou intraveineuse (voir Administration des médicaments dans Posologie des principaux médicaments). L’osmolarité du plasma étant inférieure à celle des mammifères, le chlorure de sodium à 0,9 % est hypertonique et risque d’entraîner une déshydratation intracellulaire. Le soluté de Ringer lactate, auparavant déconseillé, semble pouvoir être utilisé sans risques.

– Solutés à employer : glucose à 5 % + NaCl à 0,9 % aa ; glucose à 5 % + NaCl 0,45 % + Ringer lactate aa ; à la posologie de 1,4 mL/kg/h soit 20 à 30 mL/kg/24 h.

DOIGTS ET GRIFFES (Affections des)

Symptômes

– Ils sont variables selon le type d’affection.

– Gonflements interarticulaires (goutte), déformations (ostéofibrose), doigts décolorés, suintants, couverts de fragments de mue, desséchés.

Traitement

– Rétablir de bonnes conditions environnementales, une bonne hygiène.

– Amputation si le doigt est insensible, durci et de couleur sombre.

– Débridement chirurgical et curetage soigneux des panaris. La lésion est laissée ouverte. Irrigations quotidiennes avec une solution antiseptique tiédie à 30 °C (chlorhexidine, Septeal*). Antibiothérapie par voie générale (enrofloxacine Baytril10-20 mg/kg/j pendant 10 à 20 jours).

ENCÉPHALOPATHIES

Rappels anatomiques

L’encéphale des reptiles est recouvert par deux feuillets méningés : la pie-arachnoïde très vascularisée et la dure-mère épaisse et non vascularisée. L’espace sous-arachnoïdien, site de ponction de LCR chez les mammifères, n’existe pas chez les reptiles.

Étiologie

• Environnementale : traumatisme crânien, électrocution, hypothermie.

• Toxique : antiparasitaires (ivermectine chez les tortues et certains ophidiens, carbamate, dichlorvos), antibiotiques (aminoglycosides, métronidazole, streptomycine), pesticides, inhalation de produits chimiques (dissolvants, vernis, cires, nicotine), plantes toxiques (azalées, belladone).

• Métabolique : hypocalcémie, carence en biotine (serpents oviphages Dasypeltis, varans, nourris avec des œufs non embryonnés riches en avidine), carence en vitamine B1 (serpents piscivores, voir Hypovitaminose B1), goutte viscérale, hypoglycémie.

• Infectieuse : bactérienne (Aeromonas sp., Pseudomonas sp., Mycobacterium sp.) ou virale (IBD ou maladie des corps d’inclusion chez les Boïdés, paramyxovirose). Voir Maladie des corps d’inclusion (IBD) et Paramyxovirose.

• Parasitaire : présence d’amibes (Entamœba invadens), de toxoplasmes et de mycoses systémiques (Cryptococcus neoformans) dans le LCR des serpents, Microsporum sp. chez Pogona viticeps.

Tags: Dictionnaire pratique de thérapeutique chien

Jun 18, 2017 | Posted by admin in GÉNÉRAL | Comments Off

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